A. VALLET
DEBRUGNIÈRES
AUX BOERS . .
Poésie dite pour la première fois
Par M. DAVRIGNY
DE LA COMÉDIE FRANÇAI!;E
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:.A Ill Représentation organisée par les FEMMES DE FRANCE.
A iPINAY, le t9 Novembre 1899,
Sous LA PRÉSIDENCE DE Mme DEYAUCHELLE, Au Profit des Blessés du Transvaal
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Poésie dite pour la premièrel fois
Par M. DA VRIGNY
DE LA COMÉDIE FRANÇAISE
A la Rep1·ése11tation organisée par les FEMMES DE FRANCE, A ÉPINAYf:-,}e.1.9 Novembre 1899,
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.Sous LA PRÉSIDENCE DE Mme "DEVÀU€H!ELLE, Au Profit des Blessés du Transvaal
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CHATEAUROUX
IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE ET LITHOGRAPHIQUE L. BADEL
1900
DU MÊME AUTEUR
Le Drapeau, Sonnets. Librairie, J. Gagné et P.Bouli-
nier, 19, Boulevard Saint-Michel.·... 1 ,, L'Étoile Filante, Poésies, Librairie]. Gagné et P. Bou-
li 'lier, 19, Boulevard Saint-Michel.. . . . • . . . 0 50 Premiers Pensers, Poésies (Librairie Seruzier, 36, rue
~. de Penthièvrei, 1 fort volume, papier teinté,
(Epuisé). . . . . .. ... , . . . 3 50 La Femme qui rit, Monologue en vers, dit par Mme
Thénard, de la Comédie-Française, 1 plaquette
papier teinté, Barbré, 12, Boulevad Saint-Martin. 0 50 Les Fredons, Poésies, Librairie H. Charles-Lavauzelle,
1 1, Place Saint-André-des·Arts, 1 fort volume,
papier teinté (Epuisé)..... . . . .. . . 3 50 Pierre le Grand, Poème historique. llonoré d'une
souscription de S. M. le Tsar et du ministre de la
Guerre, 1 forte brochure grand in-quarto raisin.. . . 1 50 Les Supplices d'un Bal, Monologue dit par Ml!• Elise
"Petit de l'Odéon . .. . .. . .. . .. .. .. .. . .. . .. . .. .. .. . 0 ·50 A Lisbonne, Poésie, Vendido am beneficie obra de Pao
da cada dia, 14, largo do Pelourinho, Lisboa... . . 3 n
Aux Femmes de Science, Poésie dite par M. Davrigny,
de la Comédie-Française, Edition du Monde Parisien. 2 ,, Aux Sauveteurs, Poésie dite par M. Davrigny, de la
Comédie-Française, Edition du Monde Parisien.... 2 ,, Le Souper, Galante aventure parisienne, en vers, Cha-
muet, éditeur, 29, rue de Trévise... 2 ,, Madagascar, poème historique, L. Bade!, à Château-
roux . ... , ... ~. . . . .. . . ,, 50
THÉATRE
Voltaire à la Bastillé, t àcte en prose, en collaboratîort avec Paul de Tournefort, représenté en 188g.
AUX BOËRS
I
N'écoutant que vos droits et que votre courage 0 Boërs! Vous avez, hier, relevé l'outrage D'un ennemi hautain, impla:able, puissant ! Mais votre force est toute en votre idolàtrie Et vous êtes vaillants luttant !pour la patrie Et voue:; versez à flots, pour elle, votre sang ! -
Peuple d'agriculteurs, de commerçants, de braves Vous ne comprenez pas ces iniques entraves Qu'on tente d'apporter à votre liberté. - Un joug, fût-il léger, ô frères ! vous irrite ! - Et, comme voLts devez tout à votre mérite, Le péril plus certain grandit votre fierté ! -
- 4 -
Hépublicains, songez qu'un peuple moins robuste Sut, voilà six cents ans, pour une cause auguste, Graver un souvenir glorieux, immortel : -
CoPlme lui vous allez étendre vos frontières Car vous avez détruit des légions entières Et Krüger et Joubert sont vos Guillaume Tell!
Aux fronts stigmatisés des modernes Vandales Vous saurez crânement essuyer vos sandales Et l'Europe attentive admire vos exploits. -
Le vaisseau le plus fort souvent, sur la mer, sombre;
Vous avez la valeur, si vous n'êtes le nombre Et vos cœurs sont gonflés de notre sang gaulois ! - Une heure vient où l'âpre ambition s'expie ! - Oh ! vous ne vouliez pas la guerre, guerre impie Qui fait des plu-; ardents de sombres mutilés : - Toujours préoccupés de quelque tâche utile Votre sueur rendait la Terre plus fertile
Et vos bras ne s'armaient que de faux pour les blés!- Sans plaintes, supportant les plus rLtdes épre:.tves, Oh ! vous la maudissiez la faiseuse de veuves, lgnorant qu'elle dût, en vos foyers, venir ! -
Et, pour votre prochain, plein d'un amour biblique, Vivant modestement dans votre République
Le Progrès seul berçait vos rêves d'avenir ! -
•
Un simple différend aurait pu se résou Ire . Mais ils ont fait gronder, sur vos têtes, la foudre •
Et le premier éclair lointain vous a suffi Pour ranimer l'ardeur des batailles calmée ; Et vous avez créé, dans un jour, une armée Qui lc-.1r fait regretter leur insolent défi ! -
II
La guerre la plus sainte est un odieux crime ! - Le Tsar, notre allié, songeait- rêve sublime ! -
Qu'on pourrait endiguer ses incessants progrès Et que chaque Puissance à l'Œuvre intéressée Secondant fermement son humaine pensée, L'Universelle Paixsurgirait d'un co:1grès! -
Vous vous réjouissiez, nobles Femmes de France, Vous dont le cœur si grand so:.tffre toute souffrance, Et vous pensiez qu'enfin le jour était venu
Où vos efforts, vos vœux, toute votre indulgence, Toute votre bonté secourant l'indigence,
Le Malh~ur, désorma·s, resterait inconnu!-
• - 6--
Grands cœurs trop haut montés, comme il vous faut [descendre ! - Napoléon, César, Hannibal, Alexandre
Ont trop repu, jadis, et l'aigle et le vautour Pour que la soif de sang, de conquête s'apaise Car l'Univers n'est rien qu'un immense trapèze Qu'un peuple après un autre escalade à son tour ! - Pourtant, ne pleurez point: ce siècle qui commence
Fera l'homme meilleur, bannira sa démence ; Et, guidé seulement par votre clair flambeau, Grisé par le parfum que votre âme soupire,
Sa gloire et son orgueil courb~s sous votre empire, Il conquerra l'Amour, le Vrai, le Bien, le Beau ! -
Ill
0 frère;; Africains ! Toutes ces nobles femmes Viennent vous prodiguer les doux vœux de no~ âmes Voulant, pour le péril, encor vous aguerrir.- Le ciel du Transvaal nébuleux, hier, s'irise Car vous clamez très haut notre fière devise : -
« Viveelibre ou mourù·! >>- PARis, I3 NovEMBRE 18gg.
ALEXANDRE VALLET DE BRUGNIÈRES.