Formules de Repr´
esentation Int´
egrale
pour les Domaines de Cartan
Atallah Affane
Received: May 31, 1999
Communicated by Joachim Cuntz
Abstract. For a bounded, symmetric and circled domain D in
Cn,considered as the unit ball of some Jordan triple system V, we
give Koppelman-Leray and Cauchy-Leray formulas. These formulas supply us integral operators for solving the equation ∂u = f when
f is a closed (0, q) form with coefficients inC0(D).These operators,
constructed by the help of the generic norm of V, are invariant by some Lie subgroup in the group of biholomorphic transformations of
D and the solutions obtained satisfy an estimation of growth at the boundary.
2000 Mathematics Subject Classification: 32M15, 32F20.
Keywords and Phrases: ∂-problem, bounded symmetric domains.
1. introduction.
Nous appellerons domaine de Cartan tout ouvert born´eDdeCnqui soit • sym´etrique, c’est `a dire que pour toutzdeD, il existe une transformation
biholomorphe involutiveϕ∈Aut(D) dont zest un point fixe isol´e.
• cercl´e, c’est `a dire qu’il contient l’origine et qu’il est stable par les trans-formations du type z−→eitz, t∈R.
Un domaine de Cartan est dit irr´eductible s’il n’est pas produit de deux autres domaines. La classification de tels domaines fournit quatre classes d´enombrables et deux domaines exceptionnels, le premier dansC16,le second
dansC27.Pour la classe des boules de Lie et le premier domaine exceptionnel,
type Cauchy-Leray. Ces formules, construites `a l’aide de la norme g´en´erique de V, fournissent des op´erateurs de r´esolutionf −→T f du ∂-probl`eme avec une donn´ee dansC0(D) et v´erifiant des estimations de la forme:
sup
z∈D
|T f(z)d(z, ∂D)N |≤Csup z∈D
|f(z)|
o`udest la distance usuelle etN un entier positif fonction de la dimension, du rang et du genre deV. Il s’av`ere queTest invariant par un certain sous groupe de LieH du groupe des automorphismes deV, c’est `a dire:
T(h∗f) =h∗(T f) ∀h∈H.
Lorsque D est irr´eductible, H n’est autre que le stabilisateur de l’ origine dansAut(D).Dans la seconde section, nous rappellons certains ´el´ements de la th´eorie des syst`emes triples de Jordan qui permettent d’une part de prouver que les domaines de Cartan sont `a pseudo-bord, de l’autre de construire de mani`ere naturelle des sections de Leray. Dans les sections suivantes, nous donnons les formules annonc´ees et comme tous les ´el´ements intervenant dans leur ´elaboration sont invariants par le stabilisateur de l’origine dans Aut(D), l’invariance des op´erateurs de r´esolution sera assur´ee.
2. Les domaines de Cartan et les syst`emes triples de Jordan. La r´ef´erence pour toutes les notions introduites dans cette section est [4], [5] et [6]. Nous appellerons syst`eme triple de Jordan (en abr´eg´eST J) un espace vectorielV de dimension finie surCmuni d’ un triple produit
V × V × V −→ V
x y z −→ { x y z }
C-bilin´eaire et sym´etrique en (x, y),C-antilin´eaire enz et v´erifiant l’identit´e
{xy{uvz}} − {uv{xyz}}={x{yuv}z} − {{uvx}yz}.
Dans la suite, nous utiliserons les notations suivantes:
{xyz}=D(x, y)z=Q(x, z)y; Q(x) = 1 2Q(x, x)
B(x, y) = 1−D(x, y) +Q(x)Q(y)
et nous d´esignerons parAut(V) le groupe des isomorphismeshdeV tels que:
h({xyz}) ={h(x)h(y)h(z)} ∀x, y, z∈V.
Un sous-syst`eme deV est un sous espace-vectorielW tel que{W W W} ⊆W.
dirons que V est simple s’il ne poss`ede pas d’id´eal propre, semi simple s’il est somme d’id´eaux simples. UnST Jest dit hermitien positif (en abr´eg´eST JHP) si la forme hermitienne hu|vi = trD(u, v) est d´efinie positive. En fait, tout
ST JHP est semi-simple. Pour tout ce qui suit, V d´esigne un ST JHP de dimensionneth.|.ison produit hermitien.
Un ´el´ementedeV est dit tripotent siQ(e)e=e. Lorsque deux tripotentseet
e′ v´erifient l’une des propri´et´es ´equivalentes suivantes:
D(e, e′) = 0 ; D(e′, e) = 0 ; {eee′}= 0 ; {e′e′e}= 0
nous dirons qu’ils sont fortement orthogonaux. A tout tripotent ecorrespond une d´ecomposition deV dite de Pierce. De fait,D(e, e) est un endomorphisme deV auto-adjoint pour la forme hermitienneh.|.i et ne peut admettre comme valeurs propres que 0, 1 et 2. D’o`u la d´ecomposition orthogonale
V =V0⊕V1⊕V2
Vi(e) ´etant le sous espace propre associ´e `a la valeur propre i. Chacun des Vi(e) est un sous syst`eme deV et on a la formule:
{V0V2V}={V2V0V}= 0.
(1)
Un tripotent e6= 0 est dit minimal si V2(e) = Ce. Un rep`ere est une famille
maximale {ei}i=1,...,r de tripotents minimaux fortement orthogonaux deux `a
deux. Comme deux rep`eres sont conjugu´es par Aut(V), tous les rep`eres ont mˆeme cardinal que nous appellerons rang deV et noteronsr. La hauteur d’un tripotent e sera par d´efinition le rang du sous syst`emeV2(e) qui est aussi le
nombre d’´el´ements d’une d´ecomposition deeen somme de tripotents minimaux fortement orthogonaux deux `a deux. Voici maintenant trois r´esultats de la th´eorie desST J qui nous serons utiles.
Th´eor`eme2.1. Un ´el´ementxde V s’´ecrit de mani`ere unique
x=λ1e1+...+λses
o`u{ei}i=1,...,sest une famille de tripotents fortement orthogonaux deux `a deux
et0≤λ1<· · ·< λs des nombres r´eels. Cette ´ecriture s’appelle d´ecomposition
spectrale de x. De plus, la fonction x−→| x|= λs est une norme que nous
appellerons norme spectrale de V. La distance associ´ee sera appell´ee distance spectrale et not´ee δ.
Th´eor`eme2.2. i) La boule unit´e pour la norme spectrale d’unST JHP est un domaine de Cartan, irr´eductible si et seulement siV est simple.
Pour tout tripotente le sous-syst`emeV0(e) est un ST JHP et nous noterons De sa boule unit´e ouverte pour la norme spectrale. Comme cons´equence de
l’unicit´e de la d´ecomposition spectrale, les sous ensemblese+Desont disjoints
deux `a deux.
Th´eor`eme2.3. Soit pourj= 1, ..., r Mj l’ensemble des tripotents de hauteur j, Dj = {e+y; e∈Mj et y∈De},
pj : Dj −→ Mj l’application qui `a x ∈ Dj associe l’unique e ∈ Mj tel que x∈De.
Alors
-LesMj et lesDjsont des sous vari´et´es analytiques r´eelles localement ferm´ees
de V et les pj :Dj −→Mj sont des fibr´es analytiques localement triviaux. Les Mj sont compacts. La fronti`ere∂D est la r´eunion des Dj.
-La codimension de Dj est la dimension complexe de V2(e), e ´etant un point
quelconque deMj.
-Mr est la fronti`ere de Shilov deD.
-Aut(V)est un groupe de Lie compact op´erant sur chaque Dj.
Lemme 2.1. Posons Dj = D
j ∪...∪Dr pour j = 1, ..., r. Alors Dj est un
ouvert dense deDj.
Preuve:
i) Montrons queDj+1 est ferm´e dansDj.Soits > jet{x
l}l≥1une suite dans Dsconvergente versx∈Dj.PuisqueMsest compact, nous pouvons supposer
quexl=yl+el o`u leselconvergent versedansMs,yl∈V0(el) et|yl|<1.A
la limite, il vient x = y+e avec y ∈ V0(e) et | y |≤ 1. Si | y |< 1, alors x∈Ds.Sinon, le th´eor`eme 2.1 appliqu´e `a y comme ´el´ement du sous-syst`eme V0(e) donne y =λ1ε1+...+λtεt+εt+1. Puisque εt+1 ∈ V0(e), on v´erifie `a
l’aide de la formule (1) que e+ εt+1 est un tripotent et que V2(e) ⊆ V2(e+ εt+1); alorsx∈Dτ, τ ≥s´etant la hauteur de e+εt+1.Ainsi, Dj est ouvert
dansDj.
ii) Soit s > j, x∈Dset λ1ε1+· · ·+λtεt+εt+1sa d´ecomposition spectrale;
comme la hauteur deεt+1est aussi sa hauteur dans le sous-syst`emeV2(εt+1),il
poss`ede une d´ecompositionεt+1=σ1+· · ·+σsen tripotents minimaux
forte-ment orthogonaux deux `a deux choisis dansV2(εt+1).D’autre part, la formule
(1) entraine que lesεi et les σjsont fortement orthogonaux deux `a deux pour
1≤i≤tet 1≤j ≤s.Soitxl=λ1ε1+· · ·+λtεt+αl(σj+1+· · ·+σs)+σ1+· · ·+ σj o`u 0< αl <et lim αl = 1.Par construction,xl ∈Dj et lim xl =x.Ceci
prouve queDj⊆D j.
Ce lemme et le th´eor`eme 2.3 assurent que D est `a pseudo-bord au sens de [8] et que la formule de Stokes y est donc valable.
Dans tout ce qui suit,V sera identifi´e `aCnpar le choix d’une base orthonormale
detB(x, y) = (volD)−1k(x, y)−1∀x∈D, ∀y∈D.
(2)
Rappellons aussi la formule de transformation:
k(x, y) =Jϕ(x)k(ϕ(x), ϕ(y))J ϕ(y) ∀ϕ∈Aut(D) (3)
(Ici Jϕ designe le jacobien de ϕ et Jϕ son conjugu´ ´e).
Une propri´et´e particuli`ere des domaines de Cartan est que:
k(0, z) =k(z,0) =k(0,0) ∀z∈D.
Par ailleurs, lorsqueV est simple, il existe un entier positifg et un polynome irr´eductibleN(x, y) tel que:
N(0,0) = 1 et detB(x, y) =N(x, y)g.
N(x, y) s’appelle la norme g´en´erique etg le genre. Par construction, N(x, y) est holomorphe enx, antiholomorphe eny et v´erifie:
N(x, y) =N(y, x) etN(x,0) =N(0, x) = 1 (4)
Si V = V1⊕...⊕Vm o`u chaque Vi est un id´eal simple de norme g´en´erique Ni(xi, yi), nous poserons:
N((x1, ..., xm),(y1, ..., ym)) = Π
1≤i≤mNi(xi, yi),
L(x, y) =N(x, y)N(y, x)−N(x, x)N(y, y).
Nous introduisons aussi le groupe de Lie:
Aut′(V) ={h= (h
1, ..., hm); hi∈Aut(Vi)}.
Etant donn´e un rep`ere{ei}i=1,...,retxj =a1je1+...+arjerpourj = 1,2 nous
avons la formule:
N(x1, x2) = (1−a11a21)...(1−ar1ar2).
(5)
Proposition 2.1. i)N(x, y)6= 0 ∀x∈D, ∀y∈D. ii)N(y, y) = 0 ∀y∈∂D.
Preuve:
Il suffit de l’´etablir dans le cas o`u le syst`emeV est simple.
i) On a d’apr`es la d´efinition deB(x, y), B(x,λy) =B(λx, y) pour toutλdans
Rce qui donne:
N(x, λy) =N(λx, y)∀λ∈R, ∀x∈V, ∀y∈V.
(6)
Soit x∈ D et y ∈D; puisque D est une boule centr´ee en l’origine, il existe
λ ∈ R, y′ ∈ D tels que λx ∈ D et y = λy′. Nous aurons donc N(x, y) = N(x, λy′) =N(λx, y′).Or d’apr`es (2),N(λx, y′)6= 0.
ii) C’est une application de la formule (5) en observant que l’un des facteurs du terme de droite est nul.
iii) Soith., .ile produit hermitien usuel del2(N), {ϕ
p}p∈N une base hilberti-enne de l’espace des fonctions holomorphes de carr´e int´egrables et Φ :D −→ l2(N) d´efinie par Φ(x) ={ϕ
p(x)}p∈N.On sait que:
k(x, y) =hΦ(x),Φ(y)i ∀x∈D, ∀y∈D.
L’in´egalit´e `a ´etablir n’est autre que celle de Cauchy-Schwartz et l’´egalit´e n’a lieu que si Φ(x) et Φ(y) sont colin´eaires, ce qui exigex=y.Enfin, pourx∈D
ety∈∂D, d’apr`es les points i) et ii), on aL(x, y)>0.
Lemme 2.2. On a l’in´egalit´e:
inf
y∈D|N(x, y)|≥δ(x, ∂D)
r∀x∈D.
Preuve:
Soitx un point de D. Si x= 0,il suffit d’appliquer la formule (4). Soit donc
x6= 0 et consid´erons surD×D la fonction Ψ(u, y) =N(|x|u, y)−1.C’est une
fonction holomorphe enu, antiholomorphe enyet continue surD×Dd’apr`es le i) de la proposition 2.1. Pourufix´e dansD,le principe du maximum donne un pointtdansMrtel que:
|Ψ(u, y)|≤|Ψ(u, t)| ∀y∈D.
Toujours, par le principe du maximum appliqu´e maintenant `a la fonction
w−→Ψ(w, t),il existe un points∈Mrtel que |Ψ(u, y)|≤|Ψ(s, t)|.Mais en
combinant la formule (6) et le iii) de la proposition 2.1, on obtient:
|Ψ(s, t)|≤(N(|x|12 s,|x|12 s)N(|x|12 t,|x|12 t))−12.
Or, d’apr`es la formule (5), le terme de droite de cette in´egalit´e vaut (1− |x|)−r.Pour conclure, il suffit de prendreu= x
|x| et de remarquer que D ´etant la boule unit´e, l’in´egalit´e 1− |x|≥δ(x, ∂D) a lieu.
(u, v) = X
1≤j≤n
ujvj ; hu|vi= (u, v) pouruetv dansCn
et µd´esignera la forme de Cauchy-Leray:
µ(u, v) = (n−1)!
Nous terminerons cette section par le fait que toutes les notions qui y sont introduites1 sont invariantes par le groupeAut′(V).
3. La formule de Koppelman-Leray.
Dans cette section, nous adaptons aux domaines de Cartan qui en g´en´eral ne sont ni strictement pseudo-convexes, ni de classeC1par morceaux la d´emarche
de [3]. Le d´eveloppement de Taylor du polynome holomorpheu−→N(u, t) au pointu=vs’´ecrit i) et ii) de la proposition 2.1, ω est une section de Leray pour le domaineD
holomorphe enzc’est `a dire (ω(z, ξ), ξ−z)6= 0 pour toutz dansD etξdans
Ω =(n−1)!
Remarque 3.1. Pour une transformation h ∈ Aut′(V), une section
ρ(z, ξ) telle que ρ(h(z), h(ξ)) = h(ρ(z, ξ)) et une section ρ′(z, ξ) v´erifiant
Etant donn´ee une (0, q) forme f `a coefficients continus sur D,on d´efinit par int´egration partielle par rapport `a ξles formes diff´erentielles:
BDf(z) =
dans les int´egrales d´efinissant BDh∗f et Rω∂Dh∗f le changement de variable h(ξ) =τ pour retrouverh∗B
Df eth∗Rω∂Df.
Th´eor`eme3.1. Etant donn´ee une(0, q)forme(q= 1, ..., n)f continue surD
f =T ∂f+∂T f.
En particulier, pour q = 1, ..., n et si ∂f = 0, T f est solution de l’´equation
∂u=f.De plus, cet op´erateur de r´esolutionT v´erifie:
T h∗f =h∗T f ∀h∈Aut′(V).
Enfin, il existe C >0tel que
sup
z∈D
|T f(z)δ(z, ∂D)r(n−1)|≤Csup
z∈D
|f(z)|.
Preuve:
Du moment que l’on a construit ci-dessus une section de Leray holomorphe en
z et que la formule de Stokes est applicable, il suffit de reprendre mutadis mu-tandis les paragraphes [1.6]-[1.12] de [3] pour avoir la formule de repr´esentation int´egrale annonc´ee.
La propri´et´e d’invariance deT r´esulte directement du lemme 3.1.
Pour l’estimation de croissance au bord, toujours suivant [3], on n’a besoin de l’´etablir que pour l’op´erateur Rω
∂D. Or d’apr`es les calculs effectu´es dans le
paragraphe [2.2] de [3], les coefficients deRω
∂Df sont des combinaisons lin´eaires
d’ int´egrales de la forme:
E(z) =
Z
ξ∈∂D
fI(ξ)Γ(z, ξ)
N(z, ξ)n−s−1hz−ξ|z−ξi(s+1)mΛ6=jdξ m
Λ
1≤k≤ndξ k
o`u 0≤s≤n−2, 1≤m≤n, fI est un coefficient def et Γ une expression ne
d´ependant que de la sectionωet v´erifiant une in´egalit´e du type
|Γ(z, ξ)|≤C|z−ξ| ∀z∈D, ∀ξ∈D.
Appliquons le lemme 2.2, il vient:
δ(z, ∂D)r(n−1)|E(z)|≤Csup
z∈D |f(z)|
Z
ξ∈∂D
|z−ξ|−(2n−3) ∀z∈D.
Mais par la formule de Stokes, cette derni`ere int´egrale se majore parR
ξ∈D
|z−ξ|−(2n−2)qui est born´ee enz.
4. La formule de Cauchy-Leray.
N(z, ξ) =N(ξ, ξ) + (α(z, ξ, ξ), ξ−z) ; N(z, z) =N(ξ, z) + (α(z, ξ, z), ξ−z).
On aura alorsL(z, ξ) = (s(ξ, z), ξ−z) avec
s(ξ, z) =N(ξ, z)α(z, ξ, ξ)−N(ξ, ξ)α(z, ξ, z).
Il est ´evident ques(z, z) = 0 et donc il existeC >0 tel que:
|s(ξ, z)|≤C|ξ−z| ∀z, ξ∈D.
(9)
Sur l’ouvert{L(z, ξ)6= 0}, consid´erons la forme diff´erentielle:
K(ξ, z) = (n−1)! (2iπ)n
X
1≤j≤n
(−1)j+1 s
j(ξ, z)
(s(ξ, z), ξ−z)nmΛ6=jds
m Λ
1≤k≤n(dξ
k−dzk).
C’est l’image r´eciproque deµpar l’application qui `a (z, ξ) associe (s(ξ, z), ξ−z); elle est donc ferm´ee. Pour 1≤q ≤ n, on noteKq la composante de bidegr´e
(n, n−q) enξet de bidegr´e (0, q−1) en z.
Lemme 4.1. Soit des ST JHP simples Vi, de boule unit´e ∆i pour i =
1, ..., m, V = ⊕ Vi et D la boule unit´e de V. Notons Aut′(D) = {ϕ =
(ϕ1, ..., ϕm); ϕi ∈ Aut(∆i) ∀i = 1, ..., m.}. Pour un point z de D et ϕ dans Aut′(D)telleϕ(0) =z,on a
L(z, ξ) =|N(z, ξ)|2L(0, ϕ−1(ξ)) ∀ξ∈D.
Preuve:
Il s’agit d’appliquer plusieurs fois la formule (3) `a chacun des syst`emes simples
Vi.
Lemme 4.2. i) On a l’in´egalit´e
L(0, τ)≥|τ|2 ∀τ∈D.
ii) Pour tout point z∈D, il existe Cz>0et un voisinage Uztels que:
L(z, ξ)≥Cz|z−ξ|2 ∀ξ∈Uz.
Preuve:
i) Par la formule (4) on a L(0, τ) = 1−N(τ, τ) pour tout τ dansD. Or, la d´ecomposition spectrale d’un point τ ∈ D s’´ecrit τ = λ1e
1+...+λrer o`u
les ei constituent un rep`ere et | τ |= sup λi; d’apr`es l’identit´e (5) on aura N(τ, τ)≤1− |τ |2ce qui suffit.
un voisinageW dezet une constanteC >0 tels que|ϕ−1(ξ)|≥C|z−ξ|pour
toutξdansW.On conclut alors en utilisant le lemme 4.1 et le point i).
Ainsi, pour z ∈ D fix´e et tenant compte de l’in´egalit´e (9), la fonction
s(ξ, z)/L(z, ξ)n est int´egrable sur D. On peut donc d´efinir pour toute forme
diff´erentelle u de type (0, q−1), (2≤q≤n+ 1),la (0, q−2) forme:
T u(z) = (−1)q
Z
ξ∈D
u(ξ)ΛKq−1(ξ, z).
Lemme 4.3. i) ∂ξK1(ξ, z) = 0 et pour q ≥ 2, on a ∂ξKq(ξ, z) = −∂zKq−1(ξ, z).
ii) Pourq≥2,on aKq(ξ, z) = 0lorsquez∈D et ξ∈∂D.
Preuve:
i) Provient du fait que la forme diff´erentielleK est ferm´ee.
ii) En reprenant l’expression deK, on constate que Kq provient de la somme:
X
1≤j≤n
(−1)j+1 s
j(ξ, z)
(s(ξ, z), ξ−z)nmΛ6=j∂s
m Λ
1≤k≤ndξ k.
D’autre part, un calcul direct donne:
∂zsi(ξ, z)Λ∂zsj(ξ, z) = 0 ∀z∈D, ξ∈∂D et 1≤i, j≤n.
Ceci assure le lemme pour q ≥ 3. Pour q = 2, on constate apr`es calcul que
K2est multiple de
X
i≺j
(−1)j+i(si∂
zsj−sj∂zsi) Λ k6=i,j∂ξs
k
et on v´erifie que sur{z∈D, ξ∈∂D},on asi∂
zsj−sj∂zsi= 0 ∀1≤i, j≤n.
Lemme 4.4. Il existe C >0 telle que:
|ϕ(τ)−ϕ(0)|≤C|τ | ∀ϕ∈Aut(D), ∀τ∈D
Preuve:
Comme D est la boule unit´e, on a|ϕ(τ)|≤1 pour toutτ dansD et ϕdans
Aut(D). D’apr`es la formule de Cauchy pour les polydisques, il existe C > 0 telle que:
sup
ϕ∈Aut(D),|τ|≤1 2
|Dτϕ|≤C.
Le th´eor`eme des accroissements finis donne alors le lemme sur{|τ |≤ 1 2}.Sur
le compl´ementaire{|τ |≥1
Th´eor`eme4.1. Soit pour 1≤q≤n+ 1une (0, q−1) forme ucontinue sur
D telle que ∂usoit aussi continue sur D, alors: i) siq≥2,on a u= (−1)qT ∂u+∂
de Bergman, genres, rangs, distances spectrales et boules unit´e de chacun des STJHP simplesVi.Posons N(i) =ri(2n−gi);alors il existe C >0 telle que:
Grace au lemme 4.3, on peut reprendre le raisonnement du paragraphe 1 de[1] et obtenir ainsi les points i) et ii).
iii) Par ailleurs la formule (8) assure que la remarque 3.1 est applicable pour les sections ρ = s et ρ′(z, ξ) = ξ−z; on aura ainsi eh∗K = K pour tout h
dansAut′(V) et apr`es le changement de variablesξ′ =h(ξ) dans l’int´egrale qui
d´efinitT(h∗u),on retrouveh∗(T u).
iv) Les coefficients de T u(z)sont des combinaisons lin´eaires d’int´egrales de la forme:
Effectuons le changement de variableξ=ϕ(τ) puis utilisons le lemme 4.4 et la formule (9), cette int´egrale sera major´ee par:
Z
τ∈D
|Jϕ(τ)|2|τ|1−2n|N(z, ϕ(τ)|−2n.
Mais la formule (3) donne:
|Jϕi(τi)|2=ki(0,0)ki(zi, zi)|ki(zi, ϕi(τi))|−2
References
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