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Dans Mes hommes à moi, Dior, par ses actions et son attitude envers les hommes, montre une contre- hégémonie féminine particulière. Elle s’est engagée à lutter contre l’hégémonie masculine, non seulement chez elle au Sénégal, mais aussi en Europe où malgré quelques perceptions, elle constate également la prévalence de l’hégémonie masculine et la répression de la femme. Dior s’investit aussi à contrer la perception que la femme africaine est beaucoup plus opprimée que la femme en Europe. Elle est l’exemple d’une femme africaine qui est libre et qui tient une position dominante dans ses relations avec des hommes.

Tout d’abord, après avoir été traitée de mauvaise manière par les garçons de sa classe à l’école primaire, Dior s’est conviée de se venger contre tout homme qu’elle rencontrerait dans la vie.

L’analyse du roman ci-dessous montre le personnage principal qui met en question le féminisme en général, d’où la nécessité de démontré les différences entre les mouvements féministes différents. Campbell, Childs et Lovenduski (2010, 172) observent qu’il existe des faiblesses et des lacunes dans la conception de la représentation de la femme, ce qui fait que les femmes et leurs intérêts sont exclus dans les délibérations politiques et dans la prise des décisions. À part cette préoccupation, les différents féministes représentent les intérêts différents chez les femmes, car chaque mouvement se préoccupe d’un domaine particulier dans la promotion de la bienveillance de la femme. Haas-Dubosc et Lal (2006, 33) distinguent deux mouvements féministes, le féminisme radical et le féminisme social. Quant à Lenel et Martin (2012, 128) distinguent vagues du féminisme. La première, se situant dans les années 1940, étant un féminisme se préoccupant d'accès aux droits d'égalité citoyenne entre l'homme et la femme. La deuxième vague est le féminisme structuré autour de toutes les militances liées au corps, à la sexualité qui a surgit à partir des années 1960- 1970. Dior désavoue tout type de féminisme qui suit une tradition particulière. Son attitude envers les relations entre l’homme et la femme ne conforme pas aux prescriptions de n’importe quel mouvement ou vague féministe. Il s’agit d’un féminisme inédit propre à elle. D’une part, elle ne pense pas que les féministes occidentaux doivent représenter la femme africaine parce qu’ils ne sont pas dans une position d’apprécier les préoccupations face à la femme africaine. Nnaemeka (1994, 309) cité par Zongo (1996, 179) retient les mêmes doutes contre les féministes occidentaux. Elle déclare : « We African women have witnessed repeatedly the activities of our overzealous foreign sisters, mostly feminists, who appropriate our wars in the name of fighting the oppression of women in the so-called Third World. We watch with chagrin and in painful

sisterhood these avatars of the proverbial mourner who wails more than the owners of the corpse » (ibid.

309). Au lieu de s’imposer d’une position de femme face à la globalisation, comme démontré plus haut, Dior lutte directement contre la domination des hommes, leur perception des femmes et la maltraitance de la femme par des hommes. Où préalablement il s’agissait de la lutte contre la globalisation et ses effets sur la femme et le continent africain en particulier, ici il s’agit de sa prise de position dans les rapports de force entre les hommes et les femmes.

Dior avait dès son enfance des relations difficiles avec les hommes. Par exemple dans son quartier à Mbada, où elle avait vécu pendant quelque temps, elle ne pouvait pas avoir de relations intimes avec les garçons du quartier, comme elle explique, « car j’allais à l’école, eux non, et nous semblions vivre différemment » (MHM 107). Beaucoup de garçons de son âge avaient des problèmes pour l’accoster parce qu’elle avait un statut supérieur au leur. Dans une société comme la sienne, beaucoup d’hommes sont satisfaits quand ils sont dominants dans la relation homme-femme. C’était une société typiquement patriarcale où la majorité des garçons fréquentaient l’école, tandis que les filles restaient à la maison. Dior avait alors défié les attentes de la société en allant à l’école, au moment où beaucoup de garçons ne s’intéressaient pas à l’éducation.

Mais cela n’était que le commencement des problèmes dans ses rapports avec les hommes. À l’école aussi ses relations avec les garçons n’étaient pas si faciles. Dior y était « parmi les meilleurs élèves, sinon la meilleure » (MHM 108). Ce fait compliquait encore les relations avec les garçons puisque même à l’école, les garçons aimaient être en tête de tout. Dior remarque que « J’étais une petite fille ignorée par les autres élèves du lycée. Était-ce déjà à cause de mes jambes ? Ou bien étais-je la meilleure élève de ma classe et les autres se vengeaient-ils de moi ? » (MHM 111). Dior avait l’impression que ses jambes longues étaient un atout particulier de son corps. Elle aimait ses jambes longues mais elle ne savait pas si tout le monde les aimait malgré le fait que certains hommes lui faisaient des remarques positives. Ceci peut paraître ignoble comme facteur mais c’était une chose à laquelle Dior tenait et qui était aussi importante dans ses relations avec des hommes. Dior remarque que :

les garçons de mon âge ne s’intéressaient pas à moi. Ce que je n’avais jamais voulu admettre, c’était que je traînais un poids depuis l’école primaire à Mbada. […] À l’école primaire, en classe de CM1, j’avais un instituteur qui me faisait tellement peur que je ne suivais pas bien en classe. […] Un jour en classe, j’avais eu envie d’aller aux toilettes et je n’avais pas osé demander la permission à l’instituteur qui me faisait peur. Je m’étais retenu de toutes mes forces en vain. La vessie avait lâché et j’avais fait dans ma culotte. L’urine avait coulé sous la table et ruisselé sur le sol cimenté.

Des doigts pointés avaient suivi le ruissellement de l’urine et les visages s’étaient tournés vers moi. J’étais là, tête

baissée, n’osant pas bouger. Les doigts avaient quitté le ruissellement de l’urine et s’étaient tournés vers moi : « C’est elle, c’est elle ! » (MHM 138).

C’était l’événement qui avait tout bousculé dans les rapports entre Dior et les hommes qu’elle allait rencontrer dans sa vie. Selon Menahem (1989, 527) « l'intériorisation dans l'enfance d'un type particulier de rapports entre homme et femme est un élément indispensable pour comprendre la genèse de ces autres dispositions sexuellement marquées caractéristiques du mode de vie ». Étant une jeune fille, ces mauvaises expériences avaient eu un impact sur la perception des relations entre les hommes et les femmes chez Dior. Comme elle le remarque : « J’essayais de retenir mon slip élargi par les lavages et qui pendait entre mes jambes comme une bourse. Une bourse remplie d’une merde que je n’avais pu contenir et qui avait coulé dans un slip trop grand. Ce fut la merde de ma vie. Cet événement fut, entre autres, l’un des plus tragiques de mon existence » (MHM 138-139). Dior avait beaucoup souffert de cette expérience qui avait marqué la perception de sa personnalité, des hommes et de la manière dont elle avait commencé à aborder la vie en général. C’était parce qu’elle ressentait la honte qui l’accompagnait partout où elle allait, comme si tout le monde était au courant de ce qui lui est arrivé. Elle n’avait plus confiance en elle-même, mais aussi elle ne faisait plus confiance aux gens en général. Elle raconte que :

À Mbada, tout le monde le savait. Et dès que j’avais un problème avec quelqu’un, c’était la moquerie qui sifflait à mes oreilles. C’étaient toujours les garçons. Surtout Al19 qui prenait un malin plaisir, à chaque fois qu’il me voyait, à me lancer la phrase « chieuse de classe » […]. Il restait des gens témoins de cette époque et je ne pouvais pas tous les faire disparaître. Mais il restait surtout moi-même » (MHM 139).

Dès lors, Dior avait décidé de se venger de tous les hommes en les dominant tout d’abord sur l’aspect intellectuel, commençant à l’école, mais aussi dans toutes ses relations avec eux en les abusant et les laissant de côté. Elle avait utilisé cette situation honteuse comme un tremplin pour se relancer et avoir une autre chance dans la vie. Dior affirme que : « cette expérience me servirait plus tard à supporter beaucoup de choses » (MHM 139).

Ces événements servent aussi à donner un historique de sa perception des hommes et du comportement de Dior vers les hommes dans le roman. Ses mauvaises expériences vécues auprès des hommes dès son jeune âge se sont avérées dans une contagion sur le trajet de toute sa vie. Ceci est évident dans toutes ses interactions avec des hommes et dans son désir de dominer les hommes quoi que soit la situation. Pour Dior, son comportement vers les hommes représente la lutte contre la misogyne des hommes. Ce qui est

19 Un de ses camarades de classe.

important est de souligner que cette misogyne et la domination masculine ne sont pas particulières à l’Afrique et qu’il s’agit des phénomènes universels. Dior reconnaît ce fait dans le roman et penser autrement serait conforme à la condescendance, qui d’après Zongo (1996, 178) et Nnaemeka (1995, 82), est typique de la part des féministes occidentaux.

Les premières relations intimes que Dior avait eues étaient avec un homme du nom de Bocar. C’était un homme de bon caractère et connu par la famille de Dior. Dior explique qu’avant Bocar « au lycée, un garçon avait voulu que je l’aime, sinon il allait me tuer. […] Un autre garçon était venu me voir pour sortir avec moi.

[…] Il ne m’attirait pas. Il n’était pas grand comme mon frère. Il n’avait pas le même teint que mon frère. […]

Je travaillais mieux que lui à l’école. Il apprenait le dictionnaire Larousse par cœur. […] Il ne m’impressionnait pas avec cela » (MHM 121). Bocar était un enseignant affecté dans la ville où se trouvait Dior à l’époque (MHM 118). C’était une personne avec laquelle elle pouvait bien danser ses trois danses préférées, « le tango », « le paso doble » et « la pachanga charanga » (MHM 119). C’étaient des danses des gens qui s’estimaient cultivées. En plus Bocar ressemblait à son frère, mais Dior ne sentait rien pour ce garçon. Elle avoue que :

Le sentiment d’amour n’avait pas visité mon cœur et surtout, Bocar ressemblait à mon frère et il me rappelait mon frère.

[…] Je ne voulais pas posséder Bocar, je ne voulais pas qu’il m’appartienne. Je voulais l’utiliser pour mes propres expériences. Comme un cobaye. Je ne pensais pas que j’allais séduire les hommes pour les laisser tomber une fois assouvis les fantasmes enfouis au plus profond de moi. Je ne me rendais pas encore compte que j’allais me venger des hommes pour tout ce qu’ils m’avaient fait endurer (MHM 128).

Sa relation avec Bocar, comme celles avec plusieurs autres hommes, n’avait pas duré. C’est également pour cette raison qu’elle était tellement bouleversée par la conduite condescendante des deux hommes

« intellectuels » qu’elle avait rencontrés dans le bar. Dior était très déçue de leur attitude envers elle parce qu’elle n’attendait pas à être traitée « d’allumeuse » par des hommes qui se considéraient intellectuels. Ainsi, la réaction de Dior était de commencer à les traiter de « prétendus intellectuels ». Comme riposte à leur attitude elle indique que : « je pensais à ces deux prétendus intellectuels. Dans ma tête, je les traités de tous les noms. Je les considérais même comme des psychopathes, des prétentieux, que je devais éviter désormais. L’un voulait séduire toutes les femmes même sans les baiser, et l’autre voulait les baiser toutes » (MHM 20-21). Ce type de comportement était choquant pour Dior qui voulait être comprise et respectée en tant que femme intellectuelle elle-même. Le récit de sa vie et surtout de ses expériences avec Gérard,

« l’homme en veste de cuir » qui était lui-même un étranger à Dior, est une recherche à être compris et respectée par des hommes. Dior, comme elle l’explique plusieurs fois dans le roman, veut d’abord être

respectée et acceptée en tant qu’individu. C’est de la même manière qu’elle traite toute autre personne qu’elle accoste, qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Selon Dior, c’est ainsi que doit être la vie, mais la réalité est tout à fait différente.

Mais au lieu d’avoir pitié pour elle-même, Dior sympathise avec toutes les femmes, car la condition de la femme dans un monde patriarcal était délicate. Dans un monde dominé par les hommes, la femme doit avoir plusieurs personnalités et plusieurs identités, ne soit-ce que pour s’intégrer dans des situations diverses. Il y a aussi différents types de femmes et chaque type se conforme à la situation dans laquelle elle se trouve seulement pour être acceptée. Selon Nnaemeka (1995, 92), il s’agit de l’octroi des identités imposées. Dior observe que :

C’était là que j’avais compris qu’une femme devait être double ou même triple. Il y avait la femme qui ne pouvait être une intellectuelle comme un homme, en raison de son sexe. Il y avait la femme à consensus qui acceptait tout pour être du côté des hommes. Il y avait des femmes à intellectuels. En général, elles étaient très belles ou avaient du chien, mais elles ne parlaient pas beaucoup devant leurs idoles (MHM 21).

Dior s’engage à s’imposer contre ces attitudes patriarcales. Elle comprend que la condition de la femme face à l’homme est « une tragédie complexe du monde et devant y apporter un remède avec un discours, des mots, un verbe et une cohérence » (MHM 21). Nnaemeka (1995, 93) décrit la difficulté que rencontrent des femmes qui doivent se définir une identité dans des situations diverses. Une des façons d’apporter un remède à la condition de la femme et, selon Dior, de prendre tout le monde comme un individu en dépit de son sexe.

En ce qui concerne sa perception initiale des deux hommes, elle explique que « Je les prenais pour des gens bien, pas comme des hommes bien, car la notion d’hommes associée au sexe ou à toute autre fonction, était refoulée quelque part dans ma conscience » (MHM 21). De ses interactions avec des hommes en général, elle dit : « Quand je me trouvais avec des hommes, je les considérais d’abord comme des individus avec qui je pouvais confirmer, renforcer ou remettre en cause mes convictions, ou même faire mon numéro » (MHM 21).

Vu sa position de femme dans un monde sans répit pour ceux qui étaient faibles, Dior est convaincue que la seule opportunité pour elle de s’imposer, même dans des conditions difficiles, était de prendre le dessus.

Dior a l’envie de dominer surtout dans ses interactions avec des hommes puisque ce sont eux qui contrôlent le monde. En dominant des hommes, Dior est donc assurée de sa survie partout où elle se trouve. Ses expériences de jeune fille servent à lui donner confiance face aux hommes. Elle est convaincue que c’est à elle de choisir les hommes qu’elle désire, et de les exploiter comme elle veut. Elle admet que : « Je jouais

avec les garçons comme jouais à la belote. Je voulais gagner en utilisant la victoire comme une revanche sur des faiblesses dont je n’avais pas conscience ou que j’avais travesties » (MHM 41). De sa part, elle veut exploiter les faiblesses qu’elle reconnaît dans tous les hommes qu’elle accoste. Pour Dior, chaque relation avec un homme est une opportunité pour elle de prendre sa revanche. C’est ainsi qu’elle se décrit comme

« avec un tempérament que j’avais, et comme j’avais commencé à chasser les hommes […] Comme le lion, j’étais le seigneur dans mes rapports avec des hommes » (MHM 96). Les rapports homme-femme sont pour elle les rapports de forces entre le chasseur et le chassé, et c’est elle le chasseur qui dispose du pouvoir.

Dior se vante de sa domination des hommes et de son pouvoir issus d’une mauvaise expérience : « j’irais vers les garçons s’ils ne venaient pas à moi. J’allais devenir une grande séductrice. Je compris dès ce moment comment séduire les hommes. J’allais les chercher quand je voulais » (MHM 128). Elle continue :

« j’avais réalisé que les hommes c’était moi qui les choisirais. […] Et depuis ce jour-là, mes relations avec les hommes avaient pris une autre tournure » (MHM 130).

Dior veut vivre dans un monde où l’homme et la femme avaient les mêmes droits et elle veut que le monde comprenne que la femme, tout comme l’homme, n’était qu’un individu avec des sentiments et avec des besoins qui sont pareils chez les deux. Malheureusement, le monde n’était pas ainsi et le monde n’attendait pas qu’une femme se comporte ou s’exprime de la façon dont le faisait Dior. Le monde ne s’attendait pas à ce qu’une femme parle de ses sentiments et de ses besoins, surtout quand il s’agissait de sentiments et de besoins sexuels. Gérard est également choqué d’entendre Dior parler de ses désirs et de ses actes sexuels.

Mianda (1997, 88) désigne une chose pareil « un langage controversé » et De Meyer (2008, 46) l’appelle

« une liberté de ton ». Mais Dior est une personne qui est disposée à ne rien retenir même s’il s’agit de sa sexualité. Elle s’exprime ouvertement à Gérard de sa sexualité sans avoir peur de vexer son interlocuteur :

« J’avais déjà expérimenté la masturbation avant d’avoir rencontré une fille qui m’avait initiée à une forme de jouissance. […] Personne ne m’avait initiée à la masturbation. Était-ce un instinct inné comme manger, boire, dormir, regarder ? Depuis, j’avais continué régulièrement à me masturber » (MHM 173).

Le fait qu’elle parle ouvertement de la masturbation est une chose inattendue, surtout provenant d’une femme, et surtout d’une femme africaine vivant dans un monde patriarcal qui attendait un comportement idiosyncratique de la femme. Mais pour Dior ce comportement attendu de la femme était un stéréotype de la femme. La femme vivait donc une condition forcée et subie, tandis que l’homme se réjouissait de sa position dominante. Dior, toujours belligérante, a d’autres idées :

Les hommes que je rencontrais se prenaient pour des superhommes dont le sexe était l’atout majeur. Ces hommes-là pensaient que pénétrer une femme avec leur sexe était l’essentiel du rapport sexuel. Le vagin, pour moi […] c’était pour faire les bébés. Le clitoris était pour la jouissance. Mais les hommes surtout ceux des régions où les femmes sont excisées, ne le savent pas. Arrêtez d’exciser les filles ! Bandes de criminels ! (MHM 173-174).20

D’un ton de féministe elle s’en prend à la psychanalyse de Freud et au système du patriarcat qui situent la femme au rang d’une personne dominée : « La plupart des hommes devaient brandir leur sexe comme une arme de dissuasion, un trophée. Sans cela, ils se sentaient diminués. J’en voulais à Freud pour toutes ses théories développées sur la masturbation des femmes » (MHM 175). Pour elle, la femme disposait autant de force que l’homme et tous les deux n’étaient que des individus. D’où la nécessité de combattre cette hégémonie masculine. Selon Gqola (2001, 12) « Blackwomen [sic] choose to occupy subject positions in which they determine the structures, the meanings of their lives. These are sites which neither pretend to be representative of the entire spectrum of Black female reality in Africa ». Malgré son attaque ouverte à la psychanalyse de Freud, l’idéalisation par Dior de son père est conforme au complexe œdipe de la même théorie.

Dior ne pouvait pas rester dans une relation durable avec des hommes qui rassemblaient à son frère, dû au fait que son frère faisait partie de ces hommes qui s’étaient moqués d’elle après le malheur qui lui est arrivé dans la salle de classe. A ses yeux, tous les hommes sont les mêmes et tous doivent payer le prix à ses mains, puisqu’elle est déterminée de se venger d’eux : « Les garçons s’étaient moqués de moi. Je devais me venger. Être la meilleure à l’école, les utiliser, les séduire et les laisser tomber comme des pantins désarticulés » (MHM 180).

Dior déplore aussi l’effondrement de la structure de la famille traditionnelle dû aux changements qui surgissaient dans la société, résultant dans des maints divorces :

Traditionnellement, […] on n’allait pas chez les gens les mains vides. C’est à partir de notre génération, quand les filles ont commencé à aller à l’école, surtout chez nous les indigènes qui malgré tout étions plus permissifs que les assimilés, que les choses ont commencé à changer. Avec l’école, les surprises-parties, les Indépendances, la drague, les petits copains, les petites amies étaient entrées dans les mœurs. Avant cela, les relations entre hommes et femmes, de l’intention du mariage, se faisaient selon des procédés éprouvés (MHM 177-178).

Selon Dior, « Maintenant les choses avaient changé. Et il y avait de plus en plus de divorces, de plus en plus de violences, de plus en plus d’écrasement de l’un par l’autre. Avant les relations entre hommes et femmes

20 Un des exemples où le roman est un manuscript politique qui tient à promouvoir les intérêts de la société. Dans ce cas, il s’agit de la lutte pour les droits de la fille africaine dans les pays où celle-ci est menacée par la pratique d’excision des filles.