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Rapport d’enquête sociolinguistique : Première évaluation parmi les Ngbaka Manza

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Rapport d’enquête

sociolinguistique : Première

évaluation parmi les Ngbaka

Manza

(2)

Rapport d’enquête sociolinguistique :

Première évaluation parmi les Ngbaka Manza

Jutta Blühberger

SIL International

®

2018

SIL Electronic Survey Report 2018-007, August 2018 © 2018 SIL International®

All rights reserved

Data and materials collected by researchers in an era before documentation of permission was standardized may be included in this publication. SIL makes diligent efforts to identify and acknowledge sources and to obtain

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Résumé

Ngbaka Manza [ngg] est un de nombreuses parlers Gbaya, parlé au centre de la République

Centrafricaine, dans la préfecture Ombella-M'Poko. Le but de cette enquête (effectuée en 1993) était de découvrir quels en sont les différents dialectes, pour autant qu’il y en ait, d’évaluer le niveau de

bilinguisme en sango de la communauté ngbaka manza ainsi que la vitalité de la langue, ceci en vue d’une standardisation éventuelle de la langue.

Les résultats de cette enquête se présentent comme suit :

1) Le ngbakamanza se présente comme unité linguistique homogène, distincte des autres langues qui l'entourent, parlée par un peuple ayant une identité propre.

2) Il y a une distinction claire aussi envers les Ngbaka Minagende. Bien que les deux langues semblent être identiques ou très proches, ils se considèrent comme deux groupes ethniques séparés, mais apparentés.

3) Trois parlers proches, le ali, le manza et le gbanu présentent une certaine intercompréhension inhérente avec le ngbakamanza, mais dans aucun cas celle-ci ne semble être suffisante pour un standard commun. Il semble qu'un temps apprentissage soit nécessaire pour les maîtriser suffisamment.

4) La question du bilinguisme se résume au sango. L'usage du sango suggère un bilinguisme assez élevé, ce que les résultats des tests SRT de Bolitoua ont confirmé.

5) Bien que l'attitude envers le ngbakamanza soit très positive, sa viabilité nous semble être mise en question, surtout à cause de la pénétration du sango jusqu'au sein de la famille et à cause du fait qu'il y a des enfants qui apprennent le sango comme première langue.

6) Bien que la viabilité de la langue locale paraissant peu probable, les conditions et les attitudes (surtout à Oualembou) sont favorables pour un projet d'alphabétisation en sango. La situation semble idéale pour un programme d'alphabétisation en sango.

Abstract

Ngbaka Manza [ngg] is one of several Gbaya languages spoken in the interior of the Central African Republic, in the prefecture Ombella-M'Poko. The goal of this survey (done in 1993) was to research whether there are different dialects, to evaluate the level of bilingualism of the Ngbaka Manza community in Sango, as well as the viability of the language in view of a possible standardization. The results of the survey can be summarized as follows:

1) Ngbaka Manza is a distinct homogeneous linguistic unity, separate from other languages that surround it, spoken by a people with its own identity.

2) The clear distinction also applies to Ngbaka Minagende. Even though the two languages seem to be identical or very similar, they consider themselves to be two separate but related ethnic groups. 3) Three other varieties that are close (Ali, Manza, Gbanu), show a certain inherent

intercomprehension with Ngbaka Manza but none of them to a level that would allow a common standard.

4) The issue of bilingualism is limited to Sango. The usage of Sango suggests a fairly high bilingualism, which the SRT tests in Bolitoua confirmed.

5) Despite the fact that the language attitude toward Ngbaka Manza is very positive, we have doubts about its viability because Sango is spoken even inside the family and there are children who learn Sango as their first language.

6) Even though the viability of Ngbaka Manza seems unlikely, the overall conditions and attitudes (especially at Oualembou) are favorable for a literacy project in Sango.

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iii

Table des matières

Résumé

1 Introduction

1.1 Arrière-plan

1.2 Classification de la langue 1.3 But de l’enquête

2 Méthodologie

2.1 Première évaluation 2.2 Choix des villages

3 Résultats et évaluation

3.1 Situation dialectale 3.1.1 Situation interne 3.1.2 Relations extérieures 3.1.3 Attitudes

3.1.4 Commentaire 3.2 Bilinguisme

3.2.1 Compétence 3.2.2 Attitudes 3.2.3 Commentaire

3.3 Vitalité et viabilité de la langue 3.3.1 Usage de la langue 3.3.2 Attitude

3.3.3 Commentaire

4 Conclusions

Recommandations pour l’Ethnologue

Annexe A : Recommandations pour l’Ethnologue concernant les parlers gbaya-ngbaka-manza Annexe B : Niveau de bilinguisme d’une communauté en sango et viabilité de la langue locale Annexe C : Application du test de bilinguisme “SRT” dans un village ngbaka manza :

Observations sur le niveau de bilinguisme dans le village de Bolitoua (par Ulrich Probst, Août 1994)

Annexe D : Questionnaires Annexe E : Cartes

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1 Introduction

1.1 Arrière-plan

Le ngbaka manza est un parler qui fait partie de la famille des langues gbaya-manza. Les Ngbaka Manza se situent surtout dans la préfecture de l’Ombella-Mpoko, plus précisément dans les sous-préfectures de Damara, Bogangolo et Boali.

A notre connaissance peu de recherches ont été faites sur la langue ngbaka manza. A part des œuvres classificatoires nous n’avons trouvé aucun article linguistique qui la traite. Plusieurs ouvrages mentionnent le ngbaka manza comme parler proche du manza.

1.2 Classification de la langue

Quant à la classification, le ngbaka manza appartient aux langues adamawa-oubanguiennes (selon la terminologie de Greenberg, adamawa-eastern), plus précisément à la branche oubanguienne (ou Eastern). Selon Greenberg, cette branche consiste en huit sous-groupes, dont le premier est le groupe gbaya-manza-ngbaka. Moñino (1988) et Boyeldieu and Cloarec-Heiss (1987) ont réduit le nombre des sous-groupes à respectivement cinq et trois, mais leurs changements ne concernent pas le groupe gbaya-manza-ngbaka.

Les ouvrages suivants mentionnent le ngbaka manza.

ALC (1984 :32) regroupe le ali, le bofi, le ngbaka manza et le ngbaka minagende sous le manza

(numéro 512).

Selon l’Ethnologue (1992 :212) le ali et le bofi seraient des dialectes du manza, mais le ngbaka

manza (appelé ngbaka gbaya) est considéré comme faisant partie de la langue ngbaka, ensemble avec le ngbaka minagende.

Les données du recensement 1988 indiquent 20.730 locuteurs de ngbaka manza (N°. 48) et 39

locuteurs de ngbaka minagende (N°. 49).

Moñino (1988 :26) mentionne le ngbaka manza sous le groupe gbaya-manza-ngbaka. Ce groupe

est subdivisé en quatre zones géolinguistiques : gbaya nord, gbaya sud, zone centre et zone est. Le ngbaka manza fait partie de la zone est ensemble avec le manza, le ali, le ngbaka minagende et le bofi.

Voici la classification selon Moñino :

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1.3 But de l’enquête

En vue de mener à bien son programme de recherche défini par l’accord de coopération avec le Gouvernement de la République Centrafricaine (RCA), la SIL a entrepris une série d’enquêtes sociolinguistiques qui constituent la phase initiale de son programme de recherche dans les langues nationales. Selon l’article 5 du protocole d’accord, ce programme de recherche couvre une étude approfondie du sango et des autres langues nationales ainsi que la préparation de matériel d’alphabétisation en vue de la promotion du sango d’une part, et du développement des langues nationales d’autre part.

Le but de cette enquête était donc d’avoir un premier aperçu de la situation sociolinguistique du ngbaka manza en tenant compte de la situation dialectale, du bilinguisme en sango ainsi que de la viabilité de la langue, ceci en vue d’une standardisation éventuelle de la langue.

Ce qui intéresse également la SIL, c’est l’évaluation du besoin de traduction de la Bible dans les langues en question. L’Ethnologue, ouvrage publié par la SIL et répertoriant les langues du monde entier, est complété par un index (Bible translation needs) définissant les besoins de traduction de la Bible dans les différentes langues et les classant soit comme besoin définitif (en anglais definite translation need), besoin probable (probable translation need), besoin possible (possible translation need), besoin peu probable (unlikely translation need) ou pas de besoin, c’est-à-dire suffisamment bilingue (adequately bilingual, does not need translation). Il présente également l’inventaire des travaux effectués ou en cours en matière de traduction de la Bible dans les différents parlers.

En ce qui concerne le ngbaka manza (appelé ngbaka gbaya) l’Ethnologue le considère comme faisant partie du ngbaka ayant un NT depuis 1983 et une traduction de l’Ancien Testament en cours, ce qui se réfère au travail au Zaïre dans la langue ngbaka minagende. Un des buts de cette enquête était donc aussi de réévaluer la situation du ngbaka manza en tenant compte de traductions déjà existantes en sango et en ngbaka minagende.

2 Méthodologie

2.1 Première évaluation

La méthode dite “première évaluation” (en anglais rapid appraisal) qui a été utilisée lors de cette enquête a été conçue dans le but de récolter les informations nécessaires permettant d’avoir une vue globale de la situation sociolinguistique, et ceci dans un laps de temps relativement court. Bien que cette méthode ne fasse qu’effleurer la surface d’une situation sociolinguistique complexe, tous les facteurs pertinents sont cependant pris en considération. Les moyens utilisés se limitent à des interviews de groupes (questionnaire numéro 1), complétées parfois par des interviews individuelles (questionnaire numéro 2), des interviews avec des dirigeants d’église (questionnaire numéro 3), les maîtres d’école (questionnaire numéro 4) et des observations informelles. Tous les questionnaires figurent en appendice. Selon les résultats, une première évaluation sera suivie de tests ultérieurs plus approfondis.

Lors d’une première évaluation, les recherches portent essentiellement sur les trois domaines sociolinguistiques suivants (voir Stalder, 1993) :

a) La dialectologie, traitant la situation dialectale et les relations linguistiques avec des parlers proches, ainsi que les attitudes envers ces parlers

b) Le bilinguisme, c’est-à-dire les compétences dans une langue seconde ou dialecte standard distinct, ainsi que les attitudes envers ces parlers

c) La viabilité de la langue à longue échéance, révélée par l’usage des langues et les attitudes envers la langue maternelle

Une enquête de ce genre doit être menée dans au moins deux villages, afin que les informations récoltées dans un premier village puissent être confirmées par celles récoltées dans un second village. A chaque endroit, une interview de groupe sera menée à l’aide du questionnaire de groupe (voir appendice, questionnaire numéro 1) en présence du chef du village ou de son représentant et des habitants

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sensibles à des différences d’opinion très subtiles ; dans de tels cas, le consensus du groupe n’est pas satisfaisant et l’on aura alors recours aux interviews individuelles (voir appendice, questionnaire

numéro 2), soit pour clarifier certaines réponses, soit pour approfondir des questions très spécifiques. Le but de ces interviews individuelles est avant tout de vérifier les attitudes des gens envers les différents parlers, ceci donnant également une meilleure idée quant à l’acceptation de matériel écrit dans un parler voisin ou la proposition d’un certain dialecte comme dialecte de référence standard, ainsi que l’usage de la langue maternelle en vue de sa viabilité.

L’une de nos préoccupations étant de vérifier l’usage des différentes langues dans le cadre des églises, nous avons généralement recours à un troisième questionnaire destiné aux dirigeants d’église (voir appendice, questionnaire numéro 3). Ceci nous permet non seulement de compléter les

informations relatives à l’usage des langues au sein de la communauté, mais également d’avoir une idée des besoins exprimés par les dirigeants d’église eux-mêmes.

Il existe un quatrième questionnaire destiné aux maîtres d’école. Nous y avons généralement recours dans les villages où il y a une école. Lors de cette enquête nous avons utilisé seulement les questionnaires 1 et 3, vu qu’il n’y avait pas d’école dans les villages choisis (voir section Choix des villages).

L’enquête a été menée par une équipe de chercheurs de la SIL composée de Jürg et Ruth Stalder, Jutta Blühberger, Elisée Moehama et Ulrich Probst entre le 2 et 5 novembre et le 25 et 28 novembre 1993.

Une interview ultérieure a été menée par Jürg et Ruth Stalder avec quelques locuteurs ngbaka minagende de passage à Bangui.

2.2 Choix des villages

Dans le cas présent, ce qui nous intéressait également, c’était de comparer l’influence du sango dans un village situé sur la route principale près d’un centre administratif et un village retiré. C’est pourquoi nous avons choisi les deux points de référence suivants : Ndara Centre sur le grand axe (R.N. 4), à environ 3 km de Damara, et Oualembou sur la route entre Bogangolo et Bodoukpa, à 15 km de la route

goudronnée sur une piste tout juste praticable. En vue d’une enquête préparatoire sur les Ngbaka Minagende, nous avons interrogé quelques individus à Bagbara (R.N. 2) et dans un quartier de Damara. Lors d’un voyage ultérieur nous avons choisi Bolitoua sur la R.N. 4 pour clarifier quelques détails par des interviews informelles et appliquer les tests de bilinguisme. Dans tous les trois villages nous avons mené une interview de groupe, complétée par des interviews avec les dirigeants d’église, soit un représentant de l’église des Frères à Oualembou et un représentant de l’église Baptist Mid-Missions à Ndara.

3 Résultats et évaluation

3.1 Situation dialectale

3.1.1 Situation interne

Nom

L’Ethnologue (1992 :212) utilise le terme ngbaka pour se référer au ngbaka manza aussi bien qu’au

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Etendue

L’information donnée ici est basée sur le questionnaire de groupe, question 1.1a (voir aussi appendice). Selon Moñino (1988 :26) les Ngbaka Manza se situent sur la route R.N. 2 entre Damara et Sibut. Selon notre premier informateur à Bangui, ils se situent plutôt sur la route R.N. 4 entre Damara et Bogangolo. Cette dernière information a été confirmée dans les interviews de groupe. L’étendue est même plus grande que prévu (voir appendice, cartes géographiques) bien que les centres soient Damara et Bogangolo, quelques villages avec une majorité des Ngbaka Manza se trouvent aussi

sur la route R.N. 2 entre Guérengou et Féré exclu, sur la route vers l’Oubangui entre la R.N. 2 et Oumba, sur la route R.N. 4 entre Bogangolo et Ouda exclu et

sur la route de Bogangolo vers Bodoukpa/Bossembélé entre Bogangolo et Bobala.

Les Ngbaka Minagende se trouvent, selon Moñino, surtout au Zaïre autour de Gemena. Dans les interviews préparatoires à Bagbara et Damara on nous a aussi indiqué quatre villages en Centrafrique où les Ngbaka Minagende sont une majorité : Ngouaka (entre Bagbara et Oumba), Gbassiki (derrière Oumba, direction Bangui), Kpalongo et Yombo (entre Bangui et Mbaiki).

Homogénéité

L’information donnée ici a été reçue lors de l’interview de groupe, question 1.1b.

Dans les trois villages de Ndara Centre, Oualembou et Bolitoua les gens ont exprimé qu’ils considèrent toute la région ngbaka manza comme une unité linguistique homogène sans dialectes distincts. Ceci est aussi une expression de leur sens d’unité en tant que peuple. Ils ont un sens d’identité propre et considèrent les groupes voisins comme groupes séparés, tout en étant conscient qu’ils ont les mêmes racines (voir ci-dessous : Relations extérieures).

3.1.2 Relations extérieures

Intercompréhension

Les informations proviennent du questionnaire de groupe, questions 1.2 à 1.10.

Pour des raisons linguistiques et géographiques nous avons choisi de vérifier l’intercompréhension avec les parlers suivants :

le ngbaka minagende étant présenté par l’Ethnologue comme formant une langue avec le ngbaka

manza

les trois parlers qui sont regroupés ensemble avec le ngbaka manza dans la “zone est” de Moñino

(1988 :26)—le ali, le bofi et le manza

le parler géographiquement proche—le gbanu

les dialectes gbaya qui pour des raisons diverses pourraient servir comme standard parmi les

langues gbaya—le gbaya de Bossangoa (dans la “zone centre”), le biyanda (dans la “zone sud-est”), et le gbaya kara (dans la “zone est”)

Ngbaka Minagende

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Pourtant, il y a des facteurs sociaux qui indiquent une séparation ethnique claire. Chaque groupe a son propre nom et il n’y a aucun doute concernant l’appartenance. Les deux groupes ont un centre ou point de référence différent—Damara et Bogangolo pour les Ngbaka Manza, Gemena au Zaïre pour le Ngbaka Minagende. Les deux groupes sont séparés par une frontière géographique et nationale, le fleuve Oubangui.

Malgré cette séparation géopolitique, l’attitude reflétée par les réponses sur l’intercompréhension est bonne, ce qui est d’autant plus étonnant est que les Centrafricains ont une image négative des Zaïrois en général. Les Ngbaka Minagende sont considérés comme des frères appartenant à la même famille, au même titre que les Manza.

Ali

A Oualembou, ils pensent que même un enfant peut tout comprendre. Mais à Ndara Centre, ils pensent qu’il faut un temps d’apprentissage et que les enfants commencent à comprendre l’ali à partir de 7 ans. A Bolitoua, les gens ont cité le sango comme langue de préférence pour communiquer avec les Ali.

Bofi

L’intercompréhension avec les Bofi semble être basse, même s’ils arrivent à communiquer avec eux en parlant le ngbaka manza normalement et les autres répondants en bofi, quelques “gros mots” mis à part. Les enfants ne peuvent pas comprendre le bofi sans un temps d’apprentissage. La langue de préférence avec les Bofi est le sango.

Manza

En ce qui concerne le manza, il semble y avoir une bonne intercompréhension, tout au moins pour les adultes qui disent qu’il n’y a pas de problèmes de communication. Mais à Ndara Centre ils considèrent qu’un temps d’apprentissage est nécessaire et expriment que les enfants peuvent le comprendre seulement à partir de 12 ans. Les Manza sont les seuls voisins avec qui ils préfèrent communiquer en langue locale. La première évaluation du manza [mzv] a été menée par les mêmes chercheurs un an plus tard (Probst 2018).

Gbanu

Quant au gbanu, les gens de Ndara et Oualembou ont exprimé qu’il y a une bonne intercompréhension et qu’il n’y a pas de problèmes de communication, même pour les enfants. A Bolitoua les gens ont exprimé que les enfants peuvent le comprendre seulement s’ils ont grandi ensemble. La langue de communication préférée est le sango.

Gbaya de Bossangoa

Il semble qu’il y a une intercompréhension restreinte avec le gbaya de Bossangoa. Les gens utilisent plutôt le sango, même s’ils peuvent se comprendre, les “gros mots” mis à part, et les enfants le comprennent à partir de 10–12 ans.

Biyanda

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Gbaya Kara

Pour le kara, la situation est semblable à celle du biyanda. Les gens ne comprennent rien ou pas grande chose de cette langue.

3.1.3 Attitudes

Les informations proviennent du questionnaire de groupe, questions 1.2–1.10, 1.21–1.22, 1.31.

Les Ngbaka Manza semblent considérer plusieurs groupes comme ayant la même origine qu’eux et étant des frères. En réponse à la question 1.2, ils ont cité les Ali, les Bofi (seulement à Ndara Centre), les Manza, les Ngbaka Minagende et même les Gbaya de Bossangoa.

Dans le contexte de l’intercompréhension (question 1.5 a) ils ont surtout mentionné les Ali, les Manza et les Gbanu, avec lesquels il y a une bonne intercompréhension, en ajoutant qu’ils considèrent les Gbanu comme les plus proches. Pour d’autres ce sont les Manza ou les Ngbaka Minagende.

Concernant leurs préférences pour apprendre à lire (question 1.22), le gbanu et le manza ont été choisi dans les deux premiers villages en deuxième position derrière leur langue maternelle.

Quant à la question des mariages mixtes (1.31), les Manza et les Gbanu ont été cités dans les deux premiers villages. Pour les gens à Ndara Centre, il y a aussi des mariages avec les Banda et les Ngbaka (pas certain si Ngbaka Mabo ou Ngbaka Minagende), à Oualembou il y en a avec les Ali.

3.1.4 Commentaire

A travers la question 1.9 nous essayons de déterminer s’il s’agit de l’intercompréhension inhérente ou acquise. Mais un problème se pose parce que les enfants apprennent le ngbaka manza seulement plus tard après le sango. Selon les gens cet apprentissage est complété à Ndara Centre à l’âge de 12 ans, à Oualembou à l’âge de 6 ans et à Bolitoua à l’âge de 10 ans. C’est donc plus difficile de déterminer si l’intercompréhension est inhérente ou acquise.

Les langues manza et ngbaka minagende semblent être les parlers les plus proches du ngbaka manza. L’intercompréhension avec eux est bonne et les attitudes envers eux sont positives. Dans la perception des Ngbaka Manza que nous avons interviewés, ces trois groupes forment un groupe plus étroitement lié entre eux qu’avec tous les autres parlers.

3.2 Bilinguisme

Nos conclusions sur ce point s’appuient sur les questionnaires, quelques observations informelles, et les tests de bilinguisme effectués à Bolitoua (voir appendice). Dans le questionnaire de groupe on peut se référer aux questions 1.11 et 1.12, traitant la compétence dans une langue seconde, à la question 1.23, traitant l’attitude envers une langue seconde, aux questions 1.17–1.20, concernant l’usage des langues et aux questions 1.4–1.10, concernant l’usage du sango pour la communication avec les parlers voisins. En plus, certaines questions relèvent des schèmes d’usage des langues (voir ci-dessous : Vitalité et viabilité de la langue).

Quant aux langues en jeu, c’était la langue nationale sango qui nous intéressait en premier lieu. Elle est parlée dans presque tout le territoire de la RCA et elle est utilisée comme langue religieuse dans beaucoup des dénominations chrétiennes. En fait, nos recherches ont confirmé nos attentes. A part le sango aucune autre langue seconde n’était assez répandue qui nous permettrait de parler d’un bilinguisme généralisé.

3.2.1 Compétence

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puis qu’on nous a dit que les enfants de cette génération apprennent le sango comme première langue et le ngbaka manza seulement à partir de 5–6 ans (Oualembou) ou 10–12 ans (Ndara Centre).

Si l’on considère les données du recensement et les pourcentages de la population parlant le sango, on constate effectivement que ces pourcentages sont presque tous au-dessus de 90% (voir cartes en appendice). Il convient de relever cependant qu’à la question concernant le sango (question relevée dans le questionnaire de ménage, question C 16—Sango parlé oui ou non) les gens ne pouvaient répondre que par oui ou par non, ce qui ne permet pas une réponse différenciée et ne donne par conséquence aucune indication quant au niveau de ceux qui ont répondu par l’affirmative.

En ce qui concerne la communication avec d’autres parlers, le sango est souvent choisi quand on ne connaît pas la langue maternelle du vis-à-vis (p. ex. dans les villes) et avec les locuteurs de parlers proches de temps en temps, surtout avec ceux dont l’intercompréhension est plus basse.

Pour ce qui est des tests de bilinguisme de Bolitoua, les résultats montrent que “la communauté de Bolitoua a un niveau de sango élevé. Leur niveau suffirait probablement pour comprendre des textes complexes tels que la Bible” (Probst, 1994, voir appendice).

Nous sommes conscients cependant que le niveau de sango de la population de Bolitoua (situé sur la R.N. 4) est probablement plus élevé que dans des villages plus reculés.

3.2.2 Attitudes

En général, l’attitude envers le sango est positive et tout le monde l’apprend. Pourtant, une personne qui parle le sango n’est pas nécessairement plus respectée qu’une autre qui utilise la langue locale. Au contraire, quelqu’un qui ne parle que le sango ou le français au lieu de la langue maternelle est ressenti comme distant et serait moins bien accueilli.

3.2.3 Commentaire

La plupart des Ngbaka Manza semblent s’exprimer aisément en sango et ont une attitude positive envers ce dernier.

3.3 Vitalité et viabilité de la langue

Dans cette étude le terme “vitalité” est utilisé pour désigner la situation présente de la langue tandis que “viabilité” se réfère à son état futur. Bien qu’il soit difficile de cerner la complexité de cette question dans un laps de temps aussi court, certaines questions peuvent cependant nous fournir des indices, soit en révélant des attitudes envers la langue (questions 1.24–1.29), soit en révélant des schèmes d’usage de la langue (questions 1.13–1.20 et 3.1–3.8). Il est difficile également de prévoir tous les facteurs qui pourraient entrer en ligne de compte et être déterminants pour l’avenir de la langue à long terme, mais néanmoins, les réponses obtenues aux questions relatives à l’usage des langues et aux attitudes (questions 1.13–1.29) nous permettent de présenter un premier aperçu de la situation.

3.3.1 Usage de la langue

L’image que nous avons reçue à travers nos questionnaires et quelques observations informelles montre que le sango a pénétré très loin dans pratiquement tous les domaines d’usage de la langue.

Au foyer

La chose la plus frappante concernant l’usage des langues est la pénétration du sango même dans les foyers et la famille. Dans les deux villages les gens disent que les enfants apprennent le sango en premier lieu, avant d’entrer à l’école et avant d’apprendre le ngbaka manza. Les jeux des enfants en âge

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Au village

Dans tous les trois villages les interviews de groupe se sont déroulées en sango. Les discussions suscitées par certaines questions ou réponses avaient aussi lieu en sango. Par contre, les gens ont dit que dans des réunions publiques ils utilisent parfois le ngbaka manza, s’il n’y a pas d’étrangers ou des représentants du gouvernement.

A l’école

Bien que la langue d’enseignement soit le français, la plupart des interactions hors de la classe se passent en sango. Lors de la récréation, les enfants jouent en sango et même les maîtres parlent en sango avec eux et avec leurs parents (question 1.20a).

A l’église

Notre impression générale que le sango s’est établi comme langue religieuse a été confirmée dans les interviews avec les dirigeants des églises. Ce n’est donc pas étonnant que tout le culte et la plupart des activités hors du culte se déroulent en sango. Une motivation pour la préférence du sango est

certainement due au fait que pratiquement toutes les églises sont composées de gens de plusieurs ethnies différentes : Gbanu, Ngbaka Manza, Banda, etc. Pourtant il semble y avoir des gens qui prient en gbanu dans le contexte du culte, mais pas en ngbaka manza. Les deux pasteurs nous ont dit que parfois la lecture des Ecritures et des parties d’une prédication difficile sont traduites spontanément en patois, si les gens ne comprennent pas, surtout les vieux. A Noël seulement quelques parties de la réunion peuvent se dérouler en patois, que ce soit gbanu, ngbaka manza ou banda, autrement c’est rare.

3.3.2 Attitude

En général les Ngbaka Manza semblent avoir une bonne attitude envers leur langue. Presque chacun a exprimé qu’il veut apprendre à lire et écrire en ngbaka manza en premier lieu, quelques-uns donnent la préférence au sango mais choisissent le ngbaka manza en deuxième lieu. Malgré le fait que les enfants apprennent le sango comme première langue, les gens ont affirmé que le ngbaka manza est appris par tous les enfants, seulement plus tard. Malgré cela les gens sont conscients que la maîtrise de la langue baisse et que ce développement va continuer. “Les vieux sont la bibliothèque pour les jeunes.” Lors de l’interview de groupe, les gens à Oualembou ont jugé impossible que le ngbaka manza ne soit plus parlé, même dans un avenir lointain, “Ce serait la fin du monde!” A Ndara Centre les opinions ont été assez divergentes. Quelques-uns sont convaincus que le ngbaka manza ne sera plus parlé dans quelques générations, d’autres refusent cette idée. En général nous avions l’impression que les gens, y compris les jeunes, sont fiers de leur langue.

3.3.3 Commentaire

Le peuple des Ngbaka Manza sont ouverts pour des changements : les gens d’Oualembou ont exprimé le besoin d’avoir une école dans leur village et une meilleure route. Ils semblent donc avoir une bonne attitude envers le développement y compris le développement de la langue nationale, le sango.

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Après avoir constaté que les enfants apprennent le sango comme première langue, nous nous sommes rendu compte que le sango a pénétré jusqu’au sein de la famille et semble être parlé dans tous les domaines. Au vu de cette constatation, nous avons décidé de ne pas mener les interviews

individuelles.

Dans les deux villages Ndara Centre et Oualembou il n’y avait pas d’école sur place, c’est pourquoi nous n’avons pas pu appliquer le questionnaire pour les maîtres d’école.

4 Conclusions

Les résultats de cette première évaluation peuvent se résumer dans les conclusions suivantes :

1. Le ngbaka manza se présente comme unité linguistique homogène, distincte des autres langues qui l’entourent, parlée par un peuple ayant une identité propre.

2. Il y a une distinction claire aussi envers les Ngbaka Minagende. Bien que les deux langues semblent être identiques ou très proches, ils se considèrent comme deux groupes ethniques séparés, mais apparentés.

3. Trois parlers proches, le ali, le manza et le gbanu présentent une certaine intercompréhension inhérente avec le ngbaka manza, mais dans aucun cas celle-ci ne semble être suffisante pour un standard commun. Il semble qu’un temps d’apprentissage soit nécessaire pour les maîtriser suffisamment.

4. La question du bilinguisme se résume au sango. L’usage du sango suggère un bilinguisme assez élevé, ce que les résultats des tests “SRT” de Bolitoua ont confirmé.

5. Bien que l’attitude envers le ngbaka manza soit très positive, sa viabilité nous semble être mise en question, surtout à cause de la pénétration du sango jusqu’au sein de la famille et à cause du fait qu’il y a des enfants qui apprennent le sango comme première langue.

6. Bien que la viabilité de la langue locale paraisse peu probable, les conditions et les attitudes (surtout à Oualembou) sont favorables pour un projet d’alphabétisation en sango. La situation semble idéale pour un programme d’alphabétisation en sango, soit à grande échelle ou un programme pour des petits groupes intéressés.

Recommandations pour l’Ethnologue

Compte tenu des résultats de notre enquête nous proposons les changements suivants dans l’Ethnologue : 1. mentionner le ngbaka manza comme langue en soi au lieu de ngbaka ou ngbaka gbaya ;

2. mentionner le ngbaka minagende comme groupe séparé mais apparenté, et qui se trouve surtout au Zaïre ;

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Annexe A : Recommandations pour l’

Ethnologue

concernant les

parlers gbaya-ngbaka-manza

Nous proposons les changements suivants concernant la présentation des langues gbaya-manza-ngbaka :

A.1 Changements généraux

• Pour tenir compte des réalités sur le terrain, adapter les chiffres du recensement de 1988 à des estimations plus récentes.

• Pour la division des parlers gbaya-manza-ngbaka, introduire les quatre zones géolinguistiques établies par Moñino (1988).

• Pour la “zone centre” et la “zone est” où nous avons terminé une série d’enquêtes : présenter chaque parler gbaya qui se réfère à un groupe ethnolinguistique individuel par une entrée à part.

• Pour les autres zones : présenter chaque zone comme un ensemble de plusieurs parlers avec la mention “besoin d’enquête”.

• Pour les parlers dont on ne sait pas dans quelle zone ils se situent et dont on n’a pas

d’information sinon qu’ils sont mentionnés dans l’Ethnologue : présenter tous ces parlers dans un groupe nommé “gbaya inconnu”.

A.2 Changements de détail

• Le “gbaya de Boda” et le “gbaya de Borro” sont mentionnés dans l’Ethnologue de 1992 comme des dialectes de gbaya. Cependant, le terme “gbaya de Boda” est simplement un nom pour désigner une partie des Bokoto qui vivent dans la région de Boda. Le terme “gbaya de Borro” est parfois utilisé pour désigner les Gbaya de Bossangoa. Les deux noms ne sont pas très bien connus ni bien définis dans leur usage. Nous proposons de les enlever de la liste des parlers gbaya.

• L’Ethnologue de 1992 présente la langue “ngbaka” avec les deux dialectes “ngbaka minagende” et “ngbaka gbaya”. Nos recherches sur le terrain nous ont conduits à considérer les deux “dialectes” comme deux groupes séparés. Nous proposons de les présenter par deux entrées séparées.

• En plus, il faudrait changer les noms. En RCA le terme “ngbaka” désigne dans l’usage courant le ngbaka ma’bo, une langue du groupe “sere-ngbaka-mba”. Il serait donc souhaitable d’utiliser pour la RCA le terme “ngbaka minagende”. La désignation “ngbaka gbaya” ne reflète pas l’usage des gens en RCA non plus. Pendant nos recherches, personne n’a reconnu ce nom. Nous

proposons d’utiliser plutôt le terme “ngbaka manza”.

Nous suggérons donc les entrées suivantes pour les zones est et centre (par ordre alphabétique) :

Ali : Gbaya-manza-ngbaka zone est. 12.000 locuteurs. Niveau de bilinguisme en sango élevé. Bofi : Gbaya-manza-ngbaka zone est. 17.000 locuteurs. Niveau de bilinguisme en sango élevé. Bokoto : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 65.000 locuteurs. Autre parler probablement accepté

comme standard : yaayuwee. Il faudra encore clarifier la question si les Bokoto peuvent effectivement comprendre la Bible en yaayuwee.

Budigri : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 100 locuteurs. Selon un informateur en RCA ils sont pratiquement éteints.

Diabé : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 2.000 locuteurs. Autre parler probablement accepté comme standard : bokoto ou yaayuwee. Niveau de bilinguisme en sango élevé.

Gbagiri : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 10.000 ( ? ) locuteurs. Autre parler probablement accepté comme standard : bokoto. Niveau de bilinguisme en sango élevé.

(15)

Gbaya de Bossangoa : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 150.000 locuteurs. Portions du NT 1952 (non utilisées).

Gbaya de Bozoum : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 22.000 locuteurs. Autre parler probablement accepté comme standard : gbaya de Bossangoa. Niveau de bilinguisme en sango élevé.

Manza : Gbaya-manza-ngbaka zone est. 160.000 locuteurs. Un projet de traduction a déjà commencé depuis juillet 1994.

Ngbaka Manza : Gbaya-manza-ngbaka zone est. 21.000 locuteurs. Autres parlers probablement acceptés comme standard : manza, ngbaka minagende. Niveau de bilinguisme en sango élevé. Langue en train d’être remplacée par le sango.

Ngbaka Minagende : Gbaya-manza-ngbaka zone est. 50 locuteurs en RCA (quatre villages). 750.000 locuteurs au Zaïre. NT 1983.

Suma : Gbaya-manza-ngbaka zone centre. 37.000 locuteurs. Autre parler probablement accepté comme standard : gbaya de Bossangoa.

Nos informations pour les zones nord et sud et pour les “inconnus” proviennent des sources suivantes :

Barbara Grimes, ed. 1992. Ethnologue : Languages of the world. Twelfth edition. Dallas, Texas : SIL Moñino, Yves. 1988. Lexique comparatif des langues oubanguiennes. Paris : Geuthner [M]. Satterberg, Ken. n.d. The Berberati Region. Initial Linguistic Observations. Unpublished paper.

Bangui, RCA : SIL [S]

Recensement RCA 1988. Printout of the electronic data of the 1988 census of CAR. Bangui, RCA : SIL [R].

Pour les entrées marquées avec [R], nous avons recalculé le nombre de locuteurs en combinant les chiffres du recensement avec des informations sur l’étendue de la région habitée par le groupe en question.

Les entrées pour les zones nord et sud et pour les “inconnus” se présentent comme suit :

Gbaya-manza-ngbaka zone nord :

Yaayuwee : 110.000 locuteurs au Cameroun. NT 1983. AT en train d’être imprimé [E, M]. Kara : 70.000 locuteurs. Standard probable : Yaayuwee. Selon nos informations les Kara utilisent

déjà le NT en Yaayuwee. Besoin d’enquête [E, M, R].

Lai : 24 locuteurs en RCA. Semble se trouver surtout au Cameroun. Besoin d’enquête [E, M].

Gbaya-manza-ngbaka zone sud :

Biyanda : 50.000 locuteurs. Traduction en train d’être faite. Besoin d’enquête [E, M, R, S]. Bokare : 2.000 locuteurs. Une partie semble se trouver au Congo. Besoin d’enquête [E, M, S]. Bongongo : Nombre de locuteurs inconnu. Besoin d’enquête [S].

Budamono (=Bandamono ? ) : Nombre de locuteurs inconnu. Besoin d’enquête [M, S]. Buli : 493 locuteurs. Besoin d’enquête [E, M, S].

Kaka : 1.500 locuteurs. Besoin d’enquête [E, S].

Mbakolo : Nombre de locuteurs inconnu. Une partie des locuteurs semble se trouver au Congo. Besoin d’enquête [M].

Mbodomo : Nombre de locuteurs inconnu. La plus grande partie semble se trouver au Cameroun. Besoin d’enquête [M].

Mbombeleng : Nombre de locuteurs inconnu. Besoin d’enquête [M].

Mbusuku ou Bosoko : Nombre de locuteurs inconnu. Besoin d’enquête [M, S].

Ngombe : Nombre de locuteurs inconnu. Les Ngombe semblent se trouver surtout au Cameroun. Besoin d’enquête [M, S].

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12

Yangéré Gbaya : Nombre de locuteurs inconnu. Différent du Yangéré qui est un dialecte banda. Besoin d’enquête [E, M, S].

Gbaya-manza-ngbaka inconnu :

Bagba : 5.500 locuteurs au Cameroun. Besoin d’enquête [E]. Gbadok : 105 locuteurs. Besoin d’enquête [E].

Mbere : Nombre de locuteurs inconnu. NT 1951. Les Mbere se trouvent-ils au Cameroun ? Besoin d’enquête [E].

Mboundja : 37 locuteurs. Besoin d’enquête [E].

(17)

13

Annexe B : Niveau de bilinguisme d’une communauté en sango et

viabilité de la langue locale

B.1 Quatre catégories de bilinguisme en sango

1. Elevé : Le niveau de sango de la majorité de la population atteint un niveau FSI de 3 ou plus. Il y a des gens qui parlent le sango comme première langue.

2. Moyen (majorité) : Le niveau de la plupart de la population atteint un niveau FSI se situant autour de 2+.

3. Moyen (minorité) : Le niveau de certains groupes de la population atteint un niveau FSI se situant autour de 2+, mais le niveau de la majorité est inférieur (entre 1 et 2).

4. Bas : Bien qu’il existe quelques individus qui maîtrisent le sango, la population en général ne le parle pratiquement pas.

B.2 Trois degrés de viabilité d’une langue locale

1. Certaine : Une minorité atteint un niveau de sango moyen où toute la population est sur un niveau bas. La langue locale est très appréciée et bien parlée aussi parmi les jeunes et les enfants. Dans le cadre du culte on traduit la prédication ou on donne un résumé en langue locale.

2. Incertaine : La plus grande partie de la population parle le sango sur un niveau moyen. La langue locale est toujours appréciée et parlée par tout le monde, mais les enfants parlent bien le sango et l’apprennent à l’âge préscolaire. Le sango est parlé parmi les jeunes entre eux. Le culte n’est plus systématiquement traduit, sauf parfois les annonces.

3. Peu probable : La plupart de la population a un niveau de sango élevé. Il y a même des gens qui le parlent comment première langue. Les enfants apprennent très souvent d’abord le sango et la langue locale bien plus tard (6–10 ans). Le sango domine dans les conversations, surtout parmi les jeunes.

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14

Annexe C : Application du test de bilinguisme “SRT” dans un village

ngbaka manza : Observations sur le niveau de bilinguisme dans le

village de Bolitoua (par Ulrich Probst, Août 1994)

C.1 Introduction

En vue de mener à bien son programme de recherche défini par l’accord de coopération avec le

Gouvernement de la République Centrafricaine, la SIL a entrepris une série d’enquêtes sociolinguistiques qui constituent la phase initiale de son programme de recherche dans les langues nationales. Selon l’article 5 du protocole d’accord, ce programme de recherche couvre une étude approfondie du sango et des autres langues nationales ainsi que la préparation de matériel d’alphabétisation en vue de la

promotion du sango d’une part et du développement des langues nationales d’autre part. Ce qui intéresse également la SIL, c’est l’évaluation du besoin de traduction de la Bible dans les langues en question.

Dans le cadre de ces enquêtes une équipe de la SIL, composée de Jürg et Ruth Stalder, Elisée Moehama, Jutta Blühberger et Ulrich Probst a entrepris un voyage de recherche dans un village ngbaka manza du 25 au 28 novembre 1993. Le but de ce voyage était d’essayer pour une première fois le test SRT en sango, un instrument de travail qui permet de déterminer le niveau de bilinguisme d’un groupe donné dans un laps de temps relativement court.

Pour notre enquête nous avons choisi le village de Bolitua situé à quelques 10 km de Damara. Le Dictionnaire de Villages (1988:75) présente Bolitua comme un village majoritairement Ngbaka Manza avec un effectif de 390 habitants. Du 2 au 5 novembre 1993 nous avions déjà effectué une enquête “première évaluation” dans cette région, qui nous a donné une idée générale de la situation

sociolinguistique des Ngbaka Manza, nous fournissant ainsi l’arrière-plan nécessaire pour notre essai du SRT (voir Blühberger, 1994).

C.2 Méthodologie

C.2.1 Le test de bilinguisme “SRT”

Le test SRT (de l’anglais Sentence Repetition Test) consiste en une série de 15 phrases à répéter par le sujet testé. Le principe qui est à la base de ce test est qu’il existe une certaine corrélation entre l’aptitude à répéter les phrases entendues et la maîtrise de la langue proprement dite. Plus le sujet maîtrise une langue seconde, plus il sera capable de répéter des phrases longues et complexes. Le SRT a l’avantage de fournir des résultats relativement fiables dans un laps de temps très court (entre 5 et 10 minutes par sujet). Pour une description plus détaillée, voir Radloff (1990).

C.2.2 Echantillonnage

Si l’on veut obtenir des résultats qui soient représentatifs de l’ensemble de la communauté, il est nécessaire de choisir l’échantillonnage en appliquant une méthode qui donne à chaque individu les mêmes chances d’être choisi. C’est ce qu’on appelle le “prélèvement d’échantillons au hasard” (en anglais random sampling). Pourtant, quand il s’agit de choisir un échantillon sur le terrain, le chercheur se voit confronté à un dilemme. D’un côté, il aimerait procéder d’une manière scientifique, c.-à-d. prélever l’échantillon au hasard, de l’autre côté il doit trouver une façon praticable et culturellement appropriée pour procéder à ce choix.

(19)

notre échantillon était de 51 personnes ce qui correspond à un plus de 10% de la population du village, pourcentage envisagé au début de l’enquête.

Le principe de tirage au sort ou “loterie” a été bien compris aussi bien par le chef du village que par la population. Comme nous avions une bonne relation avec le chef nous n’avons pas eu de problème à dresser la liste des noms de familles. À l’avenir nous recommandons toutefois que le chef dresse lui-même cette liste avec les anciens pour éviter toute méfiance.

C.2.3 Interprétation des résultats

Le SRT situe chaque individu testé sur une échelle allant de 0 à 45 points. Sur la base de tous les scores individuels on calcule la moyenne du groupe, car le SRT ne permet pas de faire l’évaluation d’un individu mais montre plutôt le niveau général de tout un groupe. La moyenne est mise en corrélation avec une échelle développée par le “Foreign Service Institute (FSI)” aux Etats-Unis qui évalue la maîtrise d’une langue selon six niveaux (0–5) de compétence. Pour de plus amples informations, le lecteur peut se référer aux articles de Jones (1975) et Wilds (1975) cités dans les références.

Tableau de corrélation entre les niveaux FSI et les scores du test SRT en sango établi par M. Karan

Scores SRT Niveaux

Les avis divergent sur le seuil exigé pour une bonne compréhension de textes complexes tels que la Bible, par exemple, mais la discussion porte sur les niveaux se situant entre 3, 3+ et 4. On peut donc conclure avec certitude qu’une moyenne inférieure au niveau 3 sur l’échelle FSI, soit inférieure à 26 points en ce qui concerne le présent test SRT en sango, est un niveau insuffisant pour une bonne compréhension de textes complexes tels que la Bible. Au-dessus de ce seuil la probabilité que de tels textes puissent être compris augmente du fur et à mesure.

C.3 Discussion des résultats

En traitant les résultats du SRT nous sommes conscients du fait que notre échantillon est relativement petit et qu’il ne permet pas un fractionnement détaillé en beaucoup de sous-groupes de peur que sa valeur statistique ne soit mise en question.

C.3.1 Distribution selon la langue maternelle

(20)

16

Tableau N° 1 : Sango comme première langue ou comme deuxième langue 1ère Lg 2ème Lg Total

Moyenne SRT 26,9 29 27,7

Niveau FSI 3 3 3

Nombre de Sujets 30 21 51

Au premier coup d’œil ce résultat surprend. Pourquoi les gens qui ont appris le sango comme première langue le parlent-ils moins bien que ceux qui l’ont appris plus tard ? La raison se trouve dans le fait que ce groupe comprend tous les enfants de la communauté qui n’ont, bien sûr, pas encore acquis une maîtrise parfaite de la langue. Dans le groupe de ceux qui parlent le sango comme langue seconde ne se trouvent pratiquement que des adultes à partir de 20, sauf trois jeunes de 9, 16 et 19 ans

respectivement. Voici un tableau qui répartit les “sangophones” selon l’âge :

1ère Lg 2ème Lg Total

2 3 4

1ère Lg 2ème Lg Total

Sango 1

ère

Lg. ou 2ème Lg.

3+

SRT 27,7 SRT 29,0

SRT 26,9

Compréhension de textes complexes seulement à partir du niveau 3:

2+

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Tableau N° 2 : Sangophones selon âge

5 à 9 10 à 14 15 et plus Moyenne SRT 22,5 26,2 29,5

Niveau FSI 2 3 3

Nombre de Sujets 6 11 13

Ce tableau confirme notre hypothèse. Les enfants de 5–9 ans ont des résultats très bas, les

performances du groupe de 10–14 ans sont déjà meilleures et à partir de 15 ans tout le monde a atteint une maîtrise normale de la langue. Il faut cependant noter que la moyenne de ce dernier groupe égale la moyenne de la population qui parle le sango comme deuxième langue. Autrement dit, la compétence en sango ne diffère pas entre les gens qui parlent le sango comme première langue et ceux qui le parlent comme langue seconde!

Au sein de ce dernier groupe nous retrouvons des Ngbaka Manza aussi bien que des gens d’autres ethnies :

5 à 9 10 à 14 15 et plus

2 3 4

5 à 9 10 à 14 15 et plus

Sango 1ère lg. - selon âge

3+

SRT 29,5

SRT 26,2

SRT 22,5

Compréhension de textes complexes seulement à partir du niveau 3:

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18

Tableau N° 3 : Locuteurs du ngbaka manza comparé avec locuteurs d’autres langues

Ngb Manza Autres Total

Moyenne SRT 29 29 29

Niveau FSI 3 3 3

Nombre de Sujets 8 13 21

Les deux groupes ont une maîtrise de sango égale. Ce résultat n’est pas surprenant et nous permet de traiter tous les locuteurs qui ont appris le sango comme langue seconde comme une seule unité, quelle que soit leur langue maternelle.

C.3.2 Distribution selon âge et sexe

Si nous partageons la population en trois groupes d’âge, à savoir les jeunes (0–19 ans), les adultes (20–39 ans) et les vieux (au-dessus de 40 ans), et si nous divisons chaque groupe d’âge encore selon le sexe nous arrivons aux résultats suivants :

Ngb Manza Autres

2 3 4

Ngb Manza Autres

Locuteurs ngbaka manza / autres langues

3+

SRT 29,0 SRT 29,0

Compréhension de textes complexes seulement à partir du niveau 3:

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Tableau N° 4 : Distribution selon sexe et âge

5-19 20-39 40-63

Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Moyenne SRT 26,6 27,3 31,1 28,3 (24) (21,5)

Niveau FSI 3 3 3+ 3 (2+) (2)

Nbr de Sujets 14 12 12 7 3 3

Le tableau correspond à peu près à nos attentes. Les gens qui maîtrisent le sango le mieux sont les adultes entre 20 et 39 ans, et au sein de ce groupe ce sont les hommes qui dominent. Ceci n’est pas étonnant vu le fait qu’ils ont probablement une éducation supérieure à celle des femmes et aussi plus de contacts en dehors du village. Les résultats des jeunes sont plus bas que ceux des adultes, parce que leur groupe comprend aussi des enfants en dessous de 15 ans dont la compétence linguistique n’est pas encore pleinement développée (voir section 2.1, tableau N° 2). Le groupe le plus faible est les vieux. Leur sango ne suffirait pas pour comprendre des textes complexes tels que la Bible tandis que le reste de la population en serait probablement capable.

C.3.3 Distribution selon les lieux de séjour

Un autre facteur qui, selon nos attentes, devrait influencer la compétence en sango est le fait d’avoir séjourné pendant un temps considérable (plus d’un an) soit à Bangui, soit dans un autre centre urbain.

(24)

20

Tableau N° 5 : Séjour à Bangui ou une autre ville ?

Milieu rural Autre ville (14 ans en moyenne)

Bangui (8 ans en moyenne)

Moyenne SRT 26,9 25,8 28,8

Niveau FSI 3 2+ 3

Nombre de Sujets 8 15 28

Contrairement à nos attentes, le lieu de séjour a moins d’influence sur la compétence en sango que nous n’avions pensé. Les gens qui ont vécu plus d’un an dans un centre urbain autre que Bangui ont même un résultat légèrement en dessous de ceux qui sont toujours resté dans le milieu rural. Dans notre échantillon, seul le séjour à Bangui semble influencer la maîtrise du sango, mais moins que par exemple le sexe et l’âge.

C.3.4 Distribution selon le niveau d’éducation

En ce qui concerne l’éducation, la corrélation entre le niveau scolaire et les scores obtenus dans le test est évidente.

Nous avons établi trois catégories. “Non instruit” veut dire pas de scolarisation. Ce groupe comprend également un enfant de 5 ans qui commencera peut-être l’école plus tard. “Primaire” correspond aux niveaux du CP 1 jusqu’au CM 2. “Secondaire” comprend toutes les personnes qui ont abordé ou fini l’école secondaire. Voici le tableau correspondant :

Milieu rural Autre ville Bangui 2

3 4

Milieu rural Autre ville Bangui

Vécu en ville / Bangui ?

3+

SRT 28,8

SRT 25,8 SRT 26,9

Compréhension de textes

seulement à partir du niveau 3:

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Tableau N° 6 : Niveau d’éducation

Non instruit Primaire Secondaire

Moyenne SRT 24,3 26,9 32,2

Niveau FSI 2+ 3 3+

Nombre de Sujets 12 25 14

% de la Popul. 24% 49% 27%

En interprétant ce tableau il faut se rendre compte que les bons résultats de ceux qui ont un bon niveau d’éducation peuvent être dus à deux raisons différentes, soit à une maîtrise de la langue qui est réellement supérieure à celle des autres, soit au fait qu’ils sont habitués à des situations de test ou d’examen, ce qui les rendrait capable de mieux comprendre ce qu’on attend d’eux et de répondre avec moins de crainte. Tous les deux facteurs jouent probablement un rôle.

Le groupe non instruit a un niveau au-dessous du seuil du FSI 3 soit au-dessous de 26 points dans le test, ce qui ne leur permettrait pas de comprendre des textes complexes tels que la Bible. Il faut noter cependant que la plus grande partie de la population, soit 76% a reçu au moins une éducation de base, voire même une éducation secondaire.

C.3.5 Distribution selon les familles

Pendant l’évaluation de nos données nous nous sommes posés la question si notre méthode de choisir l’échantillonnage ne fausserait pas les résultats du test dans le sens qu’au sein d’une famille pourrait se développer un “microclimat linguistique” qui donnerait à chaque membre de la famille à peu près le même niveau de maîtrise du sango. Autrement dit, ce serait l’appartenance à une famille qui

déterminerait la compétence en sango. Voici un tableau avec tous les résultats, regroupés selon les familles :

Non instruit: 24% Primaire: 49% Secondaire: 27% 2

3 4

Non instruit: 24% Primaire: 49% Secondaire: 27%

Résultats SRT selon le niveau d'éducation

(26)

22

Tableau N° 7 : Distribution selon les familles

Ce tableau montre qu’il y a une grande variation au sein de chaque famille. Il est donc peu probable qu’une famille forme un “microclimat linguistique” au sein duquel chacun présente à peu près la même maîtrise de sango. Nous pouvons conclure que cette objection contre notre façon de choisir

l’échantillonnage n’est pas justifiée.

C.4 Conclusions

En concluant nos observations sur la communauté de Bolitoua nous aimerions souligner les faits suivants :

• La communauté de Bolitoua a un niveau de sango élevé. Leur niveau suffirait probablement pour comprendre des textes complexes tels que la Bible.

• Les gens qui ont appris le sango comme première langue n’ont pas une maîtrise supérieure à celle des gens qui l’ont appris comme langue seconde.

• L’âge et le sexe influencent le niveau de sango conformément à nos attentes. Le groupe le plus fort est celui des hommes adultes.

• Un séjour prolongé dans un centre urbain ne semble pas jouer sur le niveau du sango. Ce n’est que le temps passé à Bangui qui améliore la compétence en sango.

• Il y a une forte corrélation entre le niveau d’éducation et les scores obtenus dans le SRT. Il faut se rendre compte cependant que ceci peut être dû non seulement à une meilleure maîtrise de la langue, mais aussi à une plus grande familiarité avec des situations de test en général.

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23

Annexe D : Questionnaires

D.1 Questionnaire de groupe

Situation dialectale

1.1 Quels sont les villages qui parlent (exactement) la même chose que vous ? Est-ce que les gens de ... (nom du village) parlent comme vous ?

Na yâ tî âködörö wa si âzo nî asâra tënë lêgëôko töngana âla? Âzo tî ... asara tënë lêgëôko töngana âla?

• Encercler les villages où la grande majorité des gens parlent la langue en question

• Mettre entre parenthèses les noms des villages où il n’est pas certain que la langue soit parlée

• Encadrer les villages où l’on trouve des locuteurs de plusieurs langues différentes, dont la langue en question

• Souligner les villages où il est certain que l’on parle une langue différente de celle en question et écrire le nom de celles-ci à côté du nom du village

1.2 Est-ce qu’il existe d’autres villages ailleurs, très loin d’ici où les gens parlent la même langue que vous ?

Âmbênî ködörö ayeke yongôro na ndo sô, sô âzo nî asâra tënë lêgëôko töngana âla?

1.3a Comment les appelez-vous ? Est-ce qu’il y a des liens entre vous et eux ?

Me âla dï ïrï nî ndê? ïrï nî nye? Popo tî âla na âzo nî kâ ayeke töngana nye?

1.3b Quels sont ces liens ?

Âla yeke sëwä wala âkotarä tî âla ayeke ôko?

1.4 Etes-vous déjà allés à ... ? (I)

Âla sï na ... awe?

1.5a Est-ce qu’il y a des liens entre vous et les ... ?

Popo tî âla na âzo nî kâ ayeke töngana nye?

1.5b Quels sont ces liens ?

Âla yeke sëwä wala akotarä tî âla ayeke ôko?

1.6 Quelle langue parlez-vous lorsque vous êtes là-bas ? (I)

Yângâ tî nye laâ âla tene, töngana âla yeke kâ?

1.7 Parlez-vous le ... ? (langue maternelle / autre langue). Lorsque vous parlez le ... (langue maternelle) le parlez-vous normalement ? (I)

Âla tene yângâ tî ...? Âla tene nî nzönî?

1.8 Dans quelle langue les gens vous répondent-ils ? (I)

(28)

24

Pour vérifier si l’intercompréhension est acquise, on peut poser la question suivante :

1.9 Est-ce qu’un enfant d’ici âgé de six ans peut comprendre les gens de ... ? Sinon, à partir de quel âge pourrait-il être en mesure de comprendre ? (I)

Na ndo sô ge, âmôlengê tî ngû omenë alîngbi tî mä tene tî âzo nî? Töngana ayeke töngasô äpe, na ngû ôke sï lo lîngi tî mä yângâ tî ködörö tî âzo nî?

Si l’on veut vérifier que tous les gens de l’aire linguistique comprennent le parler voisin et non seulement ceux qui sont proches de la frontière linguistique, on peut poser la question suivante :

1.10 Est-ce que les gens de ... (village loin de la frontière linguistique) comprennent le ... (parler voisin) ?

Âzo tî ... amä ngâ ...?

Bilinguisme

1.11 Quelles sont les langues que vous parlez bien ? (I)

Âyângâ tî ködörö wa laâ âla tene nzönî? Sô wa laâ âla tene nzönî äpe?

Si l’on veut vérifier que tous les gens de l’aire linguistique ont appris un parler voisin et non seulement ceux qui sont proches de la frontière linguistique, on peut poser la question suivante :

1.12 Est-ce que les gens de ... (village loin de la frontière linguistique) parlent le ... (parler voisin) ?

Âzo tî ... amä ngâ ...?

Usage des langues

1.13 Y a-t-il des gens dans ce village qui ne parlent pas votre langue ?

Âmbênî zo ayeke na ködörö sô atene yângâ tî ködörö tî âla äpe?

1.14 Quelle(s) langue(s) parlent-ils ? Apprennent-ils votre langue ? Est-ce que vous apprenez aussi leur langue ?

Yângâ tî ködörö wa laâ âla tene? Âla manda yângâ tî ködörö tî ï ngâ? Wala ï manda yângâ tî ködörö tî âla?

1.15 Y a-t-il des gens au village qui parlent votre langue comme seule langue ? Qui ?

Na ködörö sô, âmbênî zo atene gï yângâ tî ködörö tî ï sô ôko? Zo wa?

1.16 Connaissez-vous des ... (locuteurs de la langue maternelle) qui ne parlent plus le ... (langue maternelle) ? Y en a-t-il beaucoup ? Où vivent-ils ?

Âla hînga âmbênî zo sô atene yângâ tî ... mbênî äpe? Âla yeke mîngi? Âla längö na ndo wa?

1.17 Quelle est la langue que les enfants de ce village apprennent en premier ?

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1.18 Y a-t-il beaucoup d’enfants qui apprennent le... (autre langue) avant d’aller à l’école ?

Ayeke âmôlengê mîngi laâ amanda yângâ ti ... nzönî kôso sï âla gue na dambëtï?

1.19 Lorsque les enfants qui ne vont pas encore à l’école jouent ensemble, quelle langue parlent-ils entre eux ?

Töngana âmôlengê sô âde tî gue na dambëtï äpe asâra ngîâ, âla tene yângâ tî nye na pöpö tî âla?

1.20a Quelle(s) langue(s) utilise-t-on le plus souvent à l’école (les enfants entre eux pendant la récréation, le maître avec les élèves pendant la pause, les parents avec le maître, etc.) ?

Yângâ tî nye laâ âla tene mîngi kâ na dambëtï?

na tângo ti hüngö terê (âmôlengê na pöpö tî âla)?

wafängö mbëtï na âmôlengê?

wafängö mbëtï na âbabâ tî âmôlenge?

1.20b Quelle(s) langue(s) utilise-t-on le plus souvent avec les gens du gouvernement ?

Yângâ tî nye laâ âla tene mîngi na âzo tî govoroma?

Attitudes

Attitudes envers les différents dialectes

1.21 Où parle-t-on le mieux le ... (langue maternelle) ? Pourquoi ?

Na ndo wa sï âzo atene yângâ tî ...? Ndâlï tî nye?

1.22 Est-ce vous aimeriez lire le... (autres variétés) ? Auquel donneriez-vous la préférence ? Quel serait votre deuxième choix ? Pourquoi ? (I)

Fadë âla yê da tî dîko na ...? Fadë yângâ wa laâ âla soro kozo? Sô wa laâ âla yeke soro na pekônî?

Attitudes envers une seconde langue ou un dialecte standard distinct

1.23 Est-ce que les gens respectent une personne qui parle le ... (autre langue) plus que quelqu’un qui ne le parle pas ?

Âzo akpë mbênî zo sô atene yângâ tî ... ahön zo sô ahînga tî tene nî äpe?

Attitudes envers la langue maternelle

1.24 Est-ce qu’il y a des ... (locuteurs de la langue maternelle) qui parlent mal le ... (langue maternelle) ? Qui ?

Âmbênî zo ayeke sô atene yângâ tî ... nzönï äpe? Ayeke âzo wa?

1.25 Est-ce que les jeunes ici parlent le ... (langue maternelle) correctement, comme on doit le parler ?

(30)

26

1.26 Si un jeune parlait le ... (seconde langue) à la maison, est-ce que les vieux en seraient malheureux ?

Töngana mbênî pendere atene yângâ tî ... na da, fadë bê tî âmbakôro aso?

1.27 Les jeunes sont-ils fiers de votre langue ?

Bê tî âpendere anzere ndâlï tî yângâ tî ködörö tî âla?

1.28 Dans un avenir très lointain, pensez-vous que les gens vont cesser de parler le

... (langue maternelle) et parler seulement le ... (seconde langue) ?

Gbândä, fadë âzo azîa lêgë tî tënëngö yângâ tî ... tî tene gï yângâ tï ...?

1.29 Lorsque les enfants de ce village deviendront adultes et auront eux-mêmes des enfants, pensez-vous que ces enfants parleront votre langue ? Est-ce que c’est une bonne chose ou une mauvaise chose ? Pourquoi ?

Töngana âmôlengê tî ködörö sô akono, sï âla ngâ adü âmôlengê, fadë âmôlengê nî atene yângâ tî ködörö tî âla? Na bê tî ï, sô yeke nzönî wala ayeke sïönî? Ndâlï tî nye?

Facteurs sociaux

Informations démographiques

1.30 Comment vous nommez-vous vous-mêmes ? Comment vos voisins vous appellent-ils ? Et le gouvernement ?

Ïrï tî âla mvenî nye? Âzo sô ayeke ndurü na âla, aîrï âla nye? Âzo tî govoroma aîrï âla nye?

Mariages mixtes

1.31 Y a-t-il beaucoup de personnes du village qui épousent des gens d’autres groupes ? De quels groupes ?

Âzo tî ködörö tî âla mîngi ayeke mû terê na âzo tî mbênî marâ ndê? Tî marâ wa?

Migrations

1.32 Les gens de ce village se rendent-ils souvent à ... (ville importante) ?

• Qui sont-ils ? Sont-ils très nombreux ou juste quelques-uns ? Dans quel but s’y rendent-ils (marché, régler des affaires, chercher du travail, s’y établir, etc.) ?

Âzo tî ködörö sô ague lâkûe na ...? Ayeke âzo wa? Âla gue ndâlï ti nye? (garâ, tî gi kua, tî dutï kâ bîanî)?

1.33 Est-ce que les jeunes restent au village ou vont-ils s’établir en ville ? Pourquoi ?

Âpendere angbâ na ködörö wala âla gue na kötä ködörö ti dutï kâ? Ndâlï tî nye?

1.34 Est-ce qu’il y a des gens qui reviennent vivre au village ? Qui et pourquoi ?

(31)

1.35 Y a-t-il beaucoup de gens d’ailleurs qui viennent dans ce village ? D’où ils ? Que viennent-ils faire ? Parlent-viennent-ils le ... (langue maternelle) ou parlent-viennent-ils d’autres langues ?

Âzo tî âmbênî ndo yongôro agä na ködörö sô ngâ? Âla löndö na ndo wa? Âla gä tî sara nye? Âla tene yângâ tî ... wala âla tene âmbênî yângâ tî ködörö ndê?

Usage officiel ou public de la langue / politique gouvernementale

1.36 Est-ce que vous avez déjà vu quelque chose écrite en ... (langue maternelle) ?

Âla baâ mbênî mbëtï sô asû nî na yângâ tî ...?

1.37 Connaissez-vous des gens qui ont écrit quelque chose sur le ... (langue maternelle) ou sur les ... (nom des gens en question) ? (E)

Âla hînga âmbênî zo sô asâra mbëtï na ndo tî ... awe?

1.38 Le ... (langue maternelle) est-il parfois utilisé dans des réunions publiques ? (E)

Mbênî lâ, âla tene yângâ tî ... na ya tî akötä bûngbi ngâ?

Education

1.39 Est-ce que la plupart des enfants ... (nom des gens en question) vont à l’école ? S’ils n’y vont pas, pourquoi ? (M)

Âmôlengê tî ... mîngi ague na dambëtï? Töngana âla gue äpe, ayeke ndâlï tî nye?

1.40 Y a-t-il déjà eu un programme d’alphabétisation pour les adultes ?

Fängö mbëtï na âkötä zo abaâ gïgï na ndo sô awe?

Facteurs religieux

1.41 Quelles églises, missions ou autres groupes religieux sont présents dans ce village ?

(32)

28

D.2 Questionnaire individuel

2.1 Quelle est la langue maternelle de votre père ? De votre mère ?

Yângâ tî ködörö tî babâ tî mo ayeke nye? Yângâ tî ködörö tî mamâ tî mo ayeke nye?

2.2 Citez les endroits où vous avez habité pendant au moins un an de votre vie :

Fa âködörö sô mo dutï daâ ahön ngû ôko? Mo dutï daâ ngû ôke? Yângâ tî ködörö wa laâ mo tene?

a) Endroits ? b) Pendant combien de temps ? c) Quelles langues y parliez-vous ?

a) ... b) ... c) ... ... ... ...

Situation dialectale

2.3 Etes-vous déjà allé à ... ?

Mo gue na ... awe?

2.4 Quelle langue parlez-vous lorsque vous êtes là-bas ?

Töngana mo yeke na ... mo tene yângâ tî nye?

2.5 Est-ce que vous parlez aussi le ... (langue maternelle / sango) ? Si vous parlez le ... (langue maternelle), est-ce que vous le parlez normalement ?

Mo tene yângâ tî ...? Mo tene nî nzönî?

2.6 Dans quelle langue les gens vous répondent-ils ?

Âzo akiri tene na mo na yângâ tî nye?

Pour vérifier si l’intercompréhension est acquise on peut poser la question suivante :

2.7 Est-ce qu’un enfant d’ici âgé de six ans peut comprendre les gens de ... ? Sinon, à partir de quel âge pourrait-il être en mesure de le comprendre ?

Na ndo sô ge, âmôlengê tî ngû omenë amä tene sô âzo atene? Töngana ayeke töngasô äpe, na ngû ôke sï lo lîngi tî mä yângâ tî ködörö tî âzo nî?

2.3 2.4 2.5 2.6 2.7

a)... b)... c)... d)... e)...

Bilinguisme

2.8 Quelles sont les langues que vous parlez bien et quelles sont les langues que vous parlez un peu ?

Âyângâ tî ködörö wa laâ mo tene nzönî? Sô wa laâ mo tene mîngî äpe?

(33)

2.9 Est-ce que vous parlez le ... (langue en question) ?

Mo tene yângâ tî ...?

2.10 Quelles sont les langues que vous parliez à la maison lorsque vous étiez enfant ?

Âyângâ tî ködörö wa laâ mo tene na yângâ dâ na tângo sô mo ngba môlengê?

2.11 (S’ils parlaient plus d’une langue :) Y en a-t-il une que vous avez apprise d’abord ?

Sô wa laâ mo manda kôzo?

2.12 Est-ce que vous parlez le ... (sango / langue seconde) chaque jour ou seulement de temps en temps ?

Avec qui le parlez-vous ?

Mo tene ... lâkûê wala gï na mbênî tângo? Mo yeke tene na zowa?

S’ils ne l’utilisent pas chaque jour, poser la question suivante :

2.13 Est-ce qu’il y a des gens qui le parlent chaque jour ? Qui ?

Âmbênî zo ayeke sô atene nî lâkûê? Zowa?

2.14 Etes-vous allés à l’école ? Jusqu’en quelle classe ?

Mo gue na da mbeti? Mo sï na da ôke?

Usage des langues

2.15 Quelle est la langue maternelle de votre conjoint ?

Yângâ tî ködörö tî kôlï wala tî wâlï tî mo ayeke nye?

2.16 Quelles sont les langues que vous utilisez le plus souvent :

Âyângâ tî ködörö wa lâa mo yeke tene lâkûê:

• avec vos parents, vos frères et soeurs ?

na babâ na mamâ, ngâ na âîtä tî mo?

• avec votre conjoint, vos enfants ?

na kôlï wala wâlï ngâ na âmôlengê tî mo?

• lorsque vous parlez de politique ?

töngana mo sâra tënë tî porosö?

• lorsque vous comptez rapidement pour vous-même ?

töngana mo diko hüngö tî mbênî yê na lörö gï mo ôko?

• dans votre prière personnelle ?

Gambar

Table des matières

Referensi

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