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Le pouvoir et la domination de l’homme au bénéfice de la femme et de la société

Ken Bugul dans Riwan ou le chemin de sable soulève quelques questions qui, selon certaines critiques manquent de véracité ou sont simplement controversées. Parmi ces questions se trouvent celles qui concernent le pouvoir et la domination de l’homme, et la question de la polygamie et le bénéfice de cette union pour la femme et la société. Ces critiques, surtout celles qui appartiennent aux différents mouvements féministes, mettent en question les assertions de Ken Bugul dans ce roman. Pour eux, il est impossible qu’un homme polygame comme le Serigne de Daroulère soit aussi compréhensif et tout aussi attentionné à toutes ses femmes pour leur propre bénéfice. En d’autres mots, selon ces critiques, la polygamie est un système

25 Un autre enfant à l’orphelinat qui est morte du choléra.

patriarcal et opprimant, qui ne peut jamais être au bénéfice de la femme. Ce qui soulève autant de controverse et critique est le fait que Ken Bugul réclame que Riwan ou le chemin de sable est un récit autobiographique. Comme déjà mentionné, ce roman fait partie d’une trilogie autobiographique qui inclut aussi les romans Cendres et braises et Le baobab fou. Comme déjà souligné, Sagarra (2006) est une des critiques qui contestent la nature autobiographique de cette trilogie de romans. Malena (2004,155) a mal à distinguer l’autobiographie de l’autofiction. Elle réclame que le genre est tout d'abord un instrument de lecture et non pas une formule d’écriture. Ainsi, le genre est ce qui permet au lecteur de se localiser avant le texte et d’avoir ainsi accès à la signification possible du texte. Elle note que cette perspective a l'avantage de permettre au texte d'être traité comme processus plutôt que de produit fixe aux notions prédéterminées. Le contrat de lecture devient alors un élément important dans la définition et la distinction des genres. Selon Minet (1997, 223), « le contrat de lecture concerne non pas ce qui est dit, mais le dire et les façons de le dire. Dans un discours, quelle que soit sa nature, les modalités du dire construisent, donnent forme [au]

dispositif d'énonciation ». Ainsi, ce dispositif d’énonciation est composé de « l’image de celui qui parle » ou

« l’énonciateur » qui contient « la relation de celui qui parle à ce qu'il dit », « l’image du destinateur et la relation entre l'énonciateur et le destinataire, qui est proposée dans et par le discours » (ibid.223). Beaulieu (1996, 73) observe que le contrat de lecture proposé par l'instance auctoriale, détermine la nature des indices textuels qui fondent leur identité. De ce fait, la reconnaissance de l’œuvre de Ken Bugul en tant qu’autobiographique est importante dans la compréhension non seulement de l’œuvre, mais aussi de la sincérité de l’auteur et la gravité des circonstances qui l’ont mené à produire ce genre particulier. Quant à Canut et Mazauric (2014, 6) « l’œuvre de Ken Bugul […] se présente en deux volets, l’un clairement fictionnel, l’autre relevant plutôt de l’écriture de soi ». À ce deuxième volet appartient Riwan ou le chemin de sable, qui fait partie d’une « série autobiographique » (ibid.). Cette étude ne vise pas à déterminer si Riwan ou le chemin de sable est une autobiographie ou une autofiction, termes que beaucoup de critiques définissent de façons différentes.

Díaz Narbona (2001, 120) observe que l’écriture des femmes, et surtout celle des femmes africaines, est marquée par une certaine dévaluation de la part des critiques. Elle souligne que la littérature des femmes africaines, que ce soit par ignorance ou par mépris, est souvent l’objet d’une étude parfois trop superficielle et pleine de préjugés. Il est possible que la critique qui analyse le roman de Ken Bugul surgit de cette ignorance, ou ce mépris, ou même d’une incompréhension de la femme sénégalaise dans des situations face à la narratrice-personnage. Díaz Narbona (2001, 120) conclut que « les questions soulevées — ou l’incapacité d’y répondre — ont peut-être guidé des lectures partielles ou déformées de l’œuvre de Ken

Bugul ». Souvent, des critiques appliquent des repères égaux aux situations différentes ce qui fait que les préjugés sont inévitables, les mesures appliquées étant les mêmes. Autrement dit, la situation de la femme au Sénégal ne peut pas être la même que celle de la femme malawite ou de la femme française parce qu’il existe beaucoup de paramètres qui interfèrent dans les vies des femmes vivant dans des sociétés différentes.

Appliquant les mêmes critères dans l’évaluation de ces femmes amènerait évidemment quelques préjugés.

L’histoire de Riwan ou le chemin de sable traite de la narratrice-personnage qui était devenue la vingt- huitième femme d’un grand serigne de la région de Daroulère au Sénégal. C’était une femme locale qui a eu une éducation occidentale en Europe et qui était retournée à son village natal. Harinen (2010) décrit la narratrice comme une femme qui avait subi l’acculturation en Europe. C’était donc une femme bien éduquée, avec un diplôme universitaire qui avait choisi de vivre au village parmi les gens locaux et surtout dans un mariage polygame. Le récit commence avec la visite de la narratrice-personnage à la concession du Serigne de Daroulère juste après être arrivée au village. Dès le début du récit la narratrice peint une image de la grandeur du Serigne et l’influence qu’il imposait sur le peuple de la région et les gens qui habitaient dans sa concession. Il était aussi un homme qui avait des pouvoirs de la magie et de guérison, et en conséquence beaucoup de gens fréquentaient la concession du Serigne pour demander de la nourriture, la guérison de différentes maladies, ou même de l’argent. Ce n’était pas n’importe quel serigne, mais le Grand Serigne comme beaucoup de gens l’appelaient. Le titre du roman vient du nom d’un homme médusé, Riwan aussi connu comme Massamba, que le Serigne avait guéri de sa névrose et qui vivait dans la concession du Serigne. Le chemin en question et celui qui connectait la maison de la narratrice et la concession du Serigne, que la narratrice prenait chaque jour pour se présenter auprès du Serigne. Le Serigne était un homme entouré du mystère que beaucoup de gens de ne comprenaient pas :

Un lundi. Jour de marché. À Dianké. Il était arrivé une chose extraordinaire dans la vie si réglée, si tranquille, si paisible, de la concession du Serigne de Daroulère. Le Serigne de Daroulère avait une grande concession dans cette bourgade, assez grosse pour avoir un maire élu. Cette bourgade qui portait donc le nom de Dianké, se trouvait à une vingtaine de kilomètres des terres domptées par le Serigne, à Daroulère. Il était impossible de savoir d’où avait surgi la parole :

- On dit que…

- On dit que…

Et encore, seuls les téméraires osaient se risquer à parler ainsi. Que s’était-il passé ? Ceux qui savaient détournaient la tête et poursuivaient leur chemin. […] Ceux à qui leur indiscrétion – ou le hasard – avait permis de savoir quelque chose se faisaient supplier pour murmurer quelques mots quasi inaudibles. En vérité la peur, la terrible peur de parler d’une chose qui devait être terrible et qui avait eu lieu chez le Serigne, le Grand Serigne, cette peur était très forte (RCS 9).

C’était dans ce mystère que la narratrice s’est présentée, une chose jugée elle-même mystérieuse car personne ne s’attendait pas à une chose pareille vu l’éducation de la narratrice et la situation polygame du Serigne. Selon Dia (2010, 231) « Ken Bugul nous donne une description toute de finesse mais précise et rigoureuse de la vie villageoise, des mœurs de la polygamie en milieu maraboutique ». Les gens trouvaient cette situation incompatible et conflictuelle, mais en réalité il n’y avait rien d’étrange et pas de contraintes pour le Serigne et la narratrice. Vincent (2003, 43) note que dans le monde actuel il existe le multiculturalisme, ce qu’il rapproche à la théorie de différence. La polygamie et autres pratiques culturelles font partie de ce multiculturalisme (Voir aussi Kelly 2003).

Le jour où la narratrice s’est présentée devant la porte de la concession du Serigne elle avait trouvé une foule qui attendait le Serigne pour des raisons différentes. Dans cette foule se trouvait Riwan, l’homme dérangé :

Devant la porte de la grande concession du Serigne, à Dianké même, un vacarme inhabituel avait attiré l’attention de curieux qui, à cette heure, rôdaient aux alentours pour avoir leur part de l’immense bol de nourriture que le Serigne pourrait peut-être faire distribuer, ou même – bénédiction inouïe – de l’argent qu’il pourrait donner en personne aux nécessiteux pour l’entretient de leur famille (RCS 12).

La narratrice peint un contraste entre la situation devant la concession du Serigne et la misère et la pauvreté répandues dans le monde :

C’était là de nos jours une chose fréquente aussi bien ici qu’ailleurs. Les causes étaient connues, mais ce qui importait aux grands responsables de ce monde, ce n’était pas d’endiguer la Cause des causes, mais plutôt la récupération politique des conséquences dramatiques qui en découlaient. Et on ajoutait au vocabulaire contemporain déjà si affreux des mots Fracture, Exclusion, SDF et d’autres du même genre. Comme si Épuration Ethnique, Génocide, Massacres de Femmes, d’Enfants, d’Intellectuels, de Touristes, de Réfugiés, n’avaient pas clos le cycle inhumain de notre millénaire agonisant. Les responsables de ce monde, eux, ne chômaient pas avec tout cela. Pendant que les chômeurs, eux, chômaient toujours et que les bourreaux, eux égorgeaient toujours (RCS 12).

Ces paroles de la narratrice montrent l’élucidation qu’elle avait à propos de la situation épouvantable du monde et l’indisposition des leaders politiques pour résoudre ces problèmes. C’était les gens comme le Serigne qui était disposé à alléger les problèmes de leurs sociétés. C’était une des choses qui attirait la narratrice vers le Serigne car grâce à son éducation elle était consciente des développements politiques et socio-économiques dans sa société et dans le monde entier. La narratrice était une personne qui vivait dans les « interstices ». Malonga (2006, 173) note que dans ce roman « plus prégnant encore est le destin de la narratrice-personnage […] intellectuelle "évoluées"dont la vie est meurtrie par les tumultes d’une longue

quête, non d’identité mais d’identification à l’Europe et aux cités africaines. Le retour au village lui sert de tremplin pour recouvrer l’harmonie identitaire ». Elle avait une identité hybride, étant une femme africaine avec une éducation occidentale et vivant dans un village africain dans une situation polygame. Bouwer (2010, 182) décrit cette condition comme « l’entre-deux ». C’était une femme qui était retournée vers ses racines mais avec tout un bagage de connaissances du monde extérieur, d’où la notion de la « migritude » (op.cit.

2010). Ses expériences personnelles la distinguaient des autres femmes du village, mais aussi des autres épouses du Serigne qui étaient pour la plupart illettrées. Les autres épouses venaient chez le Serigne pour trouver le soulagement de problèmes personnels tandis qu’elle était là pour le simple amour du Serigne.

C’était une femme indépendante et autonome qui pourrait survivre seule si elle l’avait choisi. Elle était aussi dans cette situation parce qu’elle n’y voyait rien de mal malgré la surprise et l’incrédulité des gens de son village et ailleurs. La narratrice souligne ses intentions chez le Serigne et elle dit que « J’étais là depuis le matin, un livre à la main. Je n’étais pas venue pour déjeuner ou pour trouver de quoi aller au marché. J’étais là tout simplement. Mais pas par hasard. Je voulais voir le Serigne, sans raison précise, mais j’avais besoin de le voir » (RCS 13). Quant aux autres, ils étaient là pour une raison ou autre et afin de bénéficier de la volonté du Serigne : « Il y avait déjà une foule donc, devant la concession du Serigne. Les disciples attendaient que sa porte s’ouvrît pour lui exposer plaintes, complaintes et confessions multiples. La foule était calme et tous les regards étaient rivés sur le déchaîné enchainé » (RCS 13). Le « déchainé enchaîné » en question était Riwan qui attendait l’apparition du Serigne avec quelques hommes qui devaient le retenir avec des chaînes et de la vigueur. Le Serigne devait pratiquer sa « psychothérapie traditionnelle » sur Riwan (Tine 1985, 106).

Le Serigne était intéressé par la narratrice et son statut de femme éduquée, qui était différente des autres et qui pourtant avait décidé de retracer ses racines. Le Serigne lui-même n’avait pas eu une éducation formelle, mais c’était un homme qui était cultivé et qui était prêt à apprendre beaucoup de choses concernant les gens et le monde. C’était un homme avec beaucoup d’autorité, mais qui était fasciné par la narratrice, mais aussi par l’éducation et les connaissances que les gens comme la narratrice obtiennent, ainsi que par les différents types d’idéologies dans le monde intellectuel. Sow, Saw et Tall (1998, 149) décrivent le rôle de protecteurs de la société que disposent des marabouts dans les sociétés comme celle du roman, et le Serigne avait également ce rôle dans cette société. Les questions que le Serigne pose à la narratrice révèlent sa fascination : « Où étais-tu pendant ce temps ? Connais-tu l’Amérique ? C’est là qu’aura lieu la Fin du Monde.

C’est là qu’aura lieu le Grand Jugement. Peux-tu me dire les noms des montagnes de Chine ? Connais-tu les fleuves de l’Inde ? Il y a un secret dans ces eaux-là » (RCS 16). Même la narratrice était surprise par

l’étendue de ses connaissances : « Il me parlait, excité et radieux. Je l’écoutais, surprise par l’étendue de ses connaissances et fascinées par ses propos. Le Tigre et l’Euphrate… Peut-être qu’un jour, avant la fin du monde, j’irais plonger dans leurs eaux pour percer les secrets dont il me parlait » (RCS 16). Malgré le fait qu’il était polygame, le Serigne était un homme qui avait de l’intérêt dans le sort de la femme et tout ce qui la concernait. Le Serigne comme marabout avait des pouvoirs de divination et de recours contre les difficultés de l'existence qui étaient les siens dans ce village, comme c’était le cas avec tous marabouts démontrés par Kuczynsk (2008, 237). Il voulait donc apprendre autant de la part de la narratrice concernant la condition de la femme dans le monde :

- Que tiens-tu à la main ? me dit-il après un moment.

- Un livre, balbutiai-je.

- Et qu’y a-t-il dans ce livre ? - On y parle des femmes, répondis-je.

- Un livre qui parle des femmes ? Et que dit-on d’elles ?

- On parle de leur histoire depuis l’origine des temps, de leur évolution.

Sans me laisser le temps de poursuivre, il me demanda de lui raconter tout ce qui était écrit dans le livre. Le Serigne ne savait pas lire l’alphabet latin, ma mère non plus (RCS 16-17).

Le Serigne bien qu’il soit polygame avait les intérêts de la femme, une chose inattendue des féministes qui s’attendraient au contraire. Pomevor (2008, 368) décrit la polygamie comme « le sort ignoble, qui est le lot quotidien des femmes prises dans le piège de la polygamie ». Mais le Serigne ne s’attendait pas à ce que les femmes aient des problèmes en présence des hommes qui pourraient les entretenir :

- Je ne pourrais pas raconter tout ce qui est écrit dans ce livre, je n’ai pas fini de le lire et il renferme beaucoup de choses.

Tout ce que je peux dire, c’est que ce sont des problèmes de la femme posés par d’autres femmes.

- Cela veut-il dire que les femmes ont des problèmes ? Elles ne devraient pas en avoir, elles n’ont pas été créées pour avoir des problèmes, au contraire, dit-il d’un air amusé. (RCS 17).

La narratrice essayait de lui expliquer que des femmes avaient des problèmes comme tout le monde et qu’il y avait également des associations qui faisaient des efforts dans le but de résoudre ces problèmes :

Pourtant, repris-je, elles semblent en avoir beaucoup, pas exactement des problèmes d’ailleurs, mais des préoccupations plutôt. Il existe des associations de femmes pour recenser tous ces problèmes ou préoccupations, il existe des associations de femmes pour proposer des solutions à ces problèmes, des associations de femmes pour œuvrer sur le terrain, des associations de femmes pour assurer la défense des femmes. Beaucoup de chose se font maintenant de plus en plus en direction des femmes : des études, des recherches, des colloques, des forums. Il y a eu une Année internationale de la femme, ensuite la décennie, ensuite… (RCS 17)

Toutefois, en dépit de tout cela, les problèmes de la femme persistaient. Ce qui était frappant était le fait que ni le Serigne, ni la narratrice ne considérait la polygamie comme un de ces « problèmes ou préoccupations » de la femme. Pour eux, et tant d’autres dans cette société, la polygamie existait pour une bonne raison et servait également les intérêts de la femme. La narratrice se dit « particulièrement intéressée par tout ce qui concernait les femmes » (RCS 18). Elle n’était pourtant pas féministe, mais elle voulait seulement le meilleur pour toutes les femmes. La narratrice se démarquait par son comportement et par le livre qu’elle portait à la main. C’était des attributs qui la distinguaient des hommes et des femmes du village qui, pour la plupart, ne connaissaient que leur village et n’avaient pas d’autre éducation à part l’enseignement traditionnel. La narratrice se trouvait donc un peu perplexe par ses petites idiosyncrasies personnelles : « le livre que je tenais semblait me gêner. Ce livre, acheté à Londres non loin de Regent’s Park, si loin de cette bourgade, si loin de cette région, si loin de ce pays, je regrettais franchement de l’avoir apporté avec moi » (RCS 22).

C’était des attributs qui témoignaient son identité hybride. C’était une identité octroyée de la culture africaine et de la culture occidentale et qu’elle ne pouvait pas nier ou rejeter. Bhabha réfère à cette existence comme une existence interstitielle (Bhabha 2007, 53). De plus c’étaient des attributs qui la rendaient très attrayante pour le Serigne, car elle était différente des vingt-sept autres épouses, et elle possédait des connaissances à partir desquelles le Serigne apprenait beaucoup. Le jour où elle avait visité ses co-épouses dans la concession, elle était surprise de voir qu’il y avait autant de femmes pour un seul homme. Toutefois, elle n’était pas gênée par ce fait car par tradition le Serigne avait droit à autant de femmes qu’il voulait. Il y avait dans la concession les femmes de tout âge et de tout type :

Je me hasardai vers cette porte et tirai le crochet doucement mais la porte s’ouvrit avec brutalité en m’entraînant légèrement avec elle et ce fut comme si mille faces c’étaient tournées en même temps vers moi. Des faces. Des visages.

Des faces de femmes. Des visages de femmes. Des femmes assises, des femmes debout. Des femmes qui allaient, des femmes qui venaient, des femmes qui étaient couchées. Des femmes partout. Rien que des femmes. Je m’avançai vers elles. Devais-je serrer la main à chacune d’elles ? Les mains tendues vers les miennes étaient de toutes couleurs, de toutes les tailles, de toutes les odeurs vraisemblables. Les mains de femmes ! Que de messages, que signes, que de symboles ! (RCS 26).

Toutes ses femmes coexistaient dans la concession du Serigne sans aucun problème. Chaque femme connaissait sa position et son devoir envers le Serigne. Le Serigne appelait la femme avec qui il voulait passer le jour donné et il n’y avait aucune plainte chez les autres parce qu’elles se disaient que chacune aurait son tour. Le fait d’être appelée pour servir le Serigne était un honneur particulier. La femme qui servait le Serigne pendant un jour ou une période donnée, devait lui préparer à manger, mais aussi coucher dans son lit la nuit. Il y avait quand même des femmes qui étaient appelées à servir le Serigne plus fréquemment