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Abrégé de l'Enquête Sociolinguistique sur le Tchumbuli du Benin | SIL International

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Electronic Survey Report 2017-011

Abrégé de l'Enquête

Sociolinguistique sur le

Tchumbuli du Benin

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Abrégé de l'Enquête Sociolinguistique sur le

Tchumbuli du Benin

Gabriele Faton et Katharina Tupper

SIL International

®

2017

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Avant-propos

Les études linguistiques, sociolinguistiques, historiques et autres qui ont été menées sur la langue tchumbuli et ses locuteurs sont nombreuses. La plupart de ces travaux utilisent le nom « tchumbuli » ou « tchombolo » pour désigner la langue des localités d’Okounfo (dans la sous-préfecture de Savè), d’Edaningbe (quartier de Lakoko, commune urbaine de Ouèssè) et de Gbédé (dans la sous-préfecture de Ouèssè). Or, les habitants d’Okounfo, ainsi que ceux d’Edaningbe, appellent leur propre langue « cobecha », et ceux de Gbédé « tchumbulin » ou « tchombolun. » Le nom de l’ethnie est le même à l’exception de celui des habitants d’Edaningbe qui s’appellent également « Obechapu » en tant

qu’ethnie. Historiquement, les Cobecha sont les descendants du peuple Edo du Nigéria alors que les Tchumbuli sont les descendants du peuple Tchombolo du Ghana. Or, dans la région, les locuteurs tchumbuli sont connus sous le nom « Gbassin » ou « Gbassan » (Iroko 1995), d'où sans doute le nom « Basa » (Carte linguistique, CENALA, 1990).

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Table de Matières

1 Introduction

2 Objectifs de l'enquête 3 Methodologie

4 Evaluation et description de la situation linguistique et sociolinguistique dans la region

4.1 L'Historique du peuple et le nom de la langue 4.2 L'intercompréhension

4.2.1 Les variantes tchumbuli

4.2.2 La compréhension du chumburung et la relation entre le chumburung et le tchumbuli 4.2.3 La compréhension du Bazantche (Foodo)

4.3 Le bilinguisme en cabe et en maxi 4.4 La vitalité du tchumbuli

5 La situation d'alphabétisation dans les communautés tchumbuli 6 Résumé

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1 Introduction

Le présent document décrit une enquête sociolinguistique menée dans les localités d’Okounfo,

d'Edaningbe et de Gbédé par Mme FATON Gabriele (née Schoch) et Mme TUPPER Katharina (née WOLF) de SIL avec l'aide de M. KOUAMINA Daniel, administrateur au Centre de Tri Postal de Cotonou.

L'enquête a été réalisée au mois d'août 2000 et a principalement couvert les trois villages mentionnés. Sa réalisation a été rendue possible grâce à la collaboration et au soutien de plusieurs personnes à qui nous aimerions adresser nos remerciements.

Il s’agit en tout premier lieu de remercier Monsieur le Sous-Préfet de Savè ainsi que Monsieur le Sous-Préfet de Ouèssè pour leur assistance et leur soutien dès le début de notre travail.

2 Objectifs de l'enquête

Les objectifs étaient les suivants:

• Examiner les parlers d’Okounfo, de Gbédé et d’Edaningbe, et vérifier les informations déjà recueillies sur le tchumbuli du Bénin

• Evaluer l'intercompréhension existant entre les parlers des trois dites localités

• Etudier le rapport entre le tchumbuli du Bénin et le chumburung du Ghana et les relations entre les locuteurs tchumbuli et chumburung

• Examiner les langues qui sont parlées dans divers domaines sociaux (par exemple : en famille, au village, etc.)

• Examiner le degré de compréhension et l’utilisation du cabe et du maxi par les locuteurs du tchumbuli

• Estimer la vitalité du tchumbuli dans les trois localités et voir s'il y a un glissement de langue vers le cabe ou le maxi

• Voir les efforts d’alphabétisation dans les communautés tchumbuli

3 Methodologie

La méthode utilisée lors de cette enquête est celle dite de « première évaluation ». Cette méthode permet de rassembler des informations donnant, dans un temps relativement court, une vue d’ensemble de la situation sociolinguistique du milieu choisi. Les questionnaires sont le moyen principal utilisé pour recueillir de telles informations. En outre, des listes de mots qui ont été recueillies pour des recherches linguistiques servent à faire une comparaison entre le tchumbuli du Bénin et le chumburung du Ghana.

Nous présentons ici les types de questionnaires que nous avons utilisés pour mener à bien notre recherche :

• Un questionnaire communautaire soumis lors d’un entretien avec le chef (ou roi ou délégué), les notables, et une représentation des communautés à Okounfo, à Gbédé et à Edaningbe

• Un questionnaire pour les dirigeants des églises présentes dans les trois localités

• Un questionnaire pour les coordinateurs d'alphabétisation

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4 Evaluation et description de la situation linguistique et sociolinguistique

dans la region

Nous voulons présenter ici un résumé des résultats obtenus lors de notre enquête. Pour le rapport complet en anglais, voir SIL Electronic Survey Report 2017-010.

4.1 L'Historique du peuple et le nom de la langue

Les informations recueillies avant l'enquête nous ont déjà donné une impression de la complexité historique du peuple Cobecha et Tchumbuli qui se trouve aujourd’hui au Bénin. Immigrés du Ghana il y a environ cent cinquante ans, une partie de ce peuple (les Cobecha) était lui-même originaire du Nigéria, alors qu’une autre partie (les « Tchumbulin » ou « Tchombolo ») venait directement du Ghana, plus précisément de la région de Kété-Kratchi.1 Les Cobecha2 quittèrent le Ghana accompagnés d’un groupe

Tchumbuli qui, d’après nos informateurs, était apparentés à eux. Il y avait encore une autre ethnie qui les accompagnait, les Awloukpoukpou (Moulero 1964). Il n’est pas clair comment les Awloukpoukpou se sont joints aux autres, mais, d’après nos informateurs, ils étaient d’origine ghanéenne, plus précisement de Nkougnan, près de Kété-Kratchi. Les trois ethnies s’établirent dans la région de Savè, invitées par le roi de Kaboua qui voulait qu’ils l’aident dans les guerres contre les Yoruba et autres. A Okounfo, il y a aujourd’hui des représentants des trois ethnies alors qu’à Gbédé, il n’y a pas de Cobecha et qu’à

Edaningbe, il n’y a pas d’Awloukpoukpou. Pendant les entretiens, nos informateurs se référaient soit au peuple Tchumbuli (à Gbédé) soit au peuple Cobecha (à Okounfo et à Edaningbe) et ne distinguaient pas les Awloukpoukpou à l’exception des récits historiques. Nous allons donc nous référer aux habitants d’Okounfo et Edaningbe sous le nom de « Cobecha » et à ceux de Gbédé sous le nom de « Tchumbuli. »

D'après nos informateurs, il y a environ 3000 Tchumbuli et Cobecha dont la plupart parlent ou comprennent le tchumbuli jusqu’à aujourd’hui.

4.2 L'intercompréhension

4.2.1 Les variantes tchumbuli

Les personnes interrogées nous ont dit de manière concordante qu'il n'y a pas de variantes tchumbuli. Tous les locuteurs tchumbuli parlent la même langue et ils arrivent facilement à comprendre tout ce que les autres disent. Il n'y a que de très petites nuances entre les parlers à Okounfo, à Gbédé et à Edaningbe. Il semble que le tchumbuli est le mieux parlé à Gbédé puisqu’on nous a dit que c’est là qu’il faut

s’installer pour apprendre la langue.

Les listes de mots que nous avons recueillies à Okounfo et à Gbédé contiennent 18 pairs de mots identiques et 112 pairs de mots identiques dans un total de 143 pairs de mots. Ainsi, 91 pourcent des pairs de mots recueillies sont soit identiques soit similaires dans les deux localités.

4.2.2 La compréhension du chumburung et la relation entre le chumburung et le tchumbuli

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les informateurs à Edaningbe. Il y a aussi les « va-et-vient » : les Tchumbuli au Bénin et les Chumburung au Ghana se rendent visite réciproquement.

4.2.3 La compréhension du Bazantche (Foodo)

Les gens de Séméré sont, d'après nos informateurs, apparentés aux Tchumbuli et aux Cobecha « puisqu'ils sont aussi originaires du Ghana. » Pourtant, comme il n'y a guère de contact avec les locuteurs

bazantché, il est difficile pour les Tchumbuli et Cobecha de les comprendre. Certains de nos informateurs nous ont dit que des mots et des phrases simples étaient faciles à saisir mais que de parler avec eux leur serait difficile.

4.3 Le bilinguisme en cabe et en maxi

Les informations recueillies ont révélé que les locuteurs tchumbuli sont en majorité bilingues. En addition à leur propre langue ils parlent, en général, le cabe3 (à Okounfo et à Gbédé) ou le maxi4

Edaningbe). A Okounfo et à Gbédé, nous avons trouvé des indices d'une bonne connaissance du cabe. Pendant les entretiens, le cabe a souvent été employé. Les habitants de ces deux villages disent que leurs petits enfants peuvent déjà comprendre et parler le cabe, même plus que le tchumbuli. A Edaningbe, qui se trouve dans une région maxi, tous les Cobecha parlent le maxi, même les enfants à partir de deux ou trois ans.

4.4 La vitalité du tchumbuli

Pour examiner à quel point le tchumbuli est encore utilisé par les Tchumbuli et Cobecha, nous avons enquêté sur la langue utilisée dans divers domaines sociaux. Voici un tableau qui contient les résultats pour les trois villages.

Domaines Okounfo Gbédé Edaningbe

Annonces au village Cb (Tch rarement) Cb, Tch Mx Conseils régionaux Tch avec les Tch, Cb au

niveau de la S/P

Tch, Cb ?

Tch = tchumbuli, Cb = cabe, Mx = maxi

Le tableau montre que le cabe et le maxi ont pénétré plusieurs domaines sociaux. Dans les trois localités interviewées, les informateurs nous ont dit que le cabe ou le maxi sont parlés au détriment du tchumbuli. Ces langues régionales ont déjà dominé ou même remplacé le tchumbuli dans plusieurs domaines de la communication tels que les annonces et les jugements au niveau du village. A Gbédé et à

3 En général, les termes « cabe » et « nago » sont utilisés pour désigner le parler de la région de Savè

(Kluge 2011:2–3). Nous utilisons pour la présente étude le terme « cabe » pour désigner ce parler.

4 Nos informateurs parlaient du « fon-maxi, » du « fon » ou du « maxi » pour indiquer la variante qui est parlée par la

majorité de la population dans la région de Ouèssè. Nous utilisons ici le terme « maxi » pour cette variante.

5 Dans la famille de l’interrogé, le tchumbuli est utilisé dans tous les domaines. Ce n’est toutefois pas le cas pour

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Okounfo, la langue tchumbuli est encore utilisée dans tous les domaines, même si le cabe a de plus en plus d’importance dans la vie communautaire. La situation linguistique d’Edaningbe diffère de celle de Gbédé et d’Okounfo. Le maxi a remplacé le tchumbuli dans presque tous les domaines sociaux.

A Edaningbe, ce ne sont que des Cobecha de l’âge de plus de vingt ans qui parlent encore le tchumbuli. Les raisons de ce remplacement sont entre autres les mariages mixtes et l’influence des langues voisines, e.g. le maxi.

Néanmoins, il y a des Tchumbuli de tous les âges qui parlent encore le tchumbuli et qui ont exprimé leur intérêt à maintenir leur langue et à être alphabétisés. Les personnes interviewées nous ont dit que si des efforts n’étaient pas faits pour alphabétiser les locuteurs tchumbuli, la langue disparaîtrait un jour. C’est entre autres à cause de l'influence des étrangers (mariages mixtes) que le tchumbuli devient de moins en moins important.

5 La situation d'alphabétisation dans les communautés tchumbuli

A Okounfo et à Gbédé, il y avait des classes d'alphabétisation en cabe, mais à cause du manque de locaux (Okounfo) et d'intérêt (Gbédé), on a été obligé de les abandonner. Il y a des classes d'alphabétisation en cabe et en maxi à Ouèssè, mais il n'y a aucun locuteur tchumbuli qui y participe. D'après le coordinateur d'alphabétisation à Ouèssè, la meilleure manière d'alphabétiser les Tchumbuli et Cobecha serait en cabe.

Pendant les entretiens avec divers locuteurs tchumbuli, nous leur avons montré des matériaux en chumburung du Ghana : des syllabaires et un Nouveau Testament. Nous avons constaté un intérêt très vif de pouvoir lire cette littérature. Certaines des personnes interrogées ont commencé à lire les syllabaires avec certaines difficultés. Il reste donc la question de l’utilisation par les locuteurs tchumbuli des matériaux déjà développés au Ghana pour l’alphabétisation.

Les Tchumbuli et Cobecha nous ont dit à l'unanimité qu'ils étaient très intéressés à être alphabétisés en tchumbuli. D'après eux, c'est la seule solution pour qu'ils gardent leur langue. Nous avons constaté qu'ils sont prêts à tout faire pour commencer un programme d'alphabétisation en tchumbuli.

6 Résumé

D'après les résultats de notre enquête, il y a environ trois mille (3000) Tchumbuli et Cobecha dans les villages d'Okounfo, de Gbédé et d'Edaningbe. En ce qui concerne les variantes de la langue en question, il n’y a qu’une seule variante dans les trois villages. Il y a de bons rapports entre les locuteurs chumburung au Ghana et les Tchumbuli et Cobecha au Bénin.

En ce qui concerne le multilinguisme dans les trois villages, il y a un fort bilinguisme en cabe (Okounfo et Gbédé) et en maxi (Edaningbe). Pourtant, à Gbédé le tchumbuli reste la langue la plus importante pour la communication. A Okounfo le cabe a remplacé le tchumbuli dans plusieurs domaines même si tous les enfants comprennent encore le tchumbuli. A Edaningbe, parmi les Cobecha, ceux qui ont moins de vingt ans ne parlent plus le tchumbuli.

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Références

Centre National de Linguistique Appliquée (CENALA). 1990. Carte linquistique: République du Bénin. Cotonou, Bénin: CENALA.

Kluge, Angela. 2011. A sociolinguistic survey of the Ede language communities of Benin and Togo: Volume

2. Cabe language area. Dallas (SIL Electronic Survey Report). Available online at :

https://www.sil.org/resources/archives/41546.

Moulero, T. 1964. Histoire et légende de Chabè (Savè). Etudes Dahoméennes, new series, June, No. 2:1–92.

Stewart, J. 1989. Kwa. Dans John Bendor-Samuel and Rhonda Hartell (eds.), The Niger-Congo languages:

A classification and description of Africa’s largest language family, 217–245. Lanham, Md.: University

Referensi

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