• Tidak ada hasil yang ditemukan

La folie féminine et l'écriture de soi au XXIe siècle

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2023

Membagikan "La folie féminine et l'écriture de soi au XXIe siècle"

Copied!
370
0
0

Teks penuh

Un premier indice d’une transformation dans la manière de penser la folie féminine se traduit donc par ce changement dans la manière de l’écrire. Son argumentation repose sur le rôle que joue le genre dans la production de l’altérité, et donc de la folie. Cette analyse sera la première à explorer les possibilités offertes par l’écriture de la folie à partir de cet espace littéraire intermédiaire.

C’est en analysant de plus près ces paramètres que nous exposons le fascinant axe d’analyse que l’autofiction apporte à l’étude de l’écriture autobiographique de la folie. Il n’est donc pas surprenant que la définition de la fiction n’apporte plus de certitude quant à l’encadrement de l’autofiction. Le jeune né (co-écrit par Cixous et Clément) et "Le rire de la Méduse" de Cixous.

Pour les textes autobiographiques, elle soutient que le dialogue n'a jamais lieu pendant l'expérience de la folie, mais seulement après. 62 Derrida présente « Cogito et l'histoire de la folie » lors d'une conférence au Collège philosophique en 1963. Dans La folie dans la littérature (1980), Lillian Feder s'intéresse aux représentations de la folie apparues dans la littérature occidentale de l'Antiquité au XXe siècle.

Parlons-nous en tant que femmes, ou à la place de la femme (silencieuse), pour la femme, au nom de la femme.

The writing cure » dans L’occupation d’Annie Ernaux

La vie des deux auteurs – celle de Bouraoui, qui se dit « enfant de la guerre » (« Écrire, c'est résister »), tout comme celle de Delaume – est marquée par la violence. Ainsi, ces auteures s’engagent toutes à travers leurs écrits à analyser les facteurs socioculturels et théoriques qui impactent le rapport entre la folie et les femmes perçu par la société, ainsi que l’état psychologique des femmes. Elle est alors amenée à reproduire à travers ses écrits les mêmes mécanismes d’oppression qui la dévalorisent en tant que femme ménopausée82. Mon analyse prend donc pour point de départ l’association de la folie et du corps féminin, qui remonte au concept d’hystérie chez les Grecs et que, même si elle a été problématisée pendant longtemps au XXe siècle, la vision de la femme continue de déterminer.

Ce chapitre vise à exposer le rôle du langage dans la reproduction des relations de domination qui encadrent la perception socioculturelle de la folie et des femmes. D'un côté, Bouraoui évoque un véritable trouble mental, de l'autre, elle utilise la folie pour métaphoriser le sentiment de non-appartenance provoqué par son homosexualité et. 82 L’étude de ce texte permettra donc d’examiner non seulement la relation tissée entre folie, genre et langage, mais comment les facteurs de classe sociale et d’âge agissent sur cette relation.

En problématisant la démarcation entre folie métaphorique et folie réelle, ce texte propose d'explorer la manière dont la vision sociale de la folie se construit à travers sa métaphorisation et la possibilité de modifier cette dernière par l'écriture. Prenant en compte des études divergentes sur la métaphore - de Susan Sontag à Max Black en passant par Thomas Szasz - j'évoquerai la possibilité que la métaphorisation de la maladie puisse influencer la constitution de l'identité ou qu'elle puisse fonctionner comme un acte linguistique spécifique.

Hétérotopie : l’espace de la folie, l’espace du texte dans Cette fille-là de Maïssa Bey

Cette analyse se terminera donc en exposant comment la forme d'écriture de ce texte permet à la narratrice d'emmener le lecteur dans un endroit qu'elle appelle le « pays des mots », où il est invité à réfléchir avec elle sur les possibilités offertes par la pensée métaphorique. . C’est surtout en s’écrivant que la narratrice de ce texte – Malika – parvient à faire face à son internement et aux injustices qu’elle subit du fait d’être orpheline. En jouant avec le double écran fiction/autofiction, l'auteur parvient à déstabiliser toute prétention de sceau entre le réel et le fictionnel dès l'avertissement du texte.

Ainsi, ce texte ouvre à la question des structures fondamentales sur lesquelles repose une conception philosophique du monde fondée sur la suprématie d’une vérité unique, question centrale de l’autofiction. Selon Doubrovsky, c'est la relation entre la vérité individuelle et le langage qui fait que ce genre « intermédiaire » opère dans « un lieu impossible et insaisissable en dehors du fonctionnement du texte » (« Autobiographie » 90). À partir de ce constat, mon analyse portera sur le fonctionnement des espaces « entre » dans cette histoire – l’espace physique de l’asile, l’espace de la folie et l’espace du texte.

La notion foucaldienne d'hétérotopie offre un cadre utile pour considérer l'interaction entre ces espaces, en particulier la capacité de l'espace fictionnel à agir sur le monde « réel » à travers la création d'un espace littéraire communautaire et inclusif. Ce récit amène ainsi à interroger la capacité à la fois subversive et unificatrice de l'espace textuel dans l'autofiction, à savoir comment le langage autofictionnel travaille sur la notion de folie et la relation intime qui se construit entre lecteur et auteur à travers le « je » fou.

Dé]crier la littérature : L'autofiction folle de Chloé Delaume

The writing cure » dans L’occupation d’Annie Ernaux

Cette relation entre l’objectivation des femmes et leur âge est également mise en évidence dans The Occupation. Dès lors, l’autre femme devient une sorte de miroir qui révèle les peurs et les insécurités du narrateur. Mais c’est la fiction, et non l’autobiographie, qui est considérée comme le domaine privilégié de la folie.

Selon mon analyse, c’est en s’engageant dans une écriture depuis l’inconscient qu’elle parvient enfin à dépasser sa dépendance aux stéréotypes sur la féminité et les femmes et à retrouver une forme de liberté. Pour poursuivre cette réflexion, ce chapitre se terminera enfin par la question de l’effet relationnel de l’écriture autofictionnelle de la folie. Mais pour autant, depuis la parution de La Place en 1984, Ernaux refuse de l'associer à la fiction (L'Écriture 14).

Il existe ainsi une stigmatisation sociale des femmes ménopausées, incapables de remplir cette « tâche » (MacPherson 99 ; Delanoë, « La question des troubles » 1). Dans « L'Invasion », au-delà des références médiatiques, le propre discours du narrateur se caractérise par cette conception de l'âge et du rôle de la femme. Il est donc remarquable que l’origine de cette conception de la ménopause se trouve dans le rapport entre sexualité féminine et folie.

Mais cette explication inclut aussi une comparaison entre la zone frontière de l’enfance, de la ménopause (et de la post-ménopause) et de la folie. Dans L'Occupation, cela peut expliquer la réaction de la narratrice lorsqu'elle découvre l'âge d'une autre femme qui, comme elle, est plus âgée que W. Au milieu de la nuit suivante, la narratrice se réveille, n'ayant dormi qu'une heure, « son cœur battre violemment » (67).

Ce passage de l'individuel à l'universel crée un « effet libérateur » qu'elle décrit ainsi à Isabelle Charpentier. Il n'est donc pas sans importance que la scène décisive de L'Occupation commence par l'aveu du narrateur selon lequel il « s'est mis à halluciner les mots » (68). C’est la première fois que la valeur attribuée au langage n’est pas purement utilitaire.

Ce sentiment de méfiance est partagé par le narrateur de L'Occupation qui parle de folie. En cela, ce qu'elle appellera par la suite son écriture « transpersonnelle » est donc indissociable de cette écriture de la folie.

Madness as metaphor’ dans Mes Mauvaises pensées de Nina Bouraoui

Bien sûr, les œuvres antérieures, My Bad Thoughts, n'évoquent pas aussi directement la « folie » du narrateur. On retrouve cette tension dans la description d'une journée de février durant l'adolescence du narrateur, racontée dans Mes mauvaises pensées. Comme la violence de la tempête algérienne, la folie de la narratrice est dépeinte comme quelque chose qui lui arrive, une force extérieure à elle.

Ainsi, l'impact de cet incident sur la constitution identitaire du narrateur est révélé. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que le moi autobiographique du narrateur reflète désormais une lacune dans le sujet. La folie de la narratrice ne peut être séparée du fait qu'elle se croit obligée de cacher qui elle est.

Puis, dans le texte, on remarque une évolution significative dans le rapport de la narratrice à son corps. Sa perception d'être proche de la « frontière » est donc due au fait qu'elle se retrouve. Ainsi se révèle le parallèle entre la distance de la narratrice à l'Algérie et sa distance à elle-même.

En même temps, lorsque la narratrice note à propos de l'événement de la piscine que ses mauvaises pensées « viennent de là », cela peut être interprété comme une référence à la fois au poids psychologique de cet épisode et aux possibilités linguistiques offertes par la narratrice. cette réunion (135). La vision lacanienne de la relation entre la maladie mentale et les métaphores peut clarifier davantage cette relation. On voit donc l’importance de la thérapie psychanalytique qui permet au narrateur de « prendre conscience » qu’il ne s’aime pas (255).

C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre l'aveu de la narratrice à la fin du texte où elle dit avoir retrouvé le sentiment d'être. Ainsi pensée à travers la notion de folie, la métaphorisation de l'exclusion qu'elle ressent communique sa profonde aliénation d'elle-même, son incapacité à « se définir ». C’est donc cette métaphore de la folie qui lui permet de reconstruire son identité fracturée par la métaphorisation.

L'évolution de l'esprit du narrateur bouraouien et le lien entre écriture et guérison psychologique rappellent particulièrement ce que nous avons vu dans le chapitre précédent à Ernaux. La lecture de cette histoire provoque donc aussi une évolution dans la pensée du lecteur qui est guidée par le travail d'analyse du rapport entre la folie et la différence avec le narrateur.

Referensi

Dokumen terkait

La radiation thermique émise par l'objet dans une plage d'ondes de 8 à 14 μm est convertie en un signal électrique par une thermopile et transformée dans un signal de sortie.. Important