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OPOLITIQUE
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Avant la 2GM,
la géopolitique tournait autour d’une « obsession territoriale »
Nicholas Spykman ouvre la transition vers la géopolitique
« moderne », qui prend en considération l’ensemble des facteurs de la puissance d’un État
Mais c’est une transition interrompue
Avant la « redécouverte » des années 1970,
la géopolitique est généralement déconsidérée comme doctrine des
Après la 2GM, les conditions de la politique internationale ne sont pas favorables à la pensée géopolitique
Les « révisionnistes » sont écrasés
Les USA et la Russie sont devenus « conservateurs » et se partagent le monde
L’arme atomique et les nouveaux vecteurs ont réduit l’importance du territoire
Le droit international a réduit la souveraineté des États La lutte internationale continue d’être géopolitique
La fin de la Seconde Guerre mondiale a ouvert une nouvelle phase des relations internationales, caractérisée par des changements majeurs
Nouveautés absolues : missiles balistiques,
armes nucléaires, fin du colonialisme, système de règles internationales auquel les États sont censément soumis, hégémonie globale d’une seule puissance
Nouveautés relatives : la prépondérance de
Deux nouveautés bouleversent
la technologie militaire :
les missiles de croisière
(V1 et V2) et
la bombe atomique
La première amplifie le
problème géopolitique majeur
que posait déjà l’aviation :
les frontières, objet de culte de
la géopolitique « classique »,
perdent de leur importance
car elles deviennent aisément
franchissables
Selon une idée assez répandue,
l’arme nucléaire rendrait
obsolète la guerre entre les
grandes puissances car son
utilisation entraînerait la
MAD,
la destruction mutuelle assurée
L’objectif principal
de la compétition
internationale ne serait donc
plus la conquête ou
la défense du territoire,
mais la gestion d’un très
délicat
La deuxième grande nouveauté est la création
d’un système de « sécurité collective »
et de règles internationales
auxquels les États sont censés se soumettre
Les pays victorieux de la Seconde Guerre mondiale s’organisent en « Nations unies »
Celles-ci se dotent de règles contraignantes pour tous les membres présents et futurs
et d’un « gouvernement » mondial, le Conseil de sécurité, dans lequel siègent de manière permanente
les cinq puissances victorieuses, chacune d’elles
D’autres organismes
internationaux revendiquent une juridiction contraignante pour les États membres,
limitant ainsi leur souveraineté :
des structures militaires collectives
(l’OTAN, le Pacte de Varsovie)
des organismes économiques
mondiaux (FMI, BM, GATT)
des tribunaux internationaux ad
hoc, ou la Cour pénale internationale
les associations régionales (Union
Ce système d’organisations
et de règles internationales
absorbe une partie des
attributs de la souveraineté
nationale et rend les
frontières des États de plus
en plus poreuses et
La fin de la colonisation contribue
La fin de la colonisation contribue
au d
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clin de la g
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opolitique
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«
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classique
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La décolonisation dément ce que la géopolitique
avait jusque là considéré comme fondamental :
il ne s’agit plus d’analyser, préconiser
et justifier la conquête de nouveaux territoires
mais, au contraire, de constater que toutes
les grandes puissances perdent de leurs territoires
Waves of colonization and decolonization (David Henige,
Colonial Governors: From the Fifteenth Century to the Present.
Toutes les grandes puissances perdent de leurs territoires
Non seulement les puissances vaincues, mais aussi les puissances officiellement victorieuses : le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas et la Belgique Les États-Unis aussi perdent du territoire
(Philippines, 1945) et montrent qu’il n’y a pas forcément un rapport entre perte des colonies et affaiblissement politique
Développement inégal : « croissance différentielle des secteurs, des processus géographiques, des classes et des régions aux niveaux global,
régional, national, sous-national et local » The Encyclopaedia of Political Economy (London, 1999) p. 1199
Sous-entendu : ce rapport entre secteurs, processus
géographiques, etc. n’est significatif que si on le mesure
sur une même échelle temporelle
Banal mais vrai :
l’unité de mesure du
shift of power
est le temps
L’affaiblissement du rôle de l’État et
de ses frontières n’a pas éliminé l’importance
du facteur « espace »
En revanche, la redéfinition des équilibres
globaux a beaucoup accru l’importance
Puisque le développement inégal
produit « inéluctablement »
le
shift of power
(P. Kennedy, p. 436)
les puissances qui veulent
conserver leur supériorité sont
engagées dans une course contre
la montre en vue d’essayer
soit de ralentir leur déclin,
soit d’affaiblir leurs
compétiteurs,
soit de conquérir des positions
de force afin de négocier
avantageusement les conditions
de leur déclin,
Mais le facteur « temps » est
important aussi, et peut-être surtout,
pour les puissances « révisionnistes »
Pour Bismarck « l’homme ne peut ni créer ni diriger le flux du temps. Il peut seulement y voyager et l’orienter avec plus ou moins de compétence et d’expérience »
Bismarck passa maître dans l’art d’« orienter » le cours du temps : séquence accélérée des guerres pour l’unification allemande (1864-1866-1870) vs le soin mis pour ne pas
donner l’impression de vouloir hâtivement remettre en discussion les équilibres pré-1871
Dans les années 1980-1990, la Chine
a cherché à convaincre ses voisins et le monde entier qu’elle était une puissance pacifique
Le facteur « espace » est à la fois
plus simple et plus complexe
Plus simple
parce qu’il suffit parfois d’une carte
géographique pour cerner les
contraintes de chaque puissance
Plus complexe
parce que la relation avec l’espace varie
selon les circonstances historiques
(temporelles)
À l’époque bipolaire, la situation n’avait guère
changé, malgré la décolonisation
La « carte idéologique » du monde
montre que quatre couleurs suffisaient pour
distinguer les différentes sphères d’influence
Évidemment,
les choses n’ont jamais
été aussi simples
(et non seulement à cause de pays problématiques, comme la Finlande, la Yougoslavie ou l’Égypte)
L’Asie, n’ayant pas été
partagée, a fait l’objet
d’un affrontement
ininterrompu
L’Europe (France en tête)
a toujours eu du mal à
Le contrôle de l’espace
conserve une importance capitale
La technique militaire permet aujourd’hui de transcender les
frontières, mais rares sont les guerres
qui ne sont pas décidées par une intervention au sol
Même quand il cède des pans de souveraineté, un État conserve
l’autorité juridique pleine et entière sur ses frontières
Depuis 1991, beaucoup de nouveaux États sont nés
de la fragmentation d’États préexistants
Selon la page en anglais de Wikipedia, il
existait, en 2011, 196 zones disputées dans le monde :
44 en Afrique,
94 en Asie (dont 21 concernant la
Chine et 17 l’Inde)
27 en Europe (dont 9 concernant
l’ex-Yougoslavie)
9 en Amérique du Nord (dont 7
entre les USA et le Canada)
21 en Amérique centrale et
méridionale
Le nombre de territoires
Presque aucun des ces cas ne présente de risque politique
Soit parce qu’il est hautement improbableque, p. ex., Canada et USA se déclarent la guerre pour Machias Seal Island
Soit parce que les chances d’obtenir gain de cause sont nulles, comme c’est le cas pour Taiwan, qui déclare 23 « contentieux » ouverts : avec Pékin pour la
un nouvel État national en formation,
revendiquant des territoires au-delà des frontières existantes (p. ex. Serbie, Croatie, Arménie) ;
ou encore de vieux États se considérant lésés au cours des vicissitudes historiques (y compris les disputes
ayant un sous-entendu territorial : Grèce et Macédoine ; Hongrie et Slovaquie, etc.) ;
pour le contrôle de ressources stratégiques :
bassins fluviaux, pêche et ressources naturelles en haute mer (Israël et Jordanie pour les eaux du Jourdain ;
Turquie, Syrie et Irak pour les Tigres et Euphrate ; le Royaume-Uni, le Danemark, l’Irlande et l’Islande pour les eaux entourant le rocher Rockall, etc.)
comme prétexte, ou comme marge, pour
d’éventuelles négociations ayant d’autres enjeux
que le territoire lui-même (Inde et Chine ; Russie et ses pays frontaliers, etc.).
Deux (ou plusieurs) États peuvent s’affronter pour des territoires contigus (ou des îles contestées) pour trois raisons essentiellement
En revanche, la conquête de la Krajina ou la souveraineté
sur le Kosovo étaient censés garantir à la Serbie sa légitimité
L’intérêt de l’Inde pour le plateau désertique de l’Aksai Chin ou de la Chine pour les pics
enneigés de l’Arunachal Pradesh ne concerne vraisemblablement pas le territoire en soi, mais les rapports entre les deux puissances plus en général
En règle générale, on observe que
moins un pays est développé,
Les problèmes d’espace des grandes
puissances sont de toute autre nature :
1) soit ils servent, comme nous l’avons vu,
de marges de négociation
2) soit ils sont d’ordre géostratégique
Les questions d’ordre géostratégique
sont de loin les plus importantes
Elles peuvent être divisées
en deux sous-catégories :
1) celles qui sont liées à la géographie politique
de l’État en question
2) celles qui sont liées à des régions
stratégiquement cruciales, même à des
1)
Les problèmes que pose la géographie politique
d’un État (ou « contraintes géographiques »)
Du point de vue politique, il n’y a pas d’éléments naturels favorables ou défavorables :
un fleuve peut être une voie de communica-tions ou une frontière infranchissable
l’insularité a été un avantage pour la Grande--Bretagne, et un handicap pour le Japon
Il faut toujours mettre ces contraintes géogra-phiques en relation avec l’histoire et le dévelop-pement d’un pays pour qu’elles soient
réellement significatives
Il existe cependant des cas dans lesquels les obstacles naturels posent des problèmes stratégiques majeurs :
2)
Les problèmes liés à des régions stratégiquement
cruciales, que ce soit pour des raisons économiques,
commerciales ou militaires
Les chokepoints (Gibraltar, Suez, le golfe d’Aden, Hormuz, Malacca, Panamá etc.) conservent une importance commerciale et militaire
Outre les passages maritimes, il existe aussi des passages terrestres qui ouvrent (ou ferment) l’accès à de vastes régions : p.ex. la passe de Khyber, mettant en relation le plateau iranien avec les plaines de l’Indus et de Gange
D’autres régions, par leur positionnement et/ou leur importance économique, sont des « petits heartlands » :
soit elles permettent un rayon d’action qui englobe les points chauds des relations internationales (Afghanistan)
soit elles sont riches en matières premières, et leur contrôle politique et militaire permet de négocier avec les
Il existe naturellement beaucoup
d’autres cas dans lesquels
la lutte pour le contrôle
des espaces a encore un sens,
bien que le temps
des annexions et des colonies
soit définitivement révolu
Mais aucune de ces luttes
ne serait compréhensible
si on faisait abstraction
du développement inégal
et de son produit « inéluctable » :