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Mes hommes à moi, qui aborde les questions de la globalisation et des rapports de forces entre les hommes et les femmes, est aussi un roman politique. C’est un roman qui soulève les problèmes de la politique en Afrique et les rôles que y jouent des pays anciens colonisateurs de l’Afrique ainsi que les dirigeants africains.

Selon Abrahamsen (2003, 195) il y a beaucoup de débats de ce que signifie le post-colonial et quand il commence, et il y parmi des critiques le flou et les ambiguïtés du terme et de la vision de l'histoire à laquelle se réfère le terme. Alors que le « post » dans le postcolonialisme signifie la fin du colonialisme et de l'impérialisme comme domination directe, cela n'implique pas après l'impérialisme en tant que système mondial de pouvoir hégémonique. Beaucoup de critiques ont fait des efforts pour débattre le terme postcolonialisme par opposition à post-colonialisme (McClintock 1992, 85, Appiah 1991, 346 & Tcheuyap 2011, 149-151). C’est un débat qui ne préoccupe par cette étude, mais il est nécessaire de le souligner ici car dans cette section l’étude se préoccupe des problèmes postcoloniaux.

Dans le roman, Ken Bugul manifeste sa colère envers la colonisation, comme envers les régimes venus au pouvoir après « les Indépendances » des pays africains. Elle s’attaque également à ce qu’elle aperçoit comme la politique postcoloniale condescendante des Européens qui prétendent de tout savoir et l’ingérence de différents pays dans les affaires des pays africains. Le roman montre un personnage qui utilise sa condition de subalterne pour parler contre les injustices qu’elle rencontre dans la vie en tant qu’une femme africaine. Sa situation est telle que l’élite de sa vie ne sont pas seulement des Occidentaux, mais aussi des Noirs qui sont à la tête des États africains et qui profitent de leurs positions de pouvoir pour dominer la population de leurs pays. D’après Spivak (1990, 166) nous vivons dans un monde post-colonial néo-colonisé.

C’est-à-dire malgré le ressort des indépendances des pays africains, le colon est toujours présent en Afrique, aidé par la complicité de l’élite africaine. Dans l’article Can the Subaltern Speak ? Spivak (1998, 271) observe que la production intellectuelle occidentale est, à bien des égards, complice des intérêts économiques internationaux occidentaux. Ces réalisations se manifestent dans Mes hommes à moi.

Les hommes qui avaient pris Dior d’une racoleuse font partie de la production occidentale et selon Dior, ils représentent les intérêts occidentaux. Dans l’expression de son dégoût avec les deux hommes, Dior voit dans leur comportement l’influence de leurs colonisateurs. Dior lance « qu’aucune excuse n’est possible pour quelque colonisateur que ce soit » (MHM 13). Malgré son éducation occidentale et malgré le fait qu’elle ne cache pas son admiration pour la France, elle ne dissimule pas non plus ses opinions sur la colonisation.

Dior est une femme subalterne avec une voix qu’elle utilise pour parler contre le colon et ses complices. À

son opinion, les deux hommes avec lesquels elle s’était confrontée, représentent des gens assimilés qui veulent copier la vie du colonisateur. Elle les décrit comme « deux amis, se vantant d’être tels quand leurs ambitions et leurs fantasmes personnels n’étaient pas en jeu, avaient ces attitudes de grands hommes imbus de l’histoire de l’humanité, avec un bagage intellectuel les plaçant en principe au-dessus de tout soupçon » (MHM 13-14). Dirlik (1994, 331) décrit des gens de type des deux hommes comme le « postcolonial ». Il dit que le postcolonial a comme description des intellectuels d'origine du tiers monde et que la complicité du postcolonial dans l'hégémonie réside dans le détournement de l'attention postcolonialiste des problèmes contemporains de domination sociale, politique et culturelle et dans son obscurité de sa propre relation à ce qui n'est qu'une condition de son émergence, c'est-à-dire à un capitalisme global qui, même fragmenté en apparence, sert de principe structurant aux relations mondiales (ibid. 331).

La conduite de ces deux hommes est en contraste avec les actions des cheminots et des tirailleurs sénégalais qui se sont battus contre l’oppression des colonisateurs. D’après Dior, « durant la période coloniale, personne n’imaginait que les cheminots pouvaient tenir tête aux colons. Les colons étaient si sûrs d’eux et étaient si dissuasifs. Quelques années auparavant, avec le drame de Thiaroye… » (MHM 72). Elle explique que :

Le drame de Thiaroye était dans toutes les mémoires : des soldats, les tirailleurs ayant servi dans l’armée des toubabs22 pour défendre la patrie, avaient été massacrés sans état d’âme parce qu’ils réclamaient leur pécule. Les colons ne voulaient plus payer ce qui leur avait été promis. Les tirailleurs avaient insisté et, comme à leur habitude, les colons les avaient surpris et les avaient massacrés à la mitraillette et à l’artillerie lourde sur leurs propres terres (MHM 72).

Étant une personne qui avait vécu au Sénégal pendant l’époque coloniale, Dior connaît bien les conséquences d’être assimilée. Elle concède : « Quand j’allais à l’école pendant la période coloniale, la première chose que j’avais assimilée, c’était le comportement, l’allure, l’attitude. […] Ce qui plus tard avait coincé ma conscience première. […] À cette époque, je ne réalisais pas les conséquences que cela aurait sur ma vie. Je me croyais émancipée, moderne alors que j’étais complétement aliénée » (MHM 86). Dior n’était pas donc différente des deux hommes qui eux aussi étaient aliénés.

Dior n’hésite pas de blâmer l’état épouvantable des pays d’Afrique aux dirigeants qui ont pris le pouvoir après l’indépendance. Elle regrette la corruption des dirigeants africains qui fait que les infrastructures des pays africains sont souvent dans un état insalubre. Elle donne l’exemple de la gare de Ndangane qui « était une gare coloniale. Elle était belle avec ce style qu’on retrouvait dans toutes les gares du pays jusqu’aux années

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de détournement massif des caisses des Chemins de fer. De nos jours, elles sont toutes dégradées, car il n’y a plus de trains » (MHM 131). Les dirigeants africains ne prennent pas la responsabilité de l’état de leurs pays, et Dior explique qu’ils « rejettent la faute sur les institutions financières, les bailleurs des fonds, comme d’habitude » (MHM 131). Dans sa colère, elle les désigne d’« espèces de nullards ! » (MHM 131).

Cette situation misérable des pays africains ne se limite pas à l’état de l’infrastructure et à la corruption. Ça s’étend aussi même jusqu’à la question de la culture. Quant à Dirlik (1999, 23) la complicité postcolonialiste avec les configurations contemporaines de pouvoir repose dans sa répudiation explicite de structures et des catégories fondatrices qui évitent de répondre à la question du pouvoir structuré dans les considérations de changement, mais aussi dans son culturalisme. Les rencontres localisées et les politiques d'identité semblent servir dans le postcolonialisme non pas comme un raffinement, mais comme un remplacement des inégalités structurées et des luttes contre elle. Plus important peut être la relance du passé avec une « méthodologie

», qui sert également à effacer le souvenir de luttes plus radicales pour la culture et l'identité, et rend le localisme dans une « metanarrative » que le postcolonialisme croire à répudier. Dior montre par exemple qu’au Sénégal le premier président « était un homme de culture et pour lui la culture faisait partie intégrante du développement. Quand il quitta ses fonctions, tout tomba en désuétude, car les présidents suivants n’étaient pas des hommes de culture et ils se fichaient de la création artistique » (MHM 166). Comme toujours, « ces présidents avaient dit que ce n’était pas de leur plein gré qu’ils avaient agi ainsi mais que les institutions financières et les bailleurs de fonds avaient cessé toute subvention à la culture, à l’éducation et à la santé aussi. Ah bon ? Espèces de marionnettes ! » (MHM 167).

Dior voit même la politisation des lieux et des villes. Un exemple étant des places célèbres de la ville de Paris où comme prototype :

le quartier de la Bastille était pris d’assaut par ceux et celles qui font l’événement. Magasins de mode, restaurants à sushis, glaciers et cafés branchés. Vingt ou trente ans auparavant, ce quartier n’était pas « in ». C’est quand Saint- Germain-des-Prés commença à chasser ses étudiants, ses artistes, ses intellectuels exilés, que l’autre côté du pont de Sully, fut pris d’assaut. Ceux qui avaient envahi Saint-Germain-des-Prés, les gens à sous, s’emparèrent aussi de ce nouveau lieu branché. Et ce fut ensuite le mouvement vers Oberkampf. À nouveau la même chose : les gens bougèrent vers Belleville, Ménilmontant. Le phénomène se reproduisait ainsi de proche en proche. Quand ces gens se réfugieraient dans les ZUP du Pré-Saint-Gervais, les Lilas, de Bagnolet, de Montreuil, ce serait peut-être aussi la même chose. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les gens à sous possèdent et occupent tout, et que les autres s’accrochent aux amarres des barques et autres embarcations pour d’autres lieux vers le Sud où ils seraient rattrapés. Et ainsi de suite jusqu’en Antarctique. Et là, les damnés monteraient au ciel pour jouer (MHM 24-25).

Même la place Léon Blum où se trouver le bar Chez Max rappelait à Dior des connections politiques de l’homme d’après qui la place a été nommé : « Léon Blum, il me semblait le connaître, mais j’avais oublié les détails de sa vie et de son histoire. Cependant, j’avais retenu l’essentiel de son combat politique pour un monde meilleur à travers le socialisme tant décrié depuis lors, avec les dérives des uns et des autres » (MHM 37). Dior s’identifie comme socialiste malgré sa disposition de toujours vouloir dominer et exploiter les hommes, ce qui ne conforme pas à l’idéologie socialiste. Mais elle reconnaît que : « Pourtant, cela faisait très intellectuel d’être socialiste, de gauche, à une certaine époque, même sans convictions. Un intellectuel avait comme une obligation d’être de gauche. Sékou Touré était ovationné, Castro était adoré, Lénine aduré, Mao vénéré, par les intellectuels. De nos jours les intellectuels semblaient avoir, presque tous, viré à droite » (MHM 37).

Dans les années 1960, Dior faisait partie des jeunes gens en Europe qui fumaient « la marijuana » et elle faisait partie du « mouvement hippie ». Elle et les autres jeunes étaient « à l’avant-garde de tous les mouvements écologistes, verts, humanitaires. […] Mais la guerre, qui persistait au Vietnam, était un frein à une paix harmonieuse. Nous participions à des manifestations contre cette guerre, entre deux concerts des Pink Floyd et de Frank Zappa » (MHM 203). C’était des groupes de gens qui voulaient s’éloigner de la complicité dont étaient tombés leurs contemporains dans les différents aspects de la vie tels que le néo- colonialisme et la guerre de Vietnam. Le Blanc (1972, 118-120) écrivant sur le mouvement hippie et autres groupes de déliquants observe que ces jeunes avaient leurs propres manières de parler contre les injustices qui touchaient les différentes couches de la société. Dans Mes hommes à moi, Dior se réjouit de ces expériences.

Ce n’est pas étonnant donc que le sujet sur États-Unis, qui représente le capitalisme et le néo-colonialisme, attire l’aversion parmi les clients Chez Max. cela se révèle dans les mots de Monsieur Pierre dans sa conversation avec Max, le serveur : « Comment peut-on aimer les États-Unis ? […] Moi, […] je n’aime pas les Amerloques. Ils veulent dominer le monde avec leur hamburger, leur maïs transgénique, et leur président ! Et puis ils vont foutre la merde dans le monde. Nous ne sommes pas loin d’une guerre mondiale qui détruira l’humanité » (MHM 46).

Ici, Monsieur Pierre ne cache pas son dégout pour les États-Unis et sa politique dans le monde. Mais de l’autre côté, Gérard, qui écoutait à la conversation, avait d’autres idées sur le sujet et il est venu à la défense de l’Amérique en insistant que les États-Unis ne sont pas complétement mauvais. Comme partout, il y avait en Amérique le bon et le mal :

L’Amérique est un continent. Vous voulez parler des États-Unis ? Les États-Unis, c’est un grand pays, c’est un pays continent. Il ne faut pas penser que les États-Unis, c’est leur président, leurs blancs racistes, la pègre, la drogue, Hollywood et ses frasques. Il y a de tout aux États-Unis et il est possible d’y trouver son bonheur. Il y a des montagnes, le Grand Canyon, les déserts, les grands lacs, les forêts. C’est un continent entier et comme partout ailleurs il y a des cons et des moins cons. Il ne faut pas avoir des préjugés généralisés. Les Américains, c’est qui ? C’est nous tous. Ils sont originaires d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Asie. C’est un peuple neuf, ouvert, travailleur. Ce n’est pas notre Europe qui dort sur ses lauriers fanés au lieu de se secouer et de construire une société moderne (MHM 47-48).

Pareillement, Dior s’engage dans un échange avec Gérard sur les attitudes condescendantes de certains Européens envers l’Afrique. Les deux sont d’accord qu’il faut toujours éviter les généralisations en parlant des pays ou des continents, que ce soit les États-Unis ou l’Afrique. Elle donne son opinion sur ce type de gens qui ont une fois visité un coin de l’Afrique mais font semblant de la connaître et d’en être des experts.

Dior devise qu’elle « n’aime pas trop les gens qui soi-disant avaient « fait l’Afrique ». Ils avaient les idées tellement clichées sur l’Afrique. Ils vous parlaient de l’Afrique qu’ils connaissaient bien, soi disant [sic]. Ils disaient que l’Afrique était pauvre. Ils traitaient des Africains de naïfs, ou d’arnaqueurs. Ils méprisaient l’Afrique » (MHM 225). Ces attitudes ont le ton des assertions de Macaulay (1835) avec tous les stéréotypes sur les Indiens. Pourtant, selon elle, ce sont des gens qui ne connaissaient pas bien l’Afrique ou les Africains parce que « quand ils étaient en Afrique, ils vivaient entre eux, ne fréquentaient pas les Africains, à part leurs domestiques qu’ils exploitaient de plusieurs façons. Entre eux, ils parlaient de l’Afrique en spécialistes, en connaisseurs » (MHM 225). Dior pose la question concernant ce type de gens : « Mais pourquoi étaient-ils en Afrique ? S’ils n’aimaient pas l’Afrique, pourquoi y allaient-ils ? S’ils n’aimaient pas l’Afrique à cause de ceux qui y vivaient, pourquoi ne la quittaient-ils pas ? » (MHM 225).

Gérard avait auparavant ce même type d’attitude, mais finalement il se conforme aux convictions de Dior :

« Je n’aime pas la manière dont certains Occidentaux se comportent en Afrique. C’est indécent. Ils sont méprisants. Surtout les toubabs. Pas tous, mais la plupart » (MHM 226). C’est ironique d’un homme qui lui- même qui avait été au Sénégal où il laissé une Sénégalaise enceinte, disait qu’il connaissait l’Afrique. Dior continue : « De toute façon, les toubabs partout où ils vont, ils ont cette attitude de supériorité, ce mépris des autres. Mais comme vous dites, heureusement qu’ils ne sont pas tous les mêmes » (MHM 226). D’un ton fâché, elle poursuit sa ligne d’argumentation : « Je dis toujours que les vrais toubabs sont chez eux et quand ils voyagent, ils respectent les autres. Tous ceux qui viennent en Afrique, qui se font de l’argent, qui méprisent les Africains, nous savons comment ils vivent chez eux. Nous aussi nous venons en Occident » (MHM 226).

Ce type d’attitude condescendante représente la situation postcoloniale de l’Afrique qui est « libéré politiquement, économiquement et culturellement des formes coloniales de domination et de leurs éventuels

avatars, mais en même temps profondément marqué par cette domination » (Sibeud 2004, 87). Cette nouvelle domination est le néo-colonialisme qui est un avatar du colonialisme. Ceci ramène aux affirmations de Said qui souligne une profonde différence entre la volonté de comprendre dans le but de la coexistence et l'élargissement humaniste des horizons et la volonté de dominer aux fins du contrôle et de la domination extérieure (op.cit. xiv).

D’après Dior, le malheur existe partout et il ne faut pas généraliser. Elle atteste qu’elle connaît « beaucoup de pays en Europe et ailleurs », où elle avait aussi témoigné des mauvaises choses, mais qu’elle ne voulait pas faire des généralisations comme le font certains sur l’Afrique (MHM 229). Elle affirme que :

Si je commençais à dire que les blancs ne se lavent pas, ce serait faux, pourtant je suis allée dans des maisons où les gens se lavaient à peine une fois par semaine. J’ai visité des quartiers défavorisés où les gens vivent dans une extrême misère. J’ai rencontré dans les villes des gens qui dorment dans la rue, des gens qui mendient, qui volent, qui tuent, qui violent, des pédophiles, des pauvres, des miséreux. Est-ce pour cela que je vais dire que les blancs sont pauvres, violents et salauds ? Il faut que les gens arrêtent de parler ainsi des autres » (MHM 229).

La colère de Dior est manifeste : « Pour la prostitution, c’est pareil. Les Africains sont des prostituées. Il n’y a pas de blanches prostituées en France, en Allemagne, en Hollande, au Brésil, en Afrique ? » (MHM 230).

Sur la question des Africains qui immigrent en Europe, elle a également une réponse : « Et l’immigration ? Pareil. Les Africains doivent rester chez eux. Quels Africains ? Vous pensez tous les Africains veulent venir en Europe ? Jamais. Et les blancs qui sont en Afrique, pourquoi ne restent-ils pas chez eux ? » (MHM 230) D’ailleurs, elle reproche la dégénérescence de la culture à l’influence des Européens qui se trouvent en Afrique : « Les blancs n’ont qu’à rester chez eux et nous, nous resterons chez nous. Nous serons moins pollués culturellement et aurons moins envie d’aller chez eux. Vous avez le droit de venir chez nous et nous, nous n’avons pas le droit d’aller où nous voulons. C’est quoi cela ? » (MHM 230). Dior voit une certaine arrogance chez certains Européens qui ont ce type d’idéologie. Elle est certainement une femme africaine unique qui n’hésite pas de montrer ses opinions, quel que soit l’environnement ou son audience.

Dior voit la même attitude condescendante dans l’ingérence des pays européens dans les affaires des pays africains. Comme c’est le cas dans les relations entre les hommes et les femmes, Dior ressent une similitude dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Comme dans son engagement pour la reconnaissance et la libération de la femme, Dior est également engagée dans la lutte pour la reconnaissance de l’Afrique et des relations égales de celle-ci avec l’Europe. Les relations entre l’Afrique et l’Europe reflétaient l’hégémonie occidentale ou l’Europe occupait une position de dominance et l’Afrique était réceptrice des décisions faites

dans les villes capitales européennes. C’était des relations pleines d’idéologie néo-colonialiste et ne diffèrent pas largement des relations coloniales. Les dirigeants africains étaient également responsables de situation de l’Afrique à cause de leur avidité pour la gloire personnelle.

Conclusion

Waberi dans Passage des larmes reprend le problème du terrorisme islamiste, qui trouble le monde moderne et le lie à des notions de la globalisation, la migration et l’hégémonie. A travers les personnages de Djib et de son frère jumeau Djamal, l’auteur arrive à démontrer le drame terrible qui commence avec le retour de Djib à Djibouti où il est en mission pour recueillir des renseignements pour l’agence américaine pour laquelle il travail.

Djib, qui avait immigré au Canada, devient victime de ses actions et de ses choix. En immigrant au Canada, il devient dépaysé et déraciné, et il se trouve aliéné dans le pays de sa naissance. De plus, son envie de se débarrasser de son passé et de son identité l’amène sur un trajet où il se heurte contre les Islamistes. Les Islamistes, qui deviennent de plus en plus fondamentalistes dans la région de la Corne de l’Afrique et dans le golfe d’Aden, sont impliqués dans une guerre contre l’influence américaine. Djib devient la face de cette influence américaine et il perd sa vie avant qu’il ne puisse retourner au Canada.

Contrairement à son premier roman, Waberi dans Passage de larmes dépeint un monde où, comme dans la réalité, ce sont les États-Unis d’Amérique et autres pays occidentaux qui, par le biais de la globalisation, dominent les pays moins développés. En même temps, la globalisation offre des moyens aux citoyens des pays moins développés de se déplacer à la recherche de meilleures opportunités. L’auteur démontre également que la globalisation et l’hégémonique qu’elle entraîne, recontrent la resistance par des personnes qui y voit une volonté de dominer et d’exploiter le monde, de la part des pays riches et puissants.

Ken Bugul dans Mes hommes à moi présente une femme, Dior, qui, à cause de ses mauvaises expériences vécues à l’école primaire, s’investit à dominer des hommes qu’elle accoste dans sa vie. Elle fait cela en les abusant physiquement dans des relations intimes, ou en les dominant au niveau intellectuel. Dès l’événement qui lui est arrivé en classe, Dior s’est assurée d’être parmi les meilleurs élèves, ou même la meilleure élève, afin de dépasser tous les mâles dans sa classe. Dans les relations intimes avec des hommes, elle comparait tout homme qu’elle accostait avec son père et son frère. Selon ses propos, tout homme qui ressemblait à son père avait la chance de continuer avec elle dans la relation, ainsi que tout homme ressemblant à son frère devait être abuser. C’était de cette façon que Dior se vengeait des hommes.