• Tidak ada hasil yang ditemukan

BarskyBenzaghou. 220KB Jun 04 2011 12:08:23 AM

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2017

Membagikan "BarskyBenzaghou. 220KB Jun 04 2011 12:08:23 AM"

Copied!
17
0
0

Teks penuh

(1)

de Bordeaux 16(2004), 1–17

Nombres de Bell et somme de factorielles

parDaniel BARSKY etB´enali BENZAGHOU

R´esum´e. Dj. Kurepa a conjectur´e que pour tout nombre

pre-mier impair,p, la sommePp−1

n=0n! n’est pas divisible parp. Cette

somme est reli´ee aux nombres de Bell qui apparaissent en com-binatoire ´enum´erative. Nous donnons une expression du n-i`eme nombre de Bell modulopcomme la trace de la puissancen-i`eme d’un ´el´ement fixe dans l’extension d’Artin-Schreier de degr´epdu corps premier `ap´el´ements. Cette expression permet de d´emontrer la conjecture de Kurepa en la ramenant `a un probl`eme d’alg`ebre lin´eaire.

Abstract. Dj. Kurepa has conjectured that for any odd prime

numberp, the sumPp−1

n=0n! is not divisible byp. This sum is

rela-ted to the Bell numbers that occur in enumerative combinatorics. We give a formula for then-th Bell number modulopas the trace of then-th power of a fixed element in the Artin-Schreier exten-sion of degreepof the field withpelements. This formula allows us to prove the Kurepa’s conjecture by reducing it to a linear algebra problem.

1. Introduction.

Dj. Kurepa a conjectur´e dans [7] que sipest un nombre premier impair, la somme κp =Ppn−=01n! n’est pas divisible par p, par exemple

κ2= 2, κ3 ≡1 mod 3, κ5≡4 mod 5,

κ7≡6 mod 7, . . . , κ53≡13 mod 53, . . .

A. Gertsch a remarqu´e dans sa th`ese, [4], que les nombres de Bell qui apparaissent en combinatoire ´enum´erative sont li´es aux κp (modp). En

effet si l’on notePn le n-i`eme nombre de Bell alors par d´efinition

Pn= n X

k=1

S(n, k)

o`uS(n, k) est le nombre de Stirling de deuxi`eme esp`ece, cf. [3]. Or

S(p−1, k)≡(p−1−k)! mod pZ, 1≤k≤p−1

(2)

et doncPp−1−1≡κp.

Nous utilisons cette remarque et les r´esultats que nous avons sur les nombres de Bell moduloppour d´emontrer cette conjecture.

1.1. Notations. Le n-i`eme nombre de Bell, Pn, compte le nombre de

partitions d’un ensemble `a n-´el´ements en sous-ensembles non-vides. Leurs premi`eres valeurs sont :

P0 = 1, P1 = 1, P2 = 2, P3 = 5, P4= 15, P5 = 52, . . . , P15= 1 382 958 545

Nous notons respectivementN={1,2, . . .}les entiers naturels,Zles entiers relatifs, Qles nombres rationnels.

Soit pun nombre premier, que nous supposerons impair sauf indication contraire. Nous notons Fp ≃ Z/pZ le corps premier `a p ´el´ements, Fp une clˆoture alg´ebrique de Fp. Nous confondrons les ´el´ements de Fp avec leurs ant´ec´edents dansZ par la surjection canonique deZsur Fp.

1.2. R´esultats. Le r´esultat principal est la preuve de la conjecture de Kurepa au th´eor`eme 3. Nous montrons au th´eor`eme 1 que la fonction g´en´eratrice des nombres de Bell, F(x) = X

n≥0

Pnxn, est congrue modulo

pZ[[x]] `a (la s´erie de Taylor en z´ero de) la fraction rationnelle :

(1) Fp(x) = Pp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x) 1−xp−1xp .

Remarque. Ce r´esultat se g´en´eralise ais´ement, on peut montrer que la s´erie g´en´eratrice des nombres de Bell est congrue modulo phZ[[x]] `a une fraction rationnelle Fp,h(x). On en d´eduit des congruences modulo phZ

pour les nombres de Bell en utilisant un peu d’analysep-adique. Ce point de vue est d´evelopp´e dans [2].

On poseFp(x) = X

n≥0

Pn,pxn, on a doncPn,p≡Pn (modpZ). La fraction

rationnelle Fp(x) poss`ede un d´eveloppement en s´erie de Laurent `a l’infini

not´eX

n≥0

−P−n,p

xn . On constate queP−1,p≡ p−1

X

n=0

n! (modpZ).

Soitθ−1 une racine dansF

p du polynˆomexp+xp−1−1 et soitFp =Fp[θ].

On montre au th´eor`eme 2 que, sicp = 1 + 2p+· · ·+ (p−1)pp−2, on a pour

n∈Z

Pn,p≡ −TrFp/Fp θ cp

TrFp/Fp θ

−cp−1+n

mod pZ

(3)

Nous en d´eduisons en particulier que

P−1,p≡ −TrFp/Fp θ cpTrF

p/Fp θ

−cp−2,

donc

P−1,p≡0 mod pZ⇐⇒TrFp/Fp θ

−cp−2

= 0.

On d´ecompose θ−cp sur la F

p-base normale de Fp, constitu´ee par les

´el´ements 1

θ+i (0 ≤i ≤ p−1). On pose θ

−cp = p−1

X

i=0

λi

θ+i, (λi ∈ Fp). On

montre au lemme 9 que lesλi satisfont un syst`eme dep´equations lin´eaires

que nous ne savons pas r´esoudre explicitement en toute g´en´eralit´e. Par contre on montre que l’on a toujours λ1 = 0, (cf. relations (16)), et que

κp = 0 ´equivaut `a λp−1= 0, (cf. lemme 10).

Pour montrer la conjecture de Kurepa nous raisonnons par l’absurde. Nous montrons au th´eor`eme 3 que, pour p premier impair, l’hypoth`ese

κp ≡0 (mod p) implique queλi = 0 pour 0≤i≤p−1, autrement dit que

θ−cp = 0, ce qui est absurde car l’´equationxpx1 n’a pasx= 0 comme

racine.

Nous remercions A. Robert pour avoir attir´e notre attention sur ce probl`eme. Nous remercions A. Junod et S. Zerroukhat de nous avoir si-gnal´e des erreurs graves dans les versions ant´erieures.

1.3. Rappels sur les nombres de Bell. Nous rappelons tout d’abord la d´efinition des nombres de Bell. Pour toutes les questions de combinatoire notre r´ef´erence est Comtet, cf. [3].

D´efinition 1. Le n-i`eme nombre de Bell, Pn, est le nombre de partitions

d’un ensemble `a n´el´ements en sous-ensembles non-vides.

Lemme 1. Les nombres de Bell sont caract´eris´es par la relation de r´ecur-rence suivante :

P0 = 1 et Pn+1=

n X

k=0

n k

Pk si n≥0.

Leur fonction g´en´eratrice ordinaire est :

F(x) =X

n≥0

Pnxn= X

n≥0

xn

(1−x). . .(1−nx)

D´emonstration : Pour la d´emonstration voir [3].

(4)

2. Nombres de Bell modulo p.

Nous notonsPn,pla r´eduction modulopZdu n-i`eme nombre de Bell que

nous confondrons avec l’image de Pn dansFp.

Nous utiliserons dans toute la suite la d´efinition classique suivante :

D´efinition 2. Soient G(x),H(x) deux fractions rationnelles de Q(x) , on suppose queG(x) etH(x)sont d´eveloppables formellement au voisinage de z´ero en s´eries de Taylor `a coefficients entiers relatifs :

G(x) =X

n≥0

gnxn∈Z[[x]], H(x) = X

n≥0

hnxn∈Z[[x]].

On dira que G(x) est congrue `a H(x) modulo pZ[[x]] si leurs s´eries de Taylor en z´ero le sont, autrement dit :

G(x)≡H(x) mod pZ[[x]]⇐⇒X n≥0

gnxn≡ X

n≥0

hnxn mod pZ[[x]].

Avec cette d´efinition on a :

Th´eor`eme 1. Soit p un nombre premier et soit

Fp(x) = Pp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x) 1−xp−1xp

alors la fonction g´en´eratrice des nombres de Bell est congrue modulopZ[[x]] `

a Fp(x).

D´emonstration : La preuve est ´el´ementaire. On a :

X

n≥0

Pnxn= X

n≥0

xn

(1−x). . .(1−nx)

=

p−1

X

n=0

X

j≥0

xjp+n

(1−x). . .(1−(jp+n)x)

donc

X

n≥0

Pnxn=

=

p−1

X

n=0

X

j≥0

xn

(1−(jp+ 1)x). . .(1−(jp+n)x) ·

xjp

(1−x). . .(1−jpx).

On remarque que

xjp

(1−x). . .(1−jpx) ≡

xp

(1−x). . .(1−px)

j

(5)

et que

xn

(1−(jp+ 1)x). . .(1−(jp+n)x) ≡

xn

(1−x). . .(1−nx) mod pZ[[x]]. De l`a il vient imm´ediatement :

X

n≥0

Pn,pxn≡

≡ p−1

X

n=0

xn

(1−x). . .(1−nx)

X

j≥0

xp

(1−x). . .(1−px)

j

modpZ[[x]],

et en sommant la s´erie g´eom´etrique enj, il vient finalement :

X

n≥0

Pn,pxn≡ Pp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x)

(1−x). . .(1−(p−1)x)−xp mod pZ[[x]]

o`u par convention dans la sommePp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x) le terme correspondant `a n=p−1 vaut xp−1, (on applique la convention

classique : un produit vide vaut 1).

Corollaire 1. La (s´erie de Taylor en z´ero) de la fraction rationnelle Fp(x)

est congrue modulo pZ[[x]] `a

(2) Fp(x)≡

Pp−2

n=0Pn,pxn

+ (Pp−1,p−P0,p)xp−1

1−xp−1xp mod pZ[[x]]

D´emonstration : On a montr´e au th´eor`eme 1 que

X

n≥0

Pn,pxn≡ Pp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x)

1−xp−1xp mod pZ[[x]]

multiplions les deux membres par 1−xp−1−xp et identifions, il vient :

p−2

X

n=0

Pn,pxn+ (Pp−1,p−P0,p)xp−1 ≡

≡ p−1

X

n=0

xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x) modpZ[[x]].

On en d´eduit imm´ediatement que

Fp(x)≡ Pp−2

n=0Pn,pxn+ (Pp−1,p−P0,p)xp−1

1−xp−1xp modpZ[[x]]

Nous allons ´etudier les z´eros dansFp du d´enominateurDp(x) de la

(6)

Lemme 2. SoitDp(x) = 1−xp−1−xp. Notonsθ−i 1 ,1≤i≤p, les racines

deDp(x) dans Fp, elles v´erifient

– θip=θi+ 1.

– θi 6=θj dans Fpsii6=j.

– Fp = Fp(θi) est une extension d’Artin-Schreier de degr´e p de Fp,

dont le groupe de Galois Gal(Fp/Fp), isomorphe `a (Z/pZ,+), a pour g´en´erateur le Frobeniusσp: x7−→xp.

D´emonstration : Le polynˆome xp −x −1 = xpDp,1 x−1 est `a racines

simples car d

dxDp,1(x) = (px+ (p−1)x)x

p−2. Il est irr´eductible surF

p, cf.

[8]. On a θpi −θi −1 = 0. On v´erifie que, dans Fp, si θ est une racine de

xp−x−1, alorsθ+ 1 aussi car :

(θ+ 1)p−(θ+ 1)−1 = (θp+ 1)−(θ+ 1) + 1 =θp−θ−1 = 0

donc dansFp les racines deDp,1 sont 1

θ,

1

θ+ 1,..., 1

θ+ (p−1).

Le polynˆome xp −x−1 est de type Artin-Schreier et on sait que ces polynˆomes engendrent des extensions s´eparables de Fp, dont le groupe de Galois Gal(Fp/Fp), isomorphe `a (Z/pZ,+), est engendr´e par le Frobenius

σp :x7→xp, cf. [8].

Nous allons donner une expression des nombres de Bell modulopau th´eo-r`eme 1 comme la trace de certaines puissances deθ. Pour les propri´et´es des corps finis notre r´ef´erence est [8].

Dans le lemme suivant nous donnons quelques propri´et´es ´el´ementaires des racines θdu polynˆomexp−x−1 dans Fp.

Lemme 3. Soit θ une racine du polynˆome xp−x−1 dans Fp. Les autres racines dansFp de ce polynˆome sontθ+i pour1≤i≤p−1. On a :

TrFp/Fp(θ

i) = 0 pour 0ip2,

−TrFp/Fp(θ

−1) = TrF

p/Fp(θ

p−1) = 1.

Posons :

tp=

pp1

p−1 = 1 +p+· · ·+p

p−1, c

p =

ppt p

p−1 = 1 + 2p+· · ·+ (p−1)p

p−2,

Notons encore,σp : x7−→xp, le Frobenius absolu deFp. Avec ces notations

on a dans Fp :

θps =σsp(θ) =θ+s, θtp= 1

(3)

nθcpp−1 =θ

(4)

σps θcp=θcp·θ(θ+ 1). . .(θ+s1).

(7)

D´emonstration : On a vu que le polynˆome xpx1 engendre une

ex-tension d’Artin-Schreier, Fp = Fp[θ] de Fp. Un g´en´erateur de Gal(Fp/Fp)

est le Frobenius absolu, σp, qui `a a ∈ Fp associe σp(a) = ap. On a bien

´evidemment dans Fp :

σpi(θ) =θpi =θ+i pour i∈Z, et (θ+i)p−(θ+i)−1 = 0

TrFp/Fp(1) = TrFp/Fp(θ) =. . .= TrFp/Fp(θp−2) = 0

TrFp/Fp(θ

p−1) = Tr Fp/Fp

1

θ+ 1−1

= TrFp/Fp

1

θ

et il est ´evident que T rFp/Fp

1

θ

= −1 car le polynˆome r´eciproque de

xpx1 estxp+xp−11.

La norme deθ surFp est par d´efinition :

NFp/Fp(θ) =θ

1+p+···+pp−1

=θtp

cette norme vaut 1 car le polynˆome minimal de θ est xp −x −1. Donc l’application

N−→Fp

n7−→θn

est p´eriodique de p´eriode divisanttp, par cons´equent θcp p−1

=θpp−tp =θ.

Un calcul ´el´ementaire montre quecp =

ppt p

p−1 = 1+2p+· · ·+(p−1)p

p−2

N.

Consid´erons l’´el´ementθcp deF

p, alors :

σp θcp=θpcp =θp· pp−tp

p−1 =θcp+pp−tp =θcp×θpp =θcp×θ .

On montre alors facilement par r´ecurrence que :

σps θcp=θcp×θ(θ+ 1). . .(θ+s1).

Remarque. La relation θcpp−1=θmontre queθcpest une racine (p

1)-i`eme deθ dans Fp, les racines (p−1)-i`emes de θ sont exactement les nθcp

pour 1≤n≤p−1.

Lemme 4. Soit θ une racine dansFp du polynˆome xpx1 et soit

Fp(x) = X

θp=θ+1 µθ

1−θx

la d´ecomposition de Fp(x) en ´el´ements simples dans Fp(x). On a :

(6) µθ =−θ−cp−1TrFp/Fp θ cp=

(8)

D´emonstration : On a dans Fp :

µθ= Pp−1

n=0θ−n(1−(n+ 1)θ−1). . .(1−(p−1)θ−1)

−θ1−p .

Donc :

µθ =− p−1

X

n=0

(θ−(n+ 1)). . .(θ−(p−1)) =− p−1

X

n=0

(θ+ 1). . .(θ+n)

avec la convention que pourn= 0 le terme correspondant dans la derni`ere somme vaut 1.

D’apr`es la relation (5) on a

µθ=−θ−cp−1

θcp1 +θ+θ(θ+ 1) +· · ·+θ(θ+ 1). . .(θ+p2)

=−θ−cp−1 p−1

X

i=0

σip θcp

=−θ−cp−1Tr

Fp/Fp θ cp

.

On a aussi d’apr`es le corollaire 1 :

µθ=− P0,p·θp−1+P1,p·θp−2+· · ·+Pp−2,p·θ+ (Pp−1,p−P0,p).

D´efinition 3. La fraction rationnelle Fp(x)∈Fp(x)poss`ede un

d´eveloppe-ment de Laurent au voisinage de l’infini que l’on note :

(7) Fp(x) =−

X

n≥1

P−n,p

xn .

En effet on a

Fp(x) = Pp−1

n=0xn(1−x(n+ 1)). . .(1−x(p−1)) 1−xp−1xp

= 1

x

Pp−1

n=0(x−1−x(n+ 1)). . .(x−1−(p−1))

x−px−11

il est clair que l’on peut d´evelopper cette derni`ere expression en s´erie de Laurent.

Th´eor`eme 2. On a dans Fp, pour n∈Z

(8) Pn,p=−TrFp/Fp θ

cp·TrF p/Fp θ

−cp−1+n.

D´emonstration : On tire du lemme 4 que dansFp on a pourn∈Z:

Pn,p= X

θp=θ+1 µθθn.

Le lemme 4 permet d’´ecrire l’expression pr´ec´edente sous la forme

Pn,p=− X

θp=θ+1

TrFp/Fp θ

(9)

Or les racines du polynˆomexpx1 dansF

p se d´eduisent de l’une d’entre

elle par l’action des puissances successives du Frobenius. On en d´eduit que dansFp on a :

Pn,p=−TrFp/Fp θ cpTrF

p/Fp θ

−cp−1+n,

d’o`u la formule (8).

3. Preuve de la conjecture de Kurepa.

Posons pour tout nombre premierκp =Ppn−=01n!. Nous sommes mainte-nant en mesure de d´emontrer la conjecture de Dj. Kurepa, cf. [7] :

κp n’est pas divisible par p sip >2.

Lemme 5. Avec les notations pr´ec´edentes on a dans Fp :

P−1,p=Pp−1,p−P0,p, et P−1,p= p−1

X

n=0

n! =κp

D´emonstration : On a vu au corollaire 1 que dans Fp,

Fp(x) =

P0,p+P1,px+· · ·+Pp−2,pxp−2+ (Pp−1,p−P0,p)xp−1

1−xp−1xp

d’o`u la premi`ere expression deP−1,p (comparer avec l’introduction).

Pour la deuxi`eme expression, soit

Fp(x) = Pp−1

n=0xn(1−(n+ 1)x). . .(1−(p−1)x) 1−xp−1xp ,

d’apr`es la d´efinition 3 cette fraction rationnelle poss`ede un d´eveloppement

en s´erie de Laurent not´e :F(x) =−X n≥1

P−n,p

xn . On a donc par identification :

(9) P−1,p= p−1

X

n=0

(−1)p−n−1(n+ 1)(n+ 2). . .(p1)

En rempla¸cantn parp−(p−n) dans l’expression pr´ec´edente il vient

P−1,p= p−1

X

n=0

(−1)p−(n+1)(p(p(n+ 1))(p(p(n+ 2)). . .2·1

et en r´eduisant modulopil vient

P−1,p≡ p−1

X

n=0

n! (modp)

(10)

Lemme 6. Les ´el´ements deFp, 1

D´emonstration : On remarque tout d’abord que par d´efinition les 1

θ+i,

Par ailleurs on a

Par ailleurs on a

TrFp/Fp

Finalement on a montr´e que :

(11)

Autrement dit les

1

θ+i

, 0 ≤ i ≤ p−1, forment une base auto-duale

pour la forme bilin´eaire non d´eg´en´er´ee sur Fp,hx, yi = TrFp/Fp(xy) cf. [8].

On tire imm´ediatement de la relation (11)

αi= TrFp/Fp

Z

θ+i

On peut remarquer de mani`ere alternative que dansFp : 1

θ+i = (θ+i)

p−11 = (θ+i+ 1)(θ+i+ 2). . .(θ+i+p1).

Autrement dit les 1

θ+i, 0 ≤ i ≤ p−1, sont au coefficient −1 pr`es les

valeurs en θ des polynˆomes d’interpolation de Lagrange sur les points 0, 1,... p−1, ce qui suffit `a montrer qu’ils forment uneFp-base de Fp.

On tire imm´ediatement de la relation (10) que si Z ∈ Fp avec Z = p−1

X

i=0

αi

θ+i, (αi ∈Fp) alors TrFp/Fp(Z) =− p−1

X

i=0

αi.

Remarque. Tous les calculs qui suivent sont faits dansFp. Lemme 7. On a l’´equivalence i) ⇐⇒ii)

i): la constante de Kurepa,κp = 0! + 1! +· · ·+ (p−1)!, est premi`ere `a

p

ii): TrFp/Fp

1

θcp(θ1)

6

= 0

D´emonstration : On a vu au lemme 5 que

κp ≡0 mod p

⇐⇒ P−1,p≡0 mod p

et au th´eor`eme 2 que P−1,p =−TrFp/Fp θ

cp·TrF p/Fp θ

−cp−2.

Or −TrFp/Fp θcp 6= 0 dans F

p, par exemple parce que P0,p = 1, (on

peut en fait calculer sa valeur en fonction dep). On a donc n´ecessairement

κp= 0⇐⇒TrFp/Fp(θ

−cp−2) = 0.

Or d’apr`es le lemme 3 on a θ−cp−2 =θ−pcpθ−1 =σ

p θ−cp(θ−1)−1

, et il est ´evident que

TrFp/Fp(θ

−cp−2) = Tr

Fp/Fp σp θ

−cp(θ1)−1

= TrFp/Fp θ

−cp(θ1)−1

.

Nous allons calculer les composantes λi, 0 ≤ i ≤ p−1, de θ−cp sur la

Fp-base de Fp, 1

θ+i, 0≤ i≤ p−1 sous l’hypoth`ese κp = 0. Nous allons

(12)

contredit ´evidemment θ−cp−2 6= 0, puisque θ 6= 0 en tant que racine du

On a d’une part d’apr`es le lemme 3

(15) θ−pcp =

On a d’autre part

(13)

par cons´equent

De cette relation on tire imm´ediatement que si p >2

(16) θ−cp−1 = 1

La rapprochement des relations (15) et (16) donne si p >2

p−1

et en identifiant les coefficients de (θ+i)−1 dans les deux membres on obtient les relations annonc´ees.

La relationλ0−λ1=λ0 impliqueλ1= 0. Le cas p= 2 se traite

directe-ment.

Lemme 10. Avec les notations du lemme 8 on a

(14)

D´emonstration : On v´erifie directement queκ2 = 0!+1! = 2. On supposera donc dans toute la suite de la d´emonstration quep >2.

On garde les notations du lemme 9. On pose donc

θ−cp= p−1

X

i=0

λi

θ+i, λi∈Fp.

On raisonne par l’absurde en supposant que pour p > 2 on a κp ≡ 0

(modp). D’apr`es le lemme 10 on a alorsλp−1 = 0. En tenant compte de la relationλp−1= 0, le lemme 9 donne alors la relation

(17)

p−1

X

i=1

λi

i −λ0 = 0.

Posons

X0=λ0, et Xi=

λ0−λi

i , pour 1≤i≤p−1.

Avec ces nouvelles inconnues le syst`eme (13) et (14) devient sous les hy-poth`esesp >2 et κp = 0, (⇔λp−1 = 0) :

p−1

X

i=1

Xi =X0 (18)

          

         

X1 =X0

X2 =−X1+X0

X3 =−2X2+X0 ..

.

Xi =−(i−1)Xi−1+X0 ..

.

Xp−1 =−(p−2)Xp−2+X0. (19)

– La relation (18) provient de la relation (17) et de la remarque suivante :

si p >2 alors

p−1

X

i=1 1

i = 0 et donc

p−1

X

i=1

λi

i −λ0=

p−1

X

i=1

λi−λ0

i −λ0.

– Les relations (19) proviennent des relations (14) par un simple chan-gement de variable.

Remarque. L’hypoth`ese κp = 0 n’est pas utilis´ee pour les relations (19)

(15)

On tire facilement par r´ecurrence des relations (19) que pourp >2 :

En effet faisons l’hypoth`ese de r´ecurrence : – Pour 2≤i≤p−1 on a relations (19) donnent en tenant compte de l’hypoth`ese de r´ecurrence :

Xi+1 =−i·X0

Les relations (20) sont d´emontr´ees.

Avec la convention habituelle qu’un produit vide vaut 1, il vient si d≥

(16)

Ajoutons membre `a membre les relations (20) il vient :

Or, toujours avec la convention qu’un produit vide vaut 1, on a :

On vient donc de montrer que :

(21) (p >2 etκp= 0) =⇒

p−1

X

i=1

Xi= 0

et donc en comparant la relation (21) avec la relation (18) il vient :

(22) (p >2 et κp = 0) =⇒X0= 0.

Or X0 = λ0, reportons la valeur λ0 = 0 dans les relations (14) il vient imm´ediatemment en utilisant la relation λ1 = 0 donn´ee au lemme 9 :

(23) (p >2 etκp= 0) =⇒ 0 =λ0=λ1 =λ2=· · ·=λp−2 =λp−1.

On a donc montr´e que :

(24) (p >2 etκp = 0) =⇒θ−cp = 0

ce qui est absurde car θ 6= 0 puisqu’il est racine de xp −x−1 = 0. La d´emonstration de la conjecture de Kurepa est compl`ete.

Bibliographie

[1] D. Barsky,Analysep-adique et nombres de Bell. C. R. Acad Sc. Paris s´erie A,282(1976), 1257–1259 & Groupe d’´Etude d’Analyse Ultram´etrique. (Y. Amice,Ph. Robba), 3-i`eme

ann´ee, 1975/76, expos´e n◦11.

(17)

[4] A. Gertsch Hamadene,Congruences pour quelques suites classiques de nombres ; sommes de factorielles et calcul ombral. Th`ese pr´esent´ee `a la facult´e des sciences pour obtenir le grade de docteur `es sciences, Universit´e de Neuchˆatel, f´evrier 1999.

[5] A. Gertsch&A. Robert,Some congruences concerning the Bell numbers. Bulletin of the Belgian Mathematical Society Simon Stevin vol.3(1996), 467–475.

[6] A. Junod,A Generalized Trace Formula for Bell Numbers. A paraˆıtre dans Expositiones Mathematicae.

[7] Dj. Kurepa,On the left factorial function!n. Math. Balkanica vol.1(1971), 147–153. [8] R. Lidl&H. Niederreiter,Introduction to finite fields and their applications. Revision

of the 1986 first edition. Cambridge University Press, Cambridge, 1994.

[9] Ch. Radoux,Nombres de Bell modulo p premier et extensions de degr´e p de Fp. C. R.

Acad. Sc. Paris, s´erie A,281, s´eance du 24 novembre 1975, 879–882. [10] A. Robert,A course inp-adic Analysis. G.T.M.198, Springer-Verlag, 2000.

DanielBarsky

Universit´e Paris 13 Institut Galil´ee

LAGA, URA CNRS n◦742

Av J.-B. Cl´ement

F-93430 VILLETANEUSE, France

E-mail:[email protected]

B´enaliBenzaghou

USTHB

Facult´e de Math´ematiques El Alia BP 32

Bab Ezzouar

1611 ALGER, Alg´erie

Referensi

Dokumen terkait

Hasil penelitian menunjukkan bahwa nilai fleksibilitas sendi tertinggi wanita usia 45-50 tahun yang melakukan latihan fisik adalah 18 cm, terendah adalah 11 cm, rata-rata

1 Radio Dalam Jakarta Selatan, Pokja ULP Pusat Pendidikan dan Pelatihan Kesejahteraan Sosial berdasarkan Surat Keputusan Kepala ULP Kementerian Sosial RI Nomor: 07A/ ULP-

Kelompok Kerja I V Pemilihan Penyedia Barang/ Jasa Unit Penyelenggara Bandar Udara Trunojoyo-Sumenep Tahun Anggaran 2017 untuk Pelelangan Paket Pekerjaan Pengadaan dan

[r]

Pada bagian ini penulis menggambarkan sistem informasi Gadai Konvensional KCA yang terdiri dari gadai barang, ulang gadai, penyimpanan barang yang sedang

Pengaruh Ekstrak Buah Anggur Merah (Vitis vinifera L) terhadap Kadar Trigliserida Darah Tikus Putih (Rattus novergicuss).. The influence of Red Grapes Extract (Vitis vinifera L) to

2017 menetapkan Pemenang Seleksi Pemilihan Penyedia Jasa Konsultansi Supervisi/Pengawasan pekerjaan tersebut diatas sebagai sesuai dengan lampiran Penetapan Hasil Seleksi

Setelah diumumkannya pemenang pengadaan ini, maka kepada peserta/ penyedia yang berkeberatan atasnya dapat menyampaikan sanggahan secara elektronik melalui aplikasi